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Cinéma

[Critique] L’Odyssée de Pi, le film le plus coule de l’année

Si 2012 a été l’occasion de se prendre quelques claques épiques dans le nez – mais également de voir quelques gros nanars, ne l’oublions pas – il aura fallu attendre la dernière année de sortie avant la fin du monde pour recevoir le plus gros des bourre-pifs : car L’Odyssée de Pi a vraiment de quoi vous faire la tête au carré… et pour de multiples raisons.

Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d’un canot de sauvetage. Seul, ou presque… Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable.

Ang Lee est un réalisateur tellement pluridisciplinaire qu’il est difficile de réellement le cerner : Tigre et Dragon, Raisons et Sentiments, Salé Sucré, Le Secret de Brokeback Mountain ou même Hulk (personne n’est parfait) peuvent résumer une filmographie aussi variée que complexe. Adaptation du roman de Yann Martel L’Odyssée de Pi reprend néanmoins l’un des thèmes chers au réalisateur : celui de la dualité, tantôt au sens propre, tantôt au sens figuré.

Une 3D qui a du sens

Mais ce n’est pas nécessairement le nom du réalisateur qui poussera en premier lieu le spectateur à aller voir le film : les bandes-annonces promettent en effet quelque chose de spectaculaire… et clairement, L’Odyssée de Pi l’est. On n’aura jamais vu de naufrage aussi spectaculaire depuis Titanic, et pas vue de 3D aussi réussie depuis Avatar – James Cameron a d’ailleurs lui-même dit que le film d’Ang Lee était une merveille sur ce point, et à raison. Alors que l’on est plutôt habitué à fustiger la 3D relief pour son manque d’intérêt, avec Pi, elle devient symbolique, presque poétique.

L'Odyssée de Pi
Un film qui va vous méduser (ok, je sors)

 

Pour autant, la 3D n’est pour rien dans la qualité esthétique de la réalisation : pas besoin de relief pour savourer la photographie absolument superbe du long métrage. Ang Lee parvient à sublimer l’océan et ses habitants, travail difficile dans la mesure où une très grande partie du film se situe au même endroit, sans grande variation. Parvenir à ne pas lasser le spectateur en racontant l’histoire d’un jeune garçon perdu au milieu de l’immensité de l’océan est un exploit de taille, mais le film tient bon sur la durée en grande partie grâce une esthétique qui joue également sur le paradoxe entre la situation terrible vécue par Pi, et la beauté de sa prison aquatique.

Un fond qui suit la forme

Et l’histoire, dans tout ça ? Bien évidemment, L’Odyssée de Pi n’est pas seulement l’histoire d’une dérive. D’ailleurs, le titre français du film est plus représentatif que le Life of Pi original, ce qui mérite d’être souligné. Émouvant, le dernier film est même carrément bouleversant à certains moments… dans le bon sens du terme, que l’on se rassure : il y a fort à parier que de nombreux spectateurs sortiront leurs mouchoirs, pas forcément dans les moments les plus attendus du film. Pour préserver la surprise, on ne s’étendra pas plus sur l’intrigue, à découvrir… au fil de l’eau.

L'Odyssée de Pi
Les possesseurs de chats connaissent bien cette situation.

 

Spectaculaire, L’Odyssée de Pi ne se contente pas d’offrir l’une des meilleures 3D de l’histoire de cette technologie combinée à une esthétique envoûtante et des effets spéciaux impressionnants : il raconte également une histoire poétique, menée par un jeune acteur indien de talent, Suraj Sharma. Sans aucun conteste, le plus beau film de 2012.

L’Odyssée de Pi d’Ang Lee, avec Suraj Sharma, Irrfan Khan, Rafe Spall, Gérard Depardieu… Sortie le 19 décembre.

Tags : Ang LeeCritiqueL'Odyssée de PiLife of Pitigre
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

3 commentaires

  1. ça fait envie… Je pense que j’irai même si j’aime pas la 3D !

    Est-ce que ça parle de l’évasion fiscale de Depardieu ?

Commentaires