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Cinéma

[Critique] Pirates des Caraïbes, la Fontaine de Jouvence : la 3D à l’abordage

Quatre ans après Pirates des Caraïbes : Jusqu’au bout du monde, Jack Sparrow revient pour de nouvelles aventures sous la houlette du réalisateur Rob Marshall (Chicago). Affublé d’un nouvel équipage et d’un rendu Digital 3D, le truculent pirate tente de renouer avec ce qui a fait le succès de la première trilogie, inspirée de l’attraction de Disneyland. Y parvient-il ? Réponse ci-dessous !

Si le voyage de Will Turner et Elizabeth Swann a pris fin quelques années auparavant avec la disparition de Davy Jones et l’arrivée de Will à bord du Vaisseau Fantôme, le fantasque Jack Sparrow a, de son côté, continué son chemin. Toujours accompagné de près ou de loin par son acolyte maître Gibbs, Sparrow cherche les ressources nécessaires pour partir à la recherche de la Fontaine de Jouvence découverte 200 ans auparavant par Ponce de León. Le problème, c’est que Jack est bien incapable de ne pas s’attirer les pires ennuis, et sa nouvelle quête va le mettre en compétition avec son frère ennemi de toujours Hector Barbossa, devenu corsaire à la solde du roi d’Angleterre, lui même engagé dans une course contre la montre face aux Espagnols qui cherchent eux aussi la Fontaine. De son côté, Jack va se retrouver embarqué bien malgré lui sur le navire de Barbe-Noire, dont sa fille Angelica n’est autre que l’une de ses anciennes conquêtes qu’il a quelque peu malmenée, et qui lui en tient rancune : le voyage s’annonce agité.

On ne reprend pas les mêmes, et on recommence

De façon nette dès le départ, Pirates des Caraïbes, la Fontaine de Jouvence inaugure une nouvelle épopée dans la vie de Jack Sparrow. Si ce n’est pas le personnage familier que l’on croise en premier dans le film – honneur à Joshamee Gibbs (Kevin McCally) – son entrée en scène quelques minutes plus tard démarre totalement le film et offre au spectateur un univers qu’il connait déjà, pour peu qu’il ait vu la précédente trilogie. Pirates des Caraïbes, c’est avant tout Johnny Depp en capitaine totalement décalé, et l’absence des gentils personnages des précédents films n’est pas pesante une seule seconde. Voilà qui rassure.

Gibbs et Jack dans de beaux draps : étonnant, non ?


Brillant dans l’art de s’attirer des ennuis, Jack va voir toute une myriade de nouveaux personnages lui coller aux basques : parmi eux, on trouve Angelica (Pénélope Cruz), joker glamour du film qui joue une pirate aussi séduisante que manipulatrice : cette dernière se présente même comme la fille de Barbe-Noire (Ian McShane), sans doute le pire méchant que Sparow ait eu à affronter jusque-là : cruel et sans pitié, il incarne à merveille le pire que l’on puisse trouver sur les 7 mers et donne au film une certaine gravité qui tranche avec le côté fantasque et démesuré de l’ensemble, ce qui est, paradoxalement, assez agréable.

Mais le film sait également jouer la carte de la comédie et mise en partie sur le retour de Barbossa (Jeffrey Rush) pour appuyer Jack Sparrow, en particulier dans la seconde partie du film ou le duo de pirates mi-figue mi-raison se voit contraint de faire équipe : que serait un Pirates des Caraïbes sans quelques retournement de vestes ? Je vous le demande. Enfin, notons également la présence au casting d’une petite française, Astrid Berges-Frisbey, dont le personnage totalement inédit dans la saga s’offre même une petite storyline parallèle… Mais chut !

Enfin, on notera pour les lecteurs gamers que ce nouveau volet des aventures de Jack Sparow s’inspire (très) librement du livre Sur des mers plus ignorées de Tim Powers, qui est l’une des principales sources d’inspiration des créateurs de la saga vidéoludique Monkey Island. Certains ne manqueront pas de faire quelques rapprochements…

Moins de pourparler, plus de mutinerie

Si le casting relève du sans-faute, l’action et l’intrigue ne sont pas en reste, et les déçus des deux volets précédents, très bavards, seront sans doute ravis de savoir que ce nouveau volet fait la part belle à l’action : bien entendu, les dialogues sont toujours riches, drôles et souvent subtils, et Johnny Depp excelle toujours autant dans l’art du pourparler qui fait mouche. Mais les scènes de poursuite, de combat et plus globalement d’action en général tiennent ici le haut du pavé, pour faire du film un authentique film d’aventure qui divertit vraiment sans que l’on voit le temps passer – et le film dure tout de même 2h20 !

Angelica Teach, Jack Sparow et Barbe-Noire dans « Qui veut épouser ma fille ? ». Non, j’rigole.


Paradoxalement, même si ce retour aux sources s’avère des plus réjouissants, on peut regretter que le film de Rob Marshall ne se montre pas plus imaginatif au niveau de la mise en scène, et se repose presque totalement sur les codes mis en place dans la première trilogie : les combats sont pour la plupart calqués sur des précédents – comme le duel en équilibre sur des poutres – et la bataille finale rappelle celle du premier volet… deux exemples parmi tant d’autres. L’autre point un poil décevant se trouve du côté de la musique, qui abuse d’une dimension nostalgique pour nous resservir la même soupe (de luxe, certes) pendant près de deux heures et demi : Hans Zimmer réutilise presque en boucle le leitmotiv du thème « He’s a Pirate » présent depuis le premier volet, et même si la mélodie entraînante fait mouche au début, son omniprésence fait rapidement frôler l’overdose. Reste quelques morceaux vraiment originaux, comme le thème des sirènes, qui accompagne l’une des scènes les plus réussies du film.

« Hé madame, tu veux que je te prête un pull ? »


La 3D : abordage ou sabordage ?

Techniquement il faut souligner que le film a entièrement été tourné à l’aide de deux caméras RED : sans entrer dans les détails déconcertants, on se contentera de dire que c’est ce qu’il se fait de mieux à l’heure actuelle en matière de numérique. Annoncé comme « le premier film tourné en Digital 3D », Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence donnait presque envie de chausser des lunettes stéréoscopiques pour profiter pleinement du spectacle.

Hélas, comme souvent, la 3D relief n’apporte globalement rien et n’est utilisée à bon escient que dans une poignée de scènes qui auraient aussi bien fonctionné sans. Certaines scènes sont également plus sombres en 3D qu’en 2D, ce qui est vraiment dommage car le film bénéficie d’une très belle photographie qui rend hommage aux somptueux décors naturels dans lequel il a été tourné.

Conclusion

Parce qu’il parvient à renouer efficacement avec ce qui a fait le succès de la première trilogie, ce quatrième volet de Pirates des Caraïbes constitue à ce jour l’un des meilleurs divertissements de l’année à côté duquel il serait criminel de passer. On ne peut que conseiller aux puristes de passer, s’ils le peuvent, outre la 3D pour savourer pleinement les décors paradisiaques et les cabrioles d’un Jack Sparrow au sommet de sa forme, entouré d’une pléthore de comédiens qui font aisément oublier les personnages des premiers films. A l’abordage, moussaillon !

« Marcooo ? – Poloooo ! »


Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence, un film de Rob Marshall avec Johnny Depp, Pénélope Cruz, Ian McShane, Jeffrey Rush, Astrid Berges-Frisbey et Kevin McCally. Sorti depuis le 18 mai.

 

Tags : disneyJohny DeppPenelope CruzPirates des CaraïbesRob Marshall
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

3 commentaires

  1. J’y vais ce soir, je te tiens au courant. (en plus j’y vais pitêtre avec madame belle-belle-môman qui a un goût qui désenpotte les mamies)

    En tout cas, ça donne envie ;)

  2. J’y vais je-sais-pas-quand, je te tiens au courant aussi.

    Pour info, Sparrow avec deux R, comme « moineau » en anglais.

  3. Je viens de lire la critique complète, et je me demande si on a vu le même film. D’accord, il y a les goûts et les couleurs tout ça ok ok… MAIS QUAND MÊME! Le jeu d’acteur est fade, les dialogues… euh j’ai pas entendu de dialogue. Même Depp commence sérieusement à ne plus savoir que faire de son personnage et on prévoit immanquablement ce qu’il va dire et faire dans la seconde qui suit. Le scénario est pauvre à pleurer… Je ne parle pas d’Astrid Berges-Frisbey… Syrena, sérieusement ?!

    Je dois concéder quelque chose, de l’action il y en a 3 lignes de dialogue pour 30 minutes de bagarres, YAHOU! Il semblerait qu’ils aient gardé les mêmes choré depuis le premier. Je ne m’étalerais pas plus moins, mais sérieusement, il s’agirait de savoir s’arrêter.

    Je précise tout de même qu’il s’agit là d’un avis personnel, j’attaque le film et non ses fans.

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