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Cinéma

[Critique] Zombies of mass destruction, sois drôle et mange moi

La jaquette du DVD

 

Parmi tous les films de zombies qui paraissent sur le marché de la vidéo, il est de plus en plus difficile de trouver ceux qui sortent du lot. Acclamé par le site Bloody Disgusting comme étant le meilleur film du genre depuis Shaun of the dead, Zombies of mass destruction devient le titre sur lequel il fallait se pencher dans l’espoir de dénicher la nouvelle perle. Sous couvert d’un nom qui sent le nanar, le film est-il le digne successeur de l’œuvre culte d’Edgar Wright ? Verdict !

Port Gamble est la petite ville typique des Etats-Unis. Les élections municipales se rapprochent et chacun jongle avec ses soucis du quotidien. Crises raciales, homophobes, patriotiques et religieuses, tout y passe au sein de la petite bourgade, sans oublier un curieux virus qui transforme les habitants en zombies.

En premier lieu, il est préférable d’éviter toute confusion. Le film dont il est question aujourd’hui est une œuvre originale de Kevin Hamedani dont il s’agit de la première réalisation et n’est donc en aucun cas l’adaptation de la série de comic books du même nom de Kevin Grevioux, qui fut l’auteur du scénario d’Underworld. Ainsi, pas de référence antérieure, et ce Zombies of mass destruction nous tombe directement dans les mains sans que l’on sache réellement de quoi il en retourne si ce n’est avant tout une histoire de mort-vivants.

Les zombies sont encore tout frais

Sous ses allures de comédies, Zombies of mass destruction se voudrait porteur de valeurs représentées par des groupes de minorités habituellement soumis au jugement de la société américaine. On y trouve un peu de tout à Port Gamble : un maire conservateur, une prof démocrate, un religieux à la foi inébranlable, un immigré iranien, une famille patriotique… Parmi tout ce beau monde, deux personnages originaires de la ville sont contraints de revenir sur les lieux pour démêler des conflits familiaux. Une comédie horrifique qui verse ouvertement dans la critique sociale, voilà qui n’est pas banale. Tout y passe ! Toutefois, à vouloir dépeindre tout un panel de sujets sensibles, le réalisateur se voit dans l’obligation de concentrer tous ces thèmes en un minium de personnages, et au final on obtient un alignement de stéréotypes tellement appuyés que ça en devient totalement manichéens, du coup la critique sociale s’enlise dans une caricature qui lui fait perdre beaucoup de crédibilité.

Comédie faisant, chacun devrait en prendre pour son grade dans un titre qui se voudrait plus corrosif qu’il ne l’est réellement et le parti adopté par le réalisateur est tellement peu subtil qu’on s’imagine presque être sermonné par Hamedani qui met clairement d’un côté les victimes (Frida, l’américaine d’origine iranienne, et Tom, l’homosexuel qui est en passe de faire son coming-out) et de l’autre, les tortionnaires (le maire républicain, le prêtre, le beauf patriotique). A trop vouloir imposer une dimension sociale, Hamedani se pose en donneur de leçons. L’intention est bonne mais manque clairement de finesse.

Mademoiselle Banks, démocrate contre le port d'arme... ou pas

Mais c’est une comédie, me direz-vous !

En effet, en ce sens, la pilule passe tout même mieux… mais le film peine tellement à se situer qu’on ne sait plus par quel bout le prendre. Il faut savoir que Zombies of mass destruction oscille constamment entre le premier et le second degré. Les dialogues sont étudiés et chaque réplique se voudrait cinglante pour n’épargner personne. Toutefois c’est tellement présent et peu mesuré que ça en devient fatiguant et parfois inapproprié. En pleine action, n’importe qui peut être pris d’une fulgurance d’humour et sortir la petite réplique corrosive qui dédramatisera n’importe quelle situation, quelque soit le caractère originale du personnage qui aura eu le génie de balancer une remarque qui peut trancher avec le ton de la scène, le jeu moyen des acteurs n’aidant pas. Le véritable souci de l’humour imposé par le film est l’impression qu’un quota très élevé est instauré, et rares sont les blagues qui sortent réellement du lot. Reste qu’il y a quelques moments bien trouvés qui s’accordent très bien avec l’absurdité revendiquée dans le film.

 Et côté boucherie, ça saigne ?

A ce niveau, le reproche est quasi-inexistant et Zombies of mass destruction se montre vraiment généreux. On constate clairement que le budget alloué au film est assez réduit et pourtant les effets visuels sont d’une redoutable efficacité. Les victimes sont décharnées, les membres virevoltent et on a droit à des hectolitres d’hémoglobines. C’est exagéré à souhait et le gore devient clairement ludique tant il contribue à l’humour. Il suffit de voir comment un zombie fixé au mur à cause d’un tisonnier en vient à manger son propre œil tombé à terre que son fils lui lance accidentellement dans la bouche. C’est simple et sans concession, le rendu visuel est cohérent et s’accorde parfaitement avec le ton du film.

Attention les enfants, ne regardez pas !

Techniquement, Zombies of mass destruction ne souffre pas de sa réalisation même si quelques défauts de montage sont relativement visibles à l’écran. Cela manque peut-être un peu de pêche au risque d’être monotone, mais pour une première incursion dans un long métrage, Kevin Hamedani nous présente une œuvre lisible qui rend le visionnage très agréable même si elle ne fait pas preuve de génie.

Au final, qu’est ce que ça donne ?

Il est certain que Zombies of mass destruction souffre d’un bon nombre de faiblesses et à ce titre, il ne rivalise absolument pas avec Shaun of the dead ou Zombieland, mais atteindre le niveau des deux films pré-cités est ardu. Le film arrive chez nous directement en vidéo et à ce titre, compte tenu des sorties actuelles en matière de comédie horrifique, l’œuvre de Kevin Hamedani s’en tire plutôt bien. A défaut d’avoir un film cohérent et maitrisé au niveau de la thématique qu’il défend, Zombies of mass destruction est amusant, ludique et fera parfaitement l’affaire lors de vos soirées pop-corn. Pas extraordinaire en soi, mais diablement divertissant !

Bonus DVD / Blu-Ray

[DVD / Blu-Ray] VO et VF en Dolby Digital 5.1 / sous-titre français / format 1.85 – 16/9 compatible 4/3.

Ne comporte pas de bonus.

Zombies of mass destruction de Kevin Hamedani, en DVD / Blu-Ray le 17 août 2011 (Opening).

Tags : Kevin HamedaniZombies of mass destruction
406

Gentle Geek 406

Que le geek chic clique!

7 commentaires

  1. je fini par me méfier sérieusement des films de zombie , a part les deux films cité dans l’article, ils arrivent avec des budgets énorme a nous sortir des navets avec trés souvent a la fin aucun espoir pour l’humanité.
    Faut positiver les mec !
    Bon j’vais me laisser tenté par celui la on verra bien ce que ca donne.
    Merci pour l’article.

  2. 28 semaines plus tard est également un excellent film de zombie, sinon l’un des meilleurs. Mais effectivement, il est très pessimiste.
    N’hésite pas à nous faire part de tes impressions sur le film Zombies of mass destruction, Antony ;), nous serions ravis d’en discuter avec toi !

  3. En effet, 28 jours/semaines plus tard ne parle pas de zombies, mais je le compte quand même parmi les films de zombies car il en a essentiellement les codes :).

  4. Salut, j’ai trouvé le film tres moyen,c’est clair que l’on est a des années lumiere d’un shaun of the dead mais heureusement pour moi je ne m’attendais a rien.
    quelque bonnes idées mais c’est très mou.
    Comme tu l’a dit dans ton article le ton du film n’étant jamais clairement défini on ne rentre jamais vraiment dedans .
    @bobby tu ferais plaisir a romero car pour lui les zombies ca ne court pas !!
    merci 406 a bientot.

Commentaires