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En voiture Simone, moi je conduis, toi tu klaxonnes o/

 

Après le nerveux Hot Poursuit, Need For Speed est de retour (pour nous jouer un mauvais tour… de piste), avec The Run. Le joueur y incarne Jack, un boulet pilote de courses clandestines devant « un peu » d’argent à la pègre. Fort opportunément, une de ses connaissances, Sam, jeune femme au portefeuille bien garni, lui propose un marché : finir premier de la course qui relie San Francisco à New York, et partager la récompense…

If you’re goiiing to San Francisco

La mise en place de l’histoire est assez succincte, en même temps, le but du jeu étant de faire des courses de voitures, on s’en fiche éperdument. Cette fois-ci donc, au lieu d’avoir plusieurs courses indépendantes à remporter, le joueur devra finir premier d’un immense parcours d’un peu plus de 4000 kms, entre San Francisco et New York. Le trajet est divisé en plusieurs étapes, elles mêmes divisées en plusieurs épreuves. Au final, ça ne change  pas grand chose à ce que l’on a l’habitude de voir, si ce n’est qu’on ne peut pas choisir la course suivante, on se contente de suivre le fil.

Wouah, c’est beau… Bon, ça aliase un peu plus dans le jeu hein…

 

Les différentes épreuves rencontrées sont les suivantes :

Sprint : il faut finir premier de l’épreuve, face à un nombre varié de concurrents, en général entre 6 et 10. Comme au début du jeu, vous êtes 200ème de la course, chaque course remportée de ce type vous fait remonter dans le classement général

Défi Chrono : basiquement, un contre-la-montre. Parfois, la police et/ou la mafia viendront vous mettre des bâtons dans les roues

Mode combat : sorte d’hybride entre les deux types précédents ; vous devez remonter dans le classement face à plusieurs adversaires, mais vous avez un temps donné pour doubler le premier, devez rester premier face à lui jusqu’à la fin du chrono, et ensuite vous enchaînez sur le concurrent suivant. Cette épreuve est un peu plus dynamique que les autres, puisque le temps imparti pour chaque adversaire étant assez serré, la lutte l’est aussi, car en 30 secondes, le temps de rattraper la voiture qui vous précède, de la dépasser, il ne reste pas assez de temps pour mettre une distance confortable entre elle et vous, et vous pouvez donc vous refaire doubler à l’ultime seconde du chrono.

Survie : alors non, il ne s’agira pas de faire des strikes contre des hordes de zombies dans la Death Valley, mais de survivre à différents contretemps: attaquesde la mafia (avec des gros 4×4 et des mitraillettes XD), raids de police, avalanches… Plutôt agréables à jouer, ces épreuves là sont malheureusement très scriptées, ce qui casse un peu le dynamisme de l’ensemble.

Chaque fois qu’une étape se termine, un ensemble de défis se débloque, hors Run, et vous permet de gagner un peu d’expérience, de nouvelles voitures, et de varier un peu les plaisirs, en disputant des courses se déroulant dans la région de l’épreuve, construites sur le même principe que les courses in Run.
L’expérience quant à elle, vous permet de débloquer différentes aptitudes de conduite : nitro, aspiration, gagner de l’expérience en driftant, etc. Pas de quoi réfléchir trois heures dessus.

Voyez, on ment pas, ça aliase du train arrière (et du réverbère). Mais ça reste joli

 

Voilà pour le principe de jeu, plutôt classique dans un jeu de voiture, mais qui reste efficace, d’autant que la longueur du parcours permet de traverser différents paysages, des canyons de la Death Valley aux Rocheuses, en passant par les Plaines, et donc différentes conditions climatiques: pluie, neige, verglas, tempête de sable… C’est même plutôt joli, même si on pas forcément le temps de profiter du paysage en driftant dans des épingles à cheveux, et si certaines textures par endroit laissent franchement à désirer, notamment la neige sur la route. On rencontre un peu d’aliasing aussi… Rien de bien méchant, mais c’est toujours un peu dommage.
La lumière de son côté est assez bien gérée, les programmeurs ont même eu l’air de s’être éclatés à nous proposer des courses à contre-jour, les vilainous.

Du point de vue des circuits donc, rien de spécial à redire: c’est varié, joli, agréable à parcourir, entre les routes de montagne, les courses urbaines, les autoroutes, il y a de quoi se faire plaisir, entre pointe de vitesse et drift effréné, slalom dans la circulation à pleine vitesse, et conduite plus agressive face à la police. L’IA des adversaires n’est pas transcendante (le concurrent qui pile pour passer un virage largement faisable sans ralentir vous prive un peu du plaisir de le dépasser…), mais, selon le niveau de difficulté choisi, pourra quand même proposer un certain challenge.
Plus problématiques seront les interventions de la police qui, comme souvent, aura tendance à concentrer TOUTES ses voitures sur vous, alors qu’il y a neuf autres gus en train de faire n’importe quoi à côté : c’est très frustrant, mais pas insurmontable, sauf en cas d’attaque « botte secrète épilepsie » : Quand une voiture de police est tout près de vous, les bords de l’écran se mettent à clignoter en rouge et bleu (plus fort que Jeanne Mas o/), et c’est très désagréable, voire douloureux ou carrément gênant pour certains joueurs (personnellement, je n’y voyais plus rien).

 

Du côté voitures par contre, c’est un peu décevant: il n’y en a pas à foison (et beaucoup sont accessibles uniquement via le multijoueur en ligne, JOIE), mais surtout, en changer est assez compliqué, puisqu’il vous faut vous arrêtez dans une station-service. Sauf que des stations-service, y en a pas légion sur le parcours (ou si y en a légion, elles sont super bien cachées), et, souvent, vous vous retrouvez concrètement obligés de garder le même véhicule, alors que vous peinez un peu sur le circuit. C’est dommage, et frustrant. Et niveau personnalisation des bolides, ça ne va pas chercher bien loin non plus : sans tomber dans le tuning façon Underground sur PS2, un peu plus de possibilités, ne serait-ce qu’au niveau de la peinture (oui, j’aime conduire des Porsches rose fuchsia, et alors?) eussent été les bienvenues.
Quant au gameplay, il varie un peu d’une voiture à l’autre, elles sont d’ailleurs classées de « facile » à « expert », mais dans un jeu plutôt basé arcade, la différence n’est pas énorme. Juste, bien sûr, si vous comptez conduire votre vieille Mustang comme votre Audi dernier cri, les fossés, ravins et autres rambardes de sécurité se hâteront de vous rappeler à l’ordre. En gros, c’est juste assez pour vous obliger à être attentif quand vous devez changer de voiture, et c’est bien suffisant, le but d’un Need For Speed étant de s’amuser, pas de faire une simulation de conduite.

Pour l’instant, entre les circuits variés, la sensation de vitesse et l’excitation de la course bien présentes, des bolides qui se pilotent aisément et de façon fluide, c’est du tout bon, et on ferme aisément les yeux sur les voitures en nombre limité.

 

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Mais voici venir ce qui sera sûrement votre pire adversaire dans ce jeu : le flashback.

Le flashback était au départ une très bonne idée: si vous vous enroulez benoîtement autour d’un pylône, si vous finissez sous un camion, au lieu de repartir du début de la course, le flashback vous ramène au dernier checkpoint.  Leur nombre est limité, bien sûr, mais quand vous vous explosez en tête à 300 m de la ligne d’arrivée, c’est vraiment génial de ne pas repartir du début.
Oui mais… Oui mais voilà : les flashback s’activent aussi quand vous sortez de la route, sans casser la voiture, et là, c’est du grand n’importe quoi : parfois, le simple fait de mettre un bout de pneu sur le bas côté active un flashback, alors qu’à d’autres moments, vous pouvez glisser à moitié dans le fossé sur 800 m sans qu’il ne se passe rien. Il est impossible de prévoir jusqu’où vous pouvez déborder sans être ramené en arrière. Résultat : on hésite à attaquer un virage de façon agressive, de peur de devoir recommencer le passage super pénible qu’on vient juste de réussir, on y réfléchit à deux fois avant de tenter un drift risqué pour une épingle à cheveux tordue, bref, on est frustrés!! Frustrés aussi d’être coupés dans le rythme alors que la sortie de route n’était pas énorme et qu’on était à 25 cm de revenir sur l’asphalte. De plus, les temps de chargement sont assez longs, vous ressortez du flashback lancé à vitesse presque maximum, ce qui n’est pas toujours judicieux, et vous complique donc plus la tâche qu’elle ne vous la facilite….
Le flashback,  une excellente idée sur le papier, mais que la réalisation transforme en cauchemar.

Ne vous retournez pas, je crois qu’on est suivis

 

L’autre bonne idée qui fait l’effet d’un pétard mouillé au final, c’est le Run en lui-même. Les 4000 kms sont scriptés : vous êtes obligés d’être 150ème à Las Vegas pour continuer la course, 50ème quand vous atteignez une autre étape, etc.
Quel est l’intérêt de nous faire participer à une course de 4500 kms et 200 participants, si c’est pour scripter autant? On aurait nettement préféré quelque chose d’un peu plus ouvert au niveau du classement ; qu’on ait un nombre donné d’adversaires à doubler dans une épreuve, mais qu’on puisse en doubler un peu plus, qu’on puisse se faire rattraper un peu par les suivants aussi, bref, on aurait aimé que la course soit plus vivante, et du coup, un peu plus excitante. Le fait qu’elle soit autant figée réduit considérablement la replay value.
D’ailleurs, la course principale se finit assez vite, entre 4 et 6h, selon vos talents de pilote. Mais la durée de vie d’un jeu de voiture est assez difficile à juger, puisque certains rejoueront des heures entières, juste pour améliorer leur temps de quelques centièmes.

Jack se fait des amis

 

On nous avait annoncé des phases à pied. Elles sont là, et, hmm, comment dire? Elles ne servent strictement à rien, hormis la première, où vous devez vous échapper d’un compacteur de voitures avant qu’il ne vous transforme en crêpe, qui vous plonge bien dans l’ambiance, d’entrée. Pour le reste, il s’agit toujours d’une succession de QTE, dans des scènes ultra scriptées donc, et sans intérêt aucun.
Même les dialogues font rire, et quand votre mécène, Sam, vous appelle sur la route, elle vous sort toujours des trucs absolument brillants, comme « reste concentré et sur tes gardes ». Sans déconner biche? Je descends une montage sous la pluie à 150 kms/h, avec 10 autres fous qui me rentrent dedans, la police à mes trousses, et les caravanes de Robert et Raymonde à éviter, je comptais donc m’endormir un peu au volant…
(pour ceux qui penseraient que ça vient de la version française, non, non. En VO, elle nous sort aussi des « stay alert »…)
Heureusement qu’on a de la bonne musique sur l’autoradio (et pour le coup, la musique est vraiment efficace, moins urbaine que dans les précédents opus, donnant un p’tit côté « on the road » vraiment appréciable), parce que si on comptait sur les appels de Sam pour mettre  l’ambiance, c’est raté.

Enfin, pour en finir sur le mode solo, certains joueurs pourront regretter qu’on soit obligés de se farcir Jack en avatar… L’histoire étant vraiment, mais vraiment minimaliste, les personnages sont interchangeables à l’envi : pourquoi ne pas laisser le choix au joueur d’incarner un homme ou un femme? Certains diront que le héros est un peu malmené, et que l’arcade explosé, ça va mal aux femmes. Faux: Michelle Rodriguez et Katee Sackhoff portent très bien l’arcade en sang (et le marcel moulant, mais c’est un autre débat)…
Et on regrette aussi l’absence d’une vrai caméra intérieure, avec vue du tableau de bord et du volant.

A pied ou en voiture, Jack ne sait que courir, en fait.

 

Où l’on rappelle qu’une console de salon, ben… Elle est dans un salon

Si vous comptiez faire une petite course en écran partagé pendant l’apéro avec des potes, sachez que vous l’avez dans le baba, avec ou sans rhum. Le seul multi disponible étant en ligne.
Si, en soi, il est n’est pas gênant qu’on puisse se connecter pour faire une courses ou deux contre d’autres joueurs online, l’intérêt d’un jeu de voitures, c’est aussi de pouvoir s’éclater à plusieurs chez soi.
De plus, beaucoup de voitures ne sont disponibles qu’une fois certaines conditions remplies dans le multijoueur, ce qui exclut donc les gens qui n’ont pas la possibilité de jouer en ligne, ou ceux qui ne sont pas des pilotes émérites et ne jouent à NFS que pour s’amuser: ils n’ont aucune chance dans les courses en ligne…
Enfin, le multijoueur est assez anecdotique, et n’a surtout d’intérêt que parce qu’il offre la possibilité de jouer contre d’autres humains (quand vous arrivez à vous connecter pour avoir une course, ça plante assez souvent pour l’instant).
L’Autolog (l’espèce de mur NFS qui permet de montrer vos exploits en ligne) permet également de voir les temps de vos amis, et donc de les défier… Mais tout ceci reste assez secondaire, sauf si tous vos potes sont des fanatiques de voitures.

J’veux la même à Noël…

 

Au final, le bilan de The Run est plutôt en demie teinte ; les nouveaux venus dans l’univers Need For Speed y trouveront un jeu de course correct, mais qui se repose un peu sur ses lauriers, regretteront les scripts présents partout (qui gâchent même la course finale), se prendront la tête sur les flashback, trouveront dommage que la très bonne descente de la montagne en évitant rochers et coulées de neige soit un évènement isolé, et que l’on ait pas plus de courses proposant de lutter contre un décor changeant. Mais ils s’amuseront quand même: ça va vite, ça drifte, ça cartonne, ça défonce de la voiture de police.
Les habitués de la licence quant à eux, préféreront certainement  Hot Poursuit  ou Most Wanted, plus classiques dans le découpage des épreuves, mais offrant un monde ouvert, et un accès aux voitures plus facile.
Et tout le monde regrettera cet aspect figé du Run : on ne demande pas les 24h du Mans sur 4000 kms, mais un peu plus de vie nous eut comblés bien davantage.

Tags : Electronic ArtsFrostbite 2Need for speed: the run
Aurigabi

Gentle Geek Aurigabi

Fille de Mary Poppins et Xena la Guerrière, aime se promener dans les bois pluvieux. Avec une console. Ou un comics. Avant que les cylons n’arrivent…

2 commentaires

  1. Ca me donnerait presque l’envie de m’essayer aux courses de voiture, ça. Mais cette histoire de flashbacks me freine ( vilain jeu de mots ! )..

  2. Ben, si tu ne joues pas beaucoup aux jeux de voitures, c’est pas un mauvais jeu pour essayer, il est quand même assez fun globalement, malgré ses défauts.
    Par contre, le payer neuf ne vaut peut-être pas complètement le coup (mais du coup, pas d’accès au multi, ou alors, il faut repayer en plus)

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