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Ah, tiens, un Van Damme qui sort directement en DVD ? Ooooh, mais en plus c’est un nouvel opus de la saga Universal soldier ! Hahahaha, ça sent la grosse pantalonnade sans prise de tête, le Expendables-like qu’on regarde avec second degré juste pour le fun. Grave erreur ! Universal Soldier : Day of Reckoning, est une véritable surprise.

Mais que se passe-t-il au pays des Van Damme ? Après son passage chez les Expendables, le karateka belge nous revient dans un nouveau volet de la saga Universal Soldier, retrouvant au passage un autre membre de la troupe : Dolph Lundgren.

Et avouons-le, c’est bel et bien à un film exploitant le filon des « Expendables-like » que nous nous attendions à tomber : pas crédible pour un sou, pas toujours bien fait, rempli d’action et de punchlines qui font mouche, mais fun et ultra divertissant. Même en insérant le DVD, tout semble tendre vers cette promesse : sur fond d’explosion massive, les acteurs du films apparaissent, armes aux poings, on se croirait dans n’importe quel Direct-to-video d’action décérébré, où les seuls objectifs sont tout faire péter, et mettre en avant la vedette/artiste martial.

La surprise en est d’autant plus grande… Car Universal Soldier : Day of Reckoning n’est rien de tout cela. Ce qui aurait pu être un énième film sans intérêt, surtout au regard du 3e opus de la saga, se révèle une véritable claque ! Soyons clair : dès les premières minutes, Universal Soldier 4 happe le spectateur par son ambiance et sa dimension hypnotique, pour ne vous relâcher qu’à la toute fin.

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Réalisateur d’un Universal Soldier 3 calamiteux, John Hyams reste ici aux commande de ce nouvel épisode, mais change complètement son fusil d’épaule. Ne gardant que les bases de la mythologie Universal Soldier, il renouvelle son approche pour proposer un film extrêmement sérieux, au propos sombre et désenchanté, qui risque de décontenancer les fans de la première heure.

OOOOH un Kinder surprise ??? NOPE, Jean-Claude Van Damme !

Universal Soldier 4 suit le parcours d’un homme qui, sorti d’un coma, va chercher à venger le meurtre de sa femme et de sa fille commis par un certain Luc Deveraux… Démarrant par une scène d’intro filmée en caméra subjective et très efficace, le réalisateur distille tout au long du film une ambiance flottante, envoutante, quasi-mystique, et se permet une réalisation par moment quasi-expérimentale et truffée de références. Ainsi, l’univers d’Universal Soldier 4 penche clairement plus du côté d’Apocalypse Now (toute proportion gardée) que des précédents opus de la saga ou même d’un Expendables, et se permet un clin d’oeil à Shining par ci, un autre film par là, etc.

Un petit clin d’oeil à Shining au passage !
Un soldat perdu dans une jungle…
… et un colonel mystique. Quand on vous dit que ça lorgne du côté d’Apocalypse Now !

Sans être les personnages centraux du film (ce qui n’en fait pas pour autant des personnages mineurs pour autant), les apparitions de Dolph Lundgren et Jean-Claude Van Damme se comptent sur les doigts de la main. Mais loin de les mettre en retrait, cette approche renforce au contraire l’efficacité et la construction de leurs personnages respectifs et contribuent à cette ambiance si spécifique. En deux scènes de fight, et un monologue galvanisateur, Dolph Lundgren assure sa part du spectacle avec cette attitude toujours posée, y ajoutant une petite touche d’humour (that’s the spirit, soldier !). Quant à Jean-Claude Van Damme, après son monologue spirituel sur la morale dans Expendables 2, il conserve sa dimension mystique WTF en figure Kurtzienne. Ne se battant qu’une seule fois, en fin de film, le personnage de Deveraux, devenu ici leader des Soldats, ne distille que quelques mots en tout et pour tout à chaque apparition, tous dotés d’une portée philosophique, mystique. Se posant en prophète guidant ses troupes, il distille ainsi par petites touches son aura tout au long du film, jusqu’à une scène finale attendue où son maquillage ne passera pas inaperçu. Bon, ce n’est pas de l’actor studio non plus, mais chaque personnage du film remplit son rôle efficacement.

36 15 Dolph : marre des nuits en solitaire ? Besoin d’un peu de virilité dans ce monde de tendresse ? 36 15 Dolph !

Pour autant, John Hymas n’en oublie pas l’action dans son film. Et la encore, ça poutre sévère. Les nombreuses scènes de combats, loin d’être de tout repos, tranchent avec le reste de l’ambiance du film par leur côté extrêmement violent et bourrins ! La part belle des combats revient par ailleurs à Andrei Arlovski, champion de Mixed Martial Arts, qui s’en donne à coeur joie en poursuivant Scott Adkins tout au long du film. Chaque scène de combat se révèle ainsi un pur moment de bravoure, détruisant tout sur son passage : attaque à la hache dans un appartement (ouille, mon piped :/), attaque au shotgun d’un bordel où se trouve Dolph Lundgren, course poursuite sauvage en voiture, combat épique dans un magasin de sport, et enfin l’affrontement final…

Fusil, hache, poings : Andrei Arlovski s’en donne à coeur joie tout au long du film et témoigne d’une force impressionnante.
L’essentiel des fights proposées tout au long du film sont assurées par Arlovski et Scott Adkins, qui montre ici l’étendue de son talent lors d’un enchaînement de scènes au coeur d’une base secrète. Assurément un visage que l’on reverra dans les films d’actions.

Tout y passe,  tout y casse, et qu’il s’agisse d’Adkins, énorme lors de la scène d’infiltration de la base, d’Arlovski, bourrin à souhait, ou de Lundgren ou de Van Damme qui font… du Lundgren, et du Van Damme ! Les amateurs d’action corsée ne seront donc pas dépaysés et trouveront largement leur compte dans les affrontements proposés.

Ici, les soldats viennent d’apprendre qu’ils auront du Kiri au gouter !

Le seul reproche pouvant être fait au film, serait une légère baisse de rythme dans la seconde moitié du métrage. La où tout semble avancer à 100 à l’heure dans la première partie, le film semble ensuite légèrement s’étioler : l’ambiance flottante est installée, les effets de réalisation sont maintenant connus, et les rebondissements se font moins nombreux. Mais totu cela passe quand même très bien, d’autant plus que tout se remet en ordre de marche lors d’un affrontement bestial entre Adkins et son poursuivant, ainsi que lors du passage nous menant tout droit à la confrontation attendue entre notre « héros » et Luc Deveraux.

Ne pouvant se départager ni au combat, ni à la bastion de regards, c’est finalement au « Je te tiens tu me tiens par la barbichette » que le film atteindra son climax.

Loin d’être un coup d’épée dans l’eau dans le monde des films d’action, Universal Soldier 4 surprend par son ambiance et sa tonalité, radicalement différente de ce que l’on pouvait imaginer à priori, sans oublier sa note d’intention avec des scènes de combats – certes peu martiales – très efficaces. Une surprise bienvenue, et bienfaisante, à l’heure où les films sont de plus en plus calibrés et sans saveur. Renversant les codes des précédents épisodes, prenant le contrepied de la plupart des films d’actions actuels – au pseudo message souvent martelé sans finesse – Universal soldier 4 devient un plaidoyer en faveur du libre arbitre, de l’humanité, de l’opposition à toute forme de manipulation ou de totalitarisme. Universal soldier 4 prends des risques, ose, et se pose en outsider du cinéma d’action.

Malgré son ambiance flottante et hypnotique, Universal soldier 4 se montre aussi très brutal et violent lors des scènes de combat. Des influences de film d’horreur se font même ressentir.

Le DVD

Si l’on s’attarde autant sur le film, outre la surprise qu’il constitue, c’est qu’il reste bel et bien la principale attraction de l’édition DVD dont il bénéficie. Certes, comme la grande majorité des films, il est vrai : dès que l’on sort des éditions spéciales, collectors, et autres, il est vrai qu’il est rare de trouver des contenus suffisamment fournis pour retenir l’attention.

Universal soldier 4 : Day of Reckoning n’échappera pas à cette règle. En effet, passé son menu un peu chargé graphiquement, et les habituelles pistes en français et anglais, son en Dolby 5.1 ou en 2.0, les bonus restent relativement peu nombreux : des interviews du réalisateur, de Jean-Claude Van Damme, de Lundgren, et de Scott Adkins, mais toutes courtes et contenant peu d’informations réellement indispensables. La plupart de ces interviews ayant été réalisées en  court de tournage, difficile d’avoir le recul nécessaire pour enrichir la vision du film. Le réalisateur confirme que son intention était bien de faire un film « sérieux » et disposant d’une nouvelle approche, notamment. L’interview de l’homme le plus « aware » du cinéma reste relativement sage, on sent qu’à un moment, le philosophe commence à se réveiller, mais courte durée oblige, le tout retombe rapidement pour clore l’entretien.

L’essentiel reste donc la découverte du film et la bonne surprise qu’il constitue.

Renouvelant son approche, Universal Soldier 4 créé la surprise en proposant un film sombre, pessimiste et sérieux, envoutant et brutal. A l’heure où Expendables 2 et les Statham qui se suivent et se ressemblent trouvent droit de cité en salle obscure, il est réellement dommage que cet ovni, ce film inattendu, n’ait pas eu le droit à une sortie dans les cinéma, où la projection sur grand écran ne pouvait que rendre justice aux expérimentations formelles du film. Ainsi, lors de la seconde édition du Paris International Fantastic Film Festival, les spectateurs chanceux ont pu découvrir le film dans les meilleures conditions qui soient. En attendant, ne vous fiez pas aux préjugés sur les films d’actions, les Direct-to-DVD, ou Universal soldier : il serait clairement dommage de passer à côté de ce nouvel épisode, tant il se hisse dans le haut du panier des films d’actions sortis depuis l’an dernier.

Universal Soldier : Day of Reckoning. Disponible aujourd’hui en DVD et Blu-ray.

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Jérémie

Gentle Geek Jérémie

Consequences will never be the same !

2 commentaires

  1. Je tiens a dire que j’ai vraiment aimé US3, que je trouvais d’une froideur et d’une brutalité sans nom v.v

    J’étais pas au courant pour celui la, j’vais aller voir mon loueur de film ce soir je pense :D

Commentaires