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On ne va pas mentir, le jeu est loin d'être aussi beau esthétiquement. Par contre, la customisation des personnes est bien réelle.

Le FPS massivement orienté multijoueur, un genre que l’on voit de plus en plus à l’heure où le jeu en ligne est devenu le nouveau lieu de rendez-vous des gamers qui en ont – et qui veulent le montrer. Dans cette optique, Brink avait de quoi attirer l’oeil et attiser la curiosité des amateurs de ce type de jeu : un univers mi-Mad Max mi-Waterworld, des personnages avec de vraies gueules de bourrins et un concept de missions évolutives plutôt ambitieux. Au finalement, si ça se laisse jouer, c’est quand même un peu le souk.

Brink prend place sur l’Ark, une cité construite sur l’eau sur un modèle de développement durable, initialement destinée à accueillir une communauté de scientifiques et d’intellectuels désireux de concrétiser la dimension résolument écologique du projet et en faire un modèle pour le reste de l’humanité. Malheureusement, à côté de cela, les hommes ont continué à abuser des ressources de la planète et Dame Nature s’est rebellée : la fonte des glaces a entraîné la montée des océans, contribuant à engloutir la plupart des lieux habitables. C’est ainsi que l’Ark est passée de cité scientifique à refuge pour des millions de réfugiés, une situation qu’elle n’était pas en mesure de supporter.

L'Ark dans ses grandes lignes (de monorail)


Aujourd’hui coupée du reste du monde et en totale perdition, l’Ark nage en plein chaos : seule la Sécurité, groupe lourdement armé, lutte contre le terrorisme pour faire régner un ordre relatif. De l’autre côté, la Résistance, persuadée que l’Ark est sur le point de sombrer, décide tout simplement de la déserter : mais pour ce faire, les dissidents ont besoin d’emporter les ressources restantes de l’Ark. D’un côté la Sécurité, de l’autre la Résistance : quel camp choisirez-vous ?

 

Deux camps, deux campagnes, ou pas

Après une mise en bouche sous la forme d’une cinématique de présentation, Brink met tout de suite le joueur face à un choix en apparence crucial pour la suite des évènements : le choix de son camp. En théorie, cela peut être cornélien quand on ne connait pas les enjeux dudit choix au moment de le faire. En pratique, ça ne change pas grand chose, puis la partie solo de Brink se constitue d’une poignée de maps sur lesquelles le joueur va devoir accomplir des missions en se confrontant au camp opposé. De fait, en choisissant la Sécurité, on jouera la campagne en s’opposant à la Résistance ; et en incarnant la Résistance, on fera la même campagne mais face à la Sécurité… Inutile de dire que l’effet de surprise n’est pas vraiment au rendez-vous.

Fait suffisamment étonnant pour être souligné : il n’y a pas de tutoriel à proprement parler dans le jeu et c’est une petite vidéo de 4 minutes qui sert de briefing pour prendre en main les différentes commandes, tout en découvrant les différents types de jeu proposés. Inutile de dire qu’il est difficile de tout comprendre en 4 minutes et que l’apprentissage sur le tas sera nécessaire pour parfaire ses connaissances. Le solo est tout indiqué pour ça.

En évoluant dans les deux campagnes solo à la durée de vie limitée – comptez une petite poignée d’heures pour finir le tout, un après-midi tout au plus – la lassitude s’installe vite, et ce malgré un système d’évolution extrêmement poussé du personnage incarné par le joueur : ce dernier peut-être créé de manière très étoffée au début de chaque campagne, et peut ensuite être customisé au fur et à mesure du gain d’expérience entre chaque mission. Au programme, changement de look et d’arme, mais également choix de compétence parmi les 4 différentes classes entre lesquelles il est possible de switcher en cours de partie : soldat, médecin, ingénieur ou agents. Chaque classe dispose de fonctions propres : le soldat peut distribuer des munitions, le médecin peut soigner les troupes, l’agent peut se déguiser en membre de l’équipe adverse et l’ingénieur peut mettre en place des systèmes défensifs. Un système qui n’est pas sans rappeler Team Fortress 2.

On ne va pas mentir, le jeu est loin d'être aussi beau esthétiquement. Par contre, la customisation des personnages est bien réelle.

Mais revenons-en à nos moutons : la lassitude, disais-je, s’installe vite malgré toutes ces possibilités de customisation : il faut dire que le jeu ne compte que 8 maps, très grandes certes, mais également très proches en matière d’environnement et donc pas forcément engageantes de prime abord. Le jeu tente malgré tout de se montrer dynamique en adaptant les objectifs de mission aux résultats du joueur : ainsi, échouer à un objectif n’est pas forcément synonyme de Game Over, mais peut entraîner un changement de direction de la suite des évènements. Chacune des deux campagnes offre à ce titre des « missions alternatives » basées sur une démarche de type « et si… » qui permet de découvrir une alternative à des évènements (maigrement) scénarisés. Hélas, on ne peut pas dire que cela gonfle considérablement la durée de vie de la partie solo qui ressemble finalement à un tutoriel conséquent pour aborder le multijoueur avec un peu de pratique.

Echange I.A. à la ramasse contre vrais joueurs

Le dernier point à souligner avant de passer au multi, c’est le caractère un peu « neuneu » de l’intelligence artificielle qui a un peu tendance à plomber la partie solo du jeu. Rarement subtils, les bots n’offrent qu’un challenge très maigre dans des lieux que l’on finit rapidement par connaitre par coeur : dans le cas de la défense de lieux stratégiques par exemple, il n’y a généralement rien d’autre à faire que de camper de façon éloquente face à l’objectif tout en canardant à tout va. Heureusement – ou pas – les équipiers du joueur ne sont pas plus avisés et laissent le champ libre en matière d’initiative, se contentant de tirer à vue. Néanmoins, la gestion des classes par l’I.A. est de son côté relativement efficace et il n’est donc généralement pas nécessaire de jongler entre elles pour terminer une mission. Reste que la dimension stratégique des maps passe presque totalement à la trappe en solo en raison de la faiblesse des bots.

Se retrouver à terre n'est pas toujours synonyme de mort imminente.

 

Le ton change néanmoins en multijoueur, et on se retrouve rapidement face à l’évidence : là se trouve bien l’essentiel du titre. Même si les missions à jouer sont (pour le moment) similaires à celles proposées dans le solo, force est de constater que les immenses cartes, riches en raccourcis et passages secrets prennent une autre dimension lorsque l’on se retrouve confronté à de vrais joueurs.

C’est également l’occasion d’appréhender au mieux le système S.M.A.R.T. qui offre une jouabilité proche de celle de titres comme Mirror’s Edge : grosso modo, il suffit de s’avancer vers un endroit propice à l’escalade pour que le personnage commence l’ascension qui lui permettra d’atteindre des endroits parfois stratégiques. Une démarche qui offre un réel dynamisme a défaut d’être très crédible quand on voit l’allure patibulaire des personnages et le barda de matériel qu’ils triballent… Mais il serait dommage de s’arrêter à ça. Comme en solo, les parties multi permettent de gagner des points pour optimiser le personnage – on utilise en effet le même qu’en solo, ce qui permet de se préparer au mieux avant de rentrer dans les « vraies » parties, même si jouer seul n’a plus aucun intérêt une fois qu’on a testé le multjoueur.

D’autres modes de jeu

Terminons ce petit tour d’horizon de Brink en évoquant les autres modes de jeu disponibles, à savoir le mode « jeu libre » qui permet de jouer les différentes missions des campagnes de façon… eh bien libre, sans continuité, et le mode défi qui propose 4 challenges permettant de cerner les (rares) subtilités du gameplay auprès de bots. La seule particularité de ce dernier mode par rapport aux autres, c’est qu’il permet de débloquer des ajouts pour le personnage qui ne sont disponibles nulle part ailleurs, en particulier au niveau des armes qui sont elles aussi customisables. Soyons clairs, ces modes ne gonflent que très articifiellement la durée de vie solo du titre et pourront au mieux gonfler votre XP et l’accès à certains modules pour optimiser votre avatar, rien de plus.

Certaines armes cachées dans les maps permettent de faire efficacement le ménage


Conclusion

 

Malgré un solo rachitique, Brink peut valoir le coup en multijoueur pour sa jouabilité agréable et l’aspect évolutif de ses missions… Je dis « peut valoir » car à l’heure actuelle, on a quand même assez vite fait le tour des possibilité des 8 terrains de jeu pour peu d’y passer quelques heures. Le potentiel de Brink sera probablement étoffé avec le temps si Splash Damage décide de prendre soin de sa communauté en proposant de nouvelles maps et de nouveaux défis au fil du temps, et si les joueurs s’accrochent au titre avant ça. A cette condition alors, Brink pourrait devenir un bon titre multi original sur PC et surtout sur consoles où ce type de jeu est encore assez rare pour attirer le regard à coup sûr. En attendant, il ne détrône pas Team Fortress 2 et consorts. En somme, attendre quelques maps supplémentaires couplées à une baisse de prix rendra le titre immédiatement plus attrayant.

Tags : BethesdaBrinkmultijoueurPS3Splash Damage
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

Un commentaire

  1. Première fois que je ne suis pas de votre avis, fallait bien que ça arrive. :p

    Faut pas oublier que ce jeu n’a pas vraiment de solo, il est 100% multi.
    Le mode solo c’est juste pour s’entrainer, dirons nous…

    Pour ce qui est du tutoriel, il s’agit du mode Défis, en fait.

    Et pour les maps, oui c’est léger, mais je pense qu’il serait bien de rappeler qu’un premier DLC gratuit arrive en juin pour ajouter quelques maps… :)

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