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Toc toc toc ! Les films de maison qui font flipper sont de retour ! Après la sortie de Paranoral Activity 4, c’est au tour de Sinister de pointer le bout de son nez en salle ! Alors, film de portes qui claquent, ou qui te met une claque ?

Ding dong ! Qui est là ? Scott-Derrick ! Et oui, Scott Derrickson… De retour au cinéma après le très mitigé remake du Jour où la terre s’arrêta, le réalisateur retourne au genre horrifique qu’il avait déjà abordé avec Hellraiser 5 et L’exorcisme d’Emily Rose.

Ellison est un auteur de romans policiers inspirés de faits réels. Dans l’espoir d’écrire un nouveau livre à succès, il emménage avec sa famille dans une maison où les anciens propriétaires ont été retrouvés inexplicablement pendus. Ellison y découvre dans le grenier des bobines 8mm contenant les images de meurtres d’autres familles. Qui a filmé ces tueries et pour quelle raison ? Ellison va tenter de répondre à ces questions tandis que le tueur présumé, une entité surnaturelle présente sur les films, menace de plus en plus sa famille.

Pour cette nouvelle réalisation, Derrickson réalise donc un scénario qu’il a co-écrit avec C. Robert Cargill, ce dernier ayant eu l’idée de Sinister après un cauchemar dû à la vision de The Ring. Pas étonnant dès lors que le film soit centré autour du visionnage de bobines par son protagoniste principal. Le film nous entraine ainsi dans une sombre histoire où se mêlent maison inquiétante, un démon, des enfants… Tiens tiens, ça ne vous rappelle rien tout ça ?

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Paranormal Activity meets Insidious = Sinister ?

En effet, difficile en regardant le film de ne pas penser à un mélange entre Paranormal Activity, pour le côté maison hantée, et Insidious, pour la relation avec les enfants. On n’est donc pas surpris de retrouver comme producteurs du film ceux qui ont justement produits les deux bobines sus citées.

Pour autant, Sinister ne saurait se résumer à un film de couloirs vides et de portes qui claquent, et n’est pas non plus un film centré sur une possession d’enfant (ouf !). C’est d’ailleurs là le point fort du film : bien qu’il soit extrêmement balisé et que l’on navigue très souvent en terrain connu dans les situations rencontrées, l’histoire se focalise sur son protagoniste adulte et ses névroses qui conduiront à l’irréparable. Un point de vue cohérent et tenu d’un bout à l’autre du film pour conduire à une conclusion glauquissime.

Très bien interprété par Ethan Hawke, qui réussit à rendre son personnage antipathique sans pour autant nous désintéresser de sa personne, Sinister développe son histoire autour de la soif de reconnaissance de cet écrivain égoïste et égocentrique, n’hésitant pas à placer sa famille en situation inconfortable dans le seul but de parvenir à ses fins. Alors quand en plus un démon s’en mêle…

Isolant de plus en plus son personnage à mesure qu’il perd pied face à l’horreur des films auxquels il est confronté et des conclusions de son enquête, Derrickson parvient à instaurer une certaine ambiance, notamment sonore, qui illustre la nervosité grimpante de l’écrivain. L’image et la lumière sont belles et contribuent à renforcer un climat sombre, même si un côté moins « propret », plus granuleux aurait certainement eu meilleur effet.

La colère du démon grandit quand il réalise qu’Ethan Hawke porte le même pull que thierry Lermitte dans « Le père Noël est une ordure »

Tu la sens ma grosse ficelle ?

Cependant, si le film reste de très bonne facture technique, c’est surtout par les sentiers balisés empruntés par son histoire que le film pêche. En effet, pour tenter « d’effrayer » son public, Derrickson ne trouve rien de plus original que de recourir à des jump scares usés jusqu’à l’os. Par exemple lorsque Ellison s’approche d’une fenêtre, ayant entendu un bruit à l’extérieur. La musique s’arrête alors nettement, difficile de ne pas anticiper la suite de la scène : il n’y a rien dehors, il se retourne avant de jeter un dernier coup d’œil par la fenêtre et… Ca alors ! Une forme et la musique qui fait son come back à plein volume ! Que dire également des grosses ficelles scénaristiques que constituent le policier ou le encore le professeur de théologie joué par Vincent d’Onofrio, dont la dernière intervention arrive comme un cheveu sur la soupe (quel hasard, il a trouvé l’explication pile poil pour le lancement du dernier acte !). Ca alors, ce carton que je pensais avoir détruit est revenu ! Autant de ficelles malheureusement un peu grosses et trop souvent (re)vues qui viennent amoindrir l’impact d’une histoire qui démarrait sous de meilleures auspices.

Sinister offrira malgré tout quelques moments autrement plus marquants, notamment lors de son premier effet jump scare, où la découverte des terreurs nocturnes du gamin a réellement de quoi faire sursauter. Ou encore quelques scènes situées dans le grenier, dont nous tairons le déroulement afin de ne pas spoiler.

Ajoutons à cela quelques effets réussis (le visage du démon qui s’anime dans une photographie, où les simples séquences de visionnage des bobines, la mise en scène des meurtres parviennent à être captivantes et à donner un petit cachet glauque à notre histoire. L’enquête d’Ellison se laisse suivre, et le film limite les aspects mélodramatiques (le couple en crise, les enfants) à leur strict nécessaire.

Le gamin a franchement pas l’air content d’avoir perdu à cache-cache…

Un strict nécessaire qui renforce l’impact des dernières séquences, plutôt réussies. En effet, évinçant quasiment tout autre personnage de l’histoire au profit d’Ethan Hawke et de sa quête purement égoïste, le film réussit à déjouer les attentes sur la fin quand tout le monde est revenu dans le cadre. Obnubilé par sa recherche d’une gloire perdue, notre écrivain perd  complètement de vue l’évolution de sa sphère familiale, et il n’est que trop tard lorsqu’il réalise le sort vers lequel tous se dirigent. Rappelant Insidious dans toute sa deuxième partie, le film se détache de cette influence pour proposer un final sanglant plus inattendu que le reste du film et évite la traditionnelle « chasse au démon ».

Ces enfants là n’aiment pas ceux qui mangent du popcorn pendant le film.

Au final, Sinister reste un spectacle usant d’artifices trop classiques pour réellement réussir à renouveler son approche. Balisé, le scénario réserve pourtant quelques moments sympathiques et glauques, ainsi que l’approche de son histoire (exit les enfants possédés au cœur du combat familial, place à un adulte ne pensant qu’à sa trogne) parviennent à réhausser un peu l’intérêt du film. Un film moyen donc, une série B qui nous se laisse suivre et nous prend à son ambiance malgré certains aspects trop classiques.

Tags : Ethan HawkehellraiserInsidiousL'exorcisme d'Emily RoseLe jour où la terre s'arrêtaparanormal activityScott DerricksonSinister
Jérémie

Gentle Geek Jérémie

Consequences will never be the same !

3 commentaires

  1. On se demandera quand même comment la police à pu passer à côté des bandes de films étranges dans la salle même ou se sont retrouvés les nombreux pendus, un manque de chance sans doute :P !

  2. J’ai juste vu la bande annonce, et j’ai lu aussi une anecdote « Le réalisateur a eu l’idée […] »
    Ben moi ça me fait quand même penser au Slender Man et du gros plagiat.
    Non pas que faire un film sur le Slender Man soit une mauvaise idée, mais s’approprier l’idée est assez dégueulasse, surtout pour un mec qui nous sort une bouse comme PA 3 & 4 …

    Je vais donc attendre qu’il soit dispo en bonne qualité sur internet et espérer qu’il vaudra le temps passé a le télécharger.

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