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Cinéma

[Test PC] Half-Minute Hero: Super Mega Neo Climax Ultimate Boy

Déjà sorti sur PSP, « Half-Minute Hero »  (« Yūsha 30 » au Japon) a connu une nouvelle édition sur xbox 360 intitulée « Half-Minute Hero: Super Mega Neo Climax ». Depuis peu, une version PC, basée sur cette nouvelle version, est disponible sur Steam et Plasyism. Pas mal de semaines se sont écoulées depuis et on peut légitimement se poser une question : le jeu présente-t-il encore plus de 30 secondes d’intérêt ? 

Une réalisation globale sans artifice

Half-Minute Hero: Super Mega Neo Climax Ultimate Boy vous donne le choix entre 2 représentations graphiques : on peut opter soit pour un rendu en pixel comme à la bonne vieille époque des RPG 8/16 bits ou pour un rendu plus moderne appelé « Neo Cartoon » qui propose un style épuré et fin qui choquera un peu moins les rétines habitués à des jeux en haute définition et plus… modernes ! La version PSP ne proposait pas cette seconde version.

 

La direction artistique reste donc relativement classique à première vue et se présente surtout comme un hommage en parodie des RPG d’une certaine époque, tout en apportant un peu fraîcheur et de la nouveauté avec le style Neo Cartoon. Mais quand on creuse un petit peu, on se rend compte que le projet va plus loin et n’est pas aussi banal qu’on ne pourrait le croire.

Du côté de la bande-son, vous ne l’entendrez pas forcément mais c’est une armée de compositeurs (et pas des moindre) qui a travaillée sur les musiques et le casting est plutôt impressionnant quand on jette un coup d’oeil aux projets auxquels ils ont participé. On vous donne un petit coup de main en vous donnant les pseudonymes quand c’est le cas et en citant certains jeux ou anime entre parenthèses, jugez plutôt  :

  • Motoi Sakuraba (Dark Souls, Star Ocean, Tales of, Golden Sun, Baten Kaitos)
  • Masashi Hamauzu (Final Fantasy X, Final Fantasy XIII, Tobal no.1, SaGa Frontier 2)
  • Yoshino Aoki (Breath of Fire III, Breath of Fire IV, Luminous Arc 2, Genso Suikoden Tierkreis)
  • Michiko Naruke (Wild Arms, Tenshi No Uta)
  • Tetsuya Shibata/Tohru Nagakawa (Power Stone, Devil May Cry, Marvel vs Capcom 2, Monster Hunter)
  • Norihiko Hibino (Zone of the Enders, Metal Gears Solid, Bayonetta)
  • Megumi Komagata (Summon Night X : Tears Crown)
  • Yuzo Koshiro (Shenmue, Actraiser, Street of Rage, Ys, Etrian Odyssey)
  • Toshihiko Takamizawa (chanteur et guitariste du groupe The Aflee, Hikaru no Go, Galaxy Express 999 )
  • Tate Norio / Yasuo Yamate (SNK vs Capcom, Samurai Spirits, The King of Fighters)
  • Yasumasa Yamada/YAMAPY_1 (SNK vs Capcom, Samurai Spirits, The King of Fighters, Ryouko no Ken 2)
  • Hideki « SHA-V » Asanaka (The King of Fighters, Samurai Spirits)
  • Takushi Hiyamuta / HIYA (Metal Slug 2, Metal Slug 3)
  • Minako Adachi (Summon Night, Riveria : The Promised Island)
  • Hiromi Mizutani (Fairy tail, Shin Hokuto no Ken, Jigoku Shoujo)
  • Kenji Fujisawa (Naruto Shippuden, Fairy Tail, Jigoku Shouko)
  • Kakeru Ishihama (Tekken 6, Tekken Tag Tournament 2, NieR)
  • Koji Hayama (Front Mission 3, Super Robot Taisen)
  • Yuzo Koshiro (Ys, Bare Knuckles, Actraiser, Shenmue, Namco X Capcom)
  • Hiroyuki Iwatsuki (Omega Five)
  • Vistlip (un groupe de visual kei)
  • The Engines (un groupe de musique)
  • Yoshiaki Marioka / Biei Morioka

Le chara-design est assuré, quant à lui, par Ryuichi Kunisue. Il a travaillé par le passé sur la série des Tactical-RPG Arc The Lad. Dommage que le jeu ne présente pas de galerie pour pouvoir apprécier son travail, on devra se contenter in-game de quelques images qui illustrent certains passages des différents scénarios (mais qui sont, en revanche, totalement absentes en Neo Cartoon).

 

Si la forme ne surprendra personne, dans le fond, Half-Minute Hero: Super Mega Neo Climax Ultimate Boy est un véritable petit trésor. On apprécie au passage que le jeu soit traduit en français ! Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le contexte choisi pour faire honneur aux RPG d’antan est loin d’être un simple délire…

Un système de jeu basique mais bien pensé

Comme le titre du jeu l’indique, le concept de base est on ne peut plus simple : vous avez 30 secondes pour jouer les héros et combattre les méchants. L’idée semble logique puisque le jeu était initialement pensé pour la PSP et qu’en terme de game design pour un jeu qui doit s’axé sur sa portabilité, il apparaît évident qu’un concept permettant d’effectuer des parties rapidement est un atout majeur. Dans le principal mode, Héros 30, l’ensemble des mécaniques du jeu s’articule autour de ce compte à rebours qu’il vous faudra gérer en plus des autres paramètres qui seront familiers pour les habitués des RPG japonais : montée de niveau, gestion des équipements, soins, découvertes de trésors, etc…

Etant donné le temps extrêmement limité pour manoeuvrer tous ces éléments, le gameplay a été simplifié à l’extrême pour permettre aux joueurs de gagner un maximum de temps : une touche pour les actions comme parler avec les npc, une touche pour acheter dans les boutiques, une touche pour utiliser l’objet et une touche pour accélérer sa course. Cette dernière touche est essentielle dans votre gestion des combats et du temps : courir plus vite consomme des points de vie et « met en pause » le compteur de pas avant le prochain combat. Par exemple, sur une distance de 14 pas, si votre prochain combat se déclenche au bout de 5 pas, parcourir en accélération 9 provoquera le combat au 14e si vous lâchez le bouton correspondant à ce moment là. Durant les combats eux-même, il permet de réduire la distance entre votre héros et les adversaires (et donc de diminuer le temps des combats), toujours au sacrifice de quelques points de vie.

 

On dispose donc initialement de 30 secondes pour finir une quête et  elle prend fin une fois le boss final éliminé. Différents succès peuvent se débloquer et un système de médaille permet de savoir si on est parvenu à optimiser au maximum son temps de parcours. Certaines quêtes peuvent vraiment se terminer en moins de 30 secondes tandis que d’autres vous demanderont quand même de faire un peu appel à la déesse du temps pour atteindre le rang maximum. Pour se faire, il suffit de se rendre dans certain village et de donner un peu d’argent à une statue qui la représente, ce qui aura pour résultat de remonter le temps et de revenir à un compte à rebours qui début à 30 secondes. Vous pouvez faire appelle à elle autant de fois que vous le voulez et à n’importe quelle moment, mais plus vous remontez le temps, plus le prix augmente. Si vous n’êtes pas en mesure de payer, vous pouvez réinitialiser le compte à rebours une énième fois mais au bout de 15 secondes, la déesse viendra vous prendre tous votre équipement en compensation !

Au final, on passe son temps principalement à courir dans tous les sens pour éviter une catastrophe : on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer ! Quant on y pense, le sentiment de devoir sauvez le monde d’une fin imminente est assez réaliste dans Half-Minute Hero, le compte à rebours obligeant les joueurs à être mis sous une certaines pression : Que faire en premier ? Quelle itinéraire prendre ? Quel endroit visiter en priorité ? etc. De plus les différents contextes et certains évènements imposent un minimum de réflexion et apporte tout de suite un peu plus d’originalité. Sans spoiler, il faudra parfois trouver des équipements spécifiques, trouver un objet particulier pour progresser, s’allier à certains personnages ou non, etc. Le système de jeu est étonnamment bien rodé et rien ne semble avoir été laissé au hasard, malgré le côté simpliste du gameplay.

Les 3 principaux aspects à gérer stratégiquement dans Half-Minute Hero: Super Mega Neo Climax Ultimate Boy sont le temps, l’argent et les points de vie, en dehors des objets et autres équipements : le compte à rebours peut être réinitialisé grâce à la déesse du temps contre de l’argent, vous ne pouvez gagner de l’argent qu’à l’issue de combats et vous devez gérer l’achat éventuel d’équipements, de nourritures ou d’herbes pour veiller à toujours avoir assez de points vie.

Le principal atout du jeu, c’est qu’il propose un challenge suffisamment long et varié pour tenir suffisamment en haleine les hardcore gamers tout en permettant à des joueurs occasionnels de lancer des parties de quelques minutes en progressant à leur rythme. Le titre offre vraiment le choix aux joueurs sur sa façon d’aborder le jeu : il existe même une touche pour passer rapidement tous les dialogues du jeu, à la fois pour passer plus vite les dialogues si on recommence la quête mais aussi pour ceux qui ont peut-être la flemme de lire… ça peut sembler complètement anodin, mais manette en main (c’est d’ailleurs plutôt recommandé même si le jeu reste jouable au clavier !), on ne peut s’empêcher de penser que les développeurs ont vraiment penser à tout pour optimiser instinctivement le confort de jeu.

 

Si les premières quêtes ne vous donneront pas trop de fil à retorde et que l’ennuis peu facilement s’installer, la suite de l’aventure est beaucoup plus palpitante, offrant étonnamment de la diversité et un scénario blindé d’humour… mais aussi d’instants de tendresse ! A ce titre, les personnages sont hauts en couleurs et on s’attache rapidement à toute la panoplie des protagonistes de Half-Minute Hero: Super Mega Neo Climax Ultimate Boy. Pas besoin donc de scénario torturé et trop d4rK pour rendre une histoire intéressante à suivre ! Le mode principale compte une bonne cinquantaine de quêtes (présentées comme des épisodes d’une série) si vous décidez de suivre et de trouver tous les chemins alternatifs.

Si le mode Héros 30 représente le coeur du jeu et que la progression est synchronisée entre le mode graphique Neo Cartoon et « Classique », ce n’est pas le cas de 3 d’entres eux qui proposent un gameplay complètement différent d’une version à l’autre…

Une diversité de gameplay assurée

En mode Neo Cartoon, la totalité des modes de jeu est basée sur celui de Héros 30 : notre héros explore une carte, visite des villages, se bat automatiquement et remonte le temps grâce à la Déesse du temps. En d’autres termes, ils correspondent à une seul et unique quête. En revanche, pour le mode Princesse 30, nous avons droit à un shoot’em up en scrolling vertical ou horizontal et pas moins de 30 missions attendent les joueurs qui devront prendre le contrôle de la jeune fille et de sa petite armée de gardes du corps pour tenter de sauver son père. Seul petit soucis : en sortant du château, elle n’a que 30 secondes pour accomplir son objectif et retourner au bercail avant que la porte ne se referme !

Chacun appréciera à sa juste valeur le scénario proposé, dans le même ton décalé que le mode Héros 30. Les différents dialogues sont particulièrement épicés, volontairement très niais et on ne manquera pas de rire aux différentes répliques de la princesse. Même si vous n’aimez pas les shoot’em up, l’univers proposé ne manquera pas de vous inciter à avancer, histoire de voir comment toute cette histoire pourrait bien se terminer !

 

Avec Seigneur du Mal 30, vous aurez la possibilité d’incarner un méchant… pas si méchant que ça qui n’a qu’un seul souhait : sauver sa bien aimée frapper par une malédiction. Ici, on a plus à faire à un action-RPG qui repose sur le principe de Pierre/Papier/Ciseau : ce dernier peut, en effet, invoquer 3 types de montres efficace contre un seul type d’ennemi. Ainsi,les musclés pulvérisent les sbires plus rapide mais se font canarder comme des bleus par les attaques à longues distances, mais les moins costauds sont plus rapides et peuvent foncer droit sur ceux qui leurs tirent dessus. Pour résumer :
Costauds > Sbires > Tireurs > Costauds.
30 chapitres sont au programme et plus vous avancerez dans l’histoire, plus vos pouvoirs augmenteront.

Si on devait faire un reproche à cette partie du jeu, ce serait sans doute l’absence de réelles stratégies alors que le gameplay semble s’y prêter de prime abord. Au final, on se retrouve la plupart du temps à invoquer un peu de tout au hasard, tout en dosant avec attention ses pouvoirs et il arrive parfois même de terminer une quête sans s’en rendre compte, notamment quand il est question d’éliminer une cible précise. Malgré tout, le côté narcissique du personnage qui s’exprime dans tous les dialogues ne laissera personne indifférent… même s’il faut reconnaître qu’on a déjà vu mieux côté originalité.

 

Fans d’ICO, le mode Chevalier 30 est fait pour vous ! On se retrouve confronté cette fois-ci à un véritable action-RPG, à la différence près que le but ici n’est pas de terminer sa mission avant la fin du compte à rebours mais tout le contraire : pour accomplir sa quête, il faut à tout prix que celui-ci chute à 0, synonyme d’invocation réussie par le magicien qui vous accompagne et que vous devrez protéger à tout prix. On choisit au début de chaque mission (également au nombre total de 30) un ou plusieurs pièges qui pourront permettre de distraire les ennemis. Dans le feu de l’action, il est possible de tenir par la main le magicien ou de le porter si vous devez accélérer le pas ! Il est possible de ramasser des objets ou des armes au sol pour les utiliser contre les adversaires. En revanche, ces derniers ont une durabilité limité mais il est possible de trouver une puissante épée dans les différents niveaux… à condition d’avoir la chance de trouver sa cachette !

Il s’agit sans doute de l’un des modes les plus difficiles, même si les plus aguerris ne rencontreront aucun soucis majeur. La stratégie est de mise durant certaines missions et vos nerfs pourront parfois être mis à rude épreuve !

 

Il existe également 2 derniers mode de jeu à débloquer : Héros 300 et Héros 3. Le premier consiste en une seule et unique quête de 300 secondes, sans possibilité de remonter le temps tandis que la seconde repose sur le même principe que Héros 30, mais en 3 secondes seulement… avec l’obligation de faire appel aux services de la déesse du temps !

Un jeu qui n’est pas exempt de défauts

Le jeu n’est pas exempt de petits défauts qui ne sont pas forcément gênant mais qu’il est tout de même bon de rappeler, à commencer par le fait que parfois, la traduction française passe à la trappe et qu’on se retrouve face à des passages toujours en anglais. A d’autres moments, c’est le texte qui n’est pas du tout calé et qui dépasse des cadres. Les mauvaises langues souligneront sans doute qu’il s’agit là aussi de reproduire certaines traductions foireuses du passé avec nostalgie…

 

On regrettera sans doute aussi que les 3 modes alternatifs ont été réduits en une seule quête dès lors qu’on tente de les débloquer et de les terminer en mode graphique Neo Cartoon. C’est du coup forcément moins long même si on peut considérer ces quêtes comme un petit prolongement supplémentaire de la quête principale Héros 30.

Autre point un peu plus gênant dans certains cas : il est impossible de définir plusieurs sessions ou sauvegardes. En gros, pas moyen de partager le jeu sur le même pc ou de recommencer une partie toute vierge, ce qui est quand même un peu dommage.

Les paramètres réglables sont très sommaires, il n’est par exemple pas possible de sélectionner la résolution ou si l’on souhaite jouer en mode fenêtré ou non. Certes, on peut le faire en bidouillant certains fichiers dans le premier cas et en connaissant le raccourcie Alt+Entrée dans le second cas, mais l’effort aurait été appréciable pour les personnes souhaitent plutôt passer leur temps à jouer au jeu…

Inutile également de préciser que si vous détestez être mis sous pression, le jeu n’est clairement pas fait pour vous, le compte à rebours étant constamment votre pire ennemi en terme de game over ! L’air de rien, le jeu peut être particulièrement stressant dans certains cas de figure, même si la possibilité de recommencer très rapidement apporte un confort de jeu non négligeable.

 

Anecdotique, un mode multijoueur est disponible mais le système est plutôt bancale puisque le matchmaking est 100% aléatoire. Impossible de créer un lobby ou d’inviter ses amis à jouer, il faut juste un sacré coup de bol pour trouver des joueurs, qui plus est dans une région pas trop éloigné : il arrive parfois de se retrouver avec des joueurs de l’autre bout du monde ou avec une connexion bien à la ramasse, synonyme de lag et d’expérience online pas forcément très réjouissante. En règle générale, on teste une ou deux fois avant de revenir finalement au mode solo, ce qui explique en partie aussi pourquoi il est très difficile de trouver des parties…

Pour terminer, le jeu s’adresse vraiment à une catégorie de joueurs qui possède une bonne dose de second degré et qui ne fera pas trop la fine bouche face à l’aspect graphique. Même en replaçant le titre dans son contexte et en le comparant à des RPG de l’époque représentée, il faut tout de même reconnaître qu’il existait à cette période des jeux « plus beaux ». Aux côtés de certains RPG de Squaresoft par exemple, Half-Minute Hero fait tout de même pâle figure (pour la partie « pixel art ») et n’est rattrapé que par sa direction artistique particulièrement soignée.

En conclusion, les seuls reproches que l’on pourrait émettre à l’égard du jeu tiennent plus de la finition, notamment en version française, que de problème réellement gênant. A moins de 10 euros, le nombre d’heures que vous passerez sur le titre seront très largement rentabilisé, malgré le concept des quêtes à terminer le plus rapidement possible ! Si la forme pourrait encore faire hésiter certains, sur le fond, Half-Minute Hero commet un sans faute en se montrant assez riche et soigné pour sensibiliser même les plus réfractaire aux genres. Le titre parlera forcément beaucoup plus à celles et ceux qui restent nostalgiques des jeux de la génération 8-16 bits, mais il se pose sans difficulté comme une belle vitrine de ce qu’un jeu peut offrir en terme de richesses, malgré des mécaniques simples et sans l’utilisation d’effets spéciaux à couper le souffle. Half-Minute Hero: Super Mega Neo Climax Ultimate Boy prouve par son existence que les RPG japonais peuvent encore surprendre agréablement et que son avenir ne doit pas encore être enterré !

Tags : half minute heroSuper mega neo climaxUltimate Boy
Yana

Gentle Geek Yana

Non.

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