close
Pour ce nouvel opus, on vous promet u karaté et de la Cow-Girl !

Après avoir adoré ce merveilleux nanar qu’est Birdemic: Shock & Terror, GentleGeek n’a su résister à l’envie d’en rencontrer le responsable. Grâce à Panic! Cinéma, qui organisait une projection de Birdemic 2: The Resurrection, la suite de ce méfait cinématographique de James N’Guyen, GentleGeek a pu interviewer l’équipe du film avant la projection.

ITVBIRDEMIC1
L’équipe de Birdemic 2 : le réalisateur James N’Guyen, les deux acteurs Thomas Favaloro et Alan Bagh, et le producteur Jeff Gross (de gauche à droite)

GentleGeek : Il y a deux ans, Panic! Cinéma projetait Birdemic : Shock & Terror, aujourd’hui vous êtes tous ici à Paris pour présenter le second opus Birdemic 2 : The Resurrection. Qu’est ce que cela représente pour vous ?

James N’Guyen : C’est super, je suis vraiment excité d’être là. La projection du premier Birdemic à Panic! Cinéma avait été un gros succès. Beaucoup de fans sont venus et ils ont adoré. Et s’ils ont aimé le premier, je sais que le deuxième leur plaira.

GentleGeek : Aujourd’hui il y a de nombreuses projections de films cultes comme The Rocky Horror, qui rassemblent beaucoup de fans. Que pensez-vous de cette tendance ? C’est important pour vous ce genre de projections ?

James N’Guyen : Oui je pense que c’est important. Le premier Birdemic est devenu culte par accident. On ne décide pas de réaliser film un film culte. Je voulais réaliser un film sérieux, un thriller romantique hitchcockien, un hommage aux Oiseaux d’Hitchcock. Mais pour des raisons de budget restreint, le film est devenu culte… Mais c’est fun. On rencontre les fans. Il y en a de plus en plus chaque année. Nous étions en tournée aux Etats-Unis puis à Londres avant d’arriver ici.

GentleGeek : Et pour vous aussi Alan, c’est important de rencontrer votre public ?

Alan Bagh : Oui c’est super de rencontrer mes fans. Aux Etats-Unis mais aussi ici, de l’autre côté de l’océan car c’est la première fois que je viens en France. C’est très cool d’avoir des fans partout dans le monde, de les rencontrer en personne, de voir qu’ils sont très enthousiastes à propos du film.

GentleGeek : James, vous parliez de Birdemic en tant qu’hommage au film Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock. Comment est né le projet Birdemic ?

James N’Guyen : C’est une très bonne question. Je suis un grand fan d’Hitchcock. Les Oiseaux ont été ma première inspiration, mais au lieu des mouettes et des corbeaux, on a dans Birdemic des oiseaux de proie, des aigles et des vautours. Le thème de l’environnement et du réchauffement climatique sont venus plus tard. J’ai écrit le script en 2006 mais en 2007 le film d’Al Gore, Une Vérité qui Dérange, est sorti. Il y a une scène du film où il fait référence à la mort d’oiseaux à cause du réchauffement climatique. L’inspiration est venue de là.

GentleGeek : J’ai lu sur le net que ça vous a pris quatre ans pour réaliser Birdemic 1, c’est vrai ?

James N’Guyen : J’ai commencé à écrire le scénario en 2006 puis j’ai essayé de trouver un producteur mais je n’ai pas réussi, donc en 2008 j’ai décidé de le financer moi-même avec mon salaire. Le budget total s’élevait à moins de 10 000 dollars. En 2008, on a commencé à tourner le film les week-ends, pendant cinq ou six mois. Ensuite j’ai tenté les festivals comme Sundance mais le film n’a pas été sélectionné donc j’ai essayé de trouver au moins un distributeur pour récupérer mon investissement de 10 000 dollars donc je suis allé à Sundance avec mon van…

GentleGeek : Oui j’ai lu que vous aviez un van décoré de sang, qui diffusait des cris d’oiseaux…

James N’Guyen : Oui, d’ailleurs la police est venue me voir. Je leur ai expliqué que j’essayais juste de promouvoir mon film…

GentleGeek : Et ça a marché ?

James N’Guyen : Oui mais ça a été dur… Il faisait très froid, je n’avais pas assez d’argent pour l’hôtel donc je devais dormir dans mon van… Mais j’ai eu de la chance : je devais rester huit jours là-bas et le septième jour j’ai trouvé un distributeur, Severin Films. Ils ont mis de l’argent dans la promo et le marketing, et le film a marché. Je leur serai toujours reconnaissant pour ça.

GentleGeek : Alan, vous étiez avec lui dans le van ?

Rires de toute l’équipe…

Alan Bagh : Non, non, j’étais chez moi… (rires) Il faisait trop froid…

ITVBIRDEMIC2

GentleGeek : Comment avez-vous intégré le casting de Birdemic ?

Alan Bagh : James a vu mon CV d’acteur sur internet et il m’a appelé pour une audition. J’ai fait deux heures de route et j’ai fait mon audition, et deux heures plus tard il m’a rappelé pour me dire « allez, on fait Birdemic ! »

Jeff Gross : Match made in heaven, comme on dit chez nous. La rencontre parfaite. Alan, c’est Rod.

James N’Guyen : Et il a eu de la chance, car c’était son premier film, et les expériences de premiers films ne sont pas toujours aussi réussies. Alan est devenu une star grâce à Birdemic.

GentleGeek : Comment avez-vous réalisé les effets spéciaux pour les oiseaux ?

James N’Guyen : Pour le premier film, pour des raisons de budget, j’ai engagé un étudiant en école d’effets spéciaux… Car les effets spéciaux sont très chers. Mais si Birdemic était parfait, s’il avait eu un énorme budget, comme Jurassic Park, peut-être que vous n’aimeriez pas le film. Ca ne serait pas Birdemic en tout cas.

Jeff Gross : Comme certains l’ont dit à la dernière projection, ils venaient de voir Iron Man 3 dont le budget est, je sais pas, 400 millions de dollars ? Et ces gens se sont amusés dix fois plus devant Birdemic 2

GentleGeek : Vous pensez que c’est l’aspect « fait maison » du film qui plait au public ?

James N’Guyen : Je ne dirais pas « fait maison »… mais peut-être plutôt film d’auteur… Avec un budget limité, l’avantage, c’est que vous racontez davantage une histoire personnelle, plus proche de la vision du réalisateur. Dans les films à gros budget, les producteurs ont leur mot à dire jusqu’à la fin, alors que moi, j’ai une liberté totale.

GentleGeek : Alan, que retenez-vous de cette première expérience ? Et du fait de se battre dans le vide puisque les oiseaux ont été rajoutés après ?

Alan Bagh : C’était un vrai challenge pour une première expérience. Comme tu le dis, il n’y avait pas les oiseaux. Je n’avais jamais tourné sur fond vert avant. Et comme c’était un film à petit budget, il y avait d’autres défis. Nous n’avions pas d’équipe, donc avec Whitney (Nathalie dans le film, ndlr), nous devions porter des trucs, j’avais aussi beaucoup de route à faire car j’habitais loin. Un vrai défi pour un premier film. Mais Birdemic 2 a été plus facile, avec un producteur, une équipe… C’était beaucoup moins stressant.

GentleGeek : Justement James, pour Birdemic 2, vous avez eu plus de budget, vous avez pu travailler dans de meilleures conditions…

James N’Guyen : Sur Birdemic 2, on a eu un budget supérieur, un producteur, Jeff Gross, une équipe… De cette façon j’ai pu me concentrer uniquement sur la réalisation et déléguer le reste. C’est beaucoup moins stressant. Le budget du deuxième est bien supérieur au premier, mais cela reste quand même une toute petite production. Et nous avons pu tourner à Hollywood, sur le plateau des Dents de la Mer dans les studios d’Universal. A Hollywood tout est démesuré et vous êtes entourés de légendes, comme Hitchcock.

Jeff Gross : Et je voudrais ajouter que cette séquelle met en abyme cette lutte pour réussir à Hollywood, avec le film dans le film, « Sunset Dreams ». Nous avons eu de la chance, comme pour le premier film avec Alan Bagh, de trouver Thomas Favaloro pour cette suite. ITVBIRDEMIC3

GentleGeek : Et pour vous Thomas, comment s’est passé le tournage ?

Thomas Favaloro : Je n’ai pas eu toutes les difficultés qu’a connues Alan sur le tournage du premier puisque nous avions une équipe et un producteur. Je me suis beaucoup amusé. J’ai commencé en faisant du mannequinat et des pubs, c’était mon premier vrai film, et ça c’est très bien passé.

GentleGeek : Jeff, comment avez-vous décidé de produire Birdemic 2 ? Après avoir vu le premier ?

Jeff Gross : C’est ma femme qui m’a montré ce film – ce n’était pas encore ma femme à l’époque mais après avoir vu le film je l’ai immédiatement épousée… Je suis juste tombé amoureux du film. Je viens des studios, j’ai travaillé sur des films Disney, mais en 2009, justement au moment où James tournait Birdemic, j’ai décidé de ne plus travailler sur des films que je n’avais pas envie de voir moi-même. J’ai vraiment apprécié Birdemic et toute la passion que James a mis dans ce film. Et même si je n’aime pas trop utiliser le mot « magie », je pense qu’il y a de la magie d’Hollywood dans son travail. J’ai lu le script, j’ai vu des interviews de James et je me suis dit « il faut vraiment que je voie ce film », donc je l’ai contacté et nous avons signé un contrat. J’ai rencontré Alan, Whitney et tout un tas de personnes géniales. Mon travail, c’est juste de protéger la vision de James. Être producteur et fan, c’est la combinaison parfaite. 

GentleGeek : Dans Birdemic, comme dans vos précédents films, Replica et Julie and Jack, vous donnez beaucoup d’importance à la vie quotidienne et amoureuse de vos personnages. Pourquoi y donnez-vous autant d’importance ? Comment êtes vous devenu le « master of romantic thriller » ?

James N’Guyen : C’est mon style, mais c’est basé sur le modèle du thriller romantique d’Hitchcock. C’est lui qui a inventé ce genre, comme dans Vertigo par exemple, ou Les Oiseaux, Fenêtre sur Cour, La Main au Collet… Il faut planter le décor et donner du background aux personnages et à l’intrigue, sinon cela manque d’émotion. Et les fans aiment ça. Le premier Birdemic tourne autour du rêve de la Silicon Valley et des start-ups qui créent des milliardaires en quelques mois. Le deuxième film se passe à Hollywood, c’est l’histoire d’un mec comme moi qui essaie de faire son chemin dans l’industrie du cinéma. C’est important d’établir avec le public un sentiment de confiance, de sincérité et d’humanité. Et autour de ça, il y a l’intrigue et l’attaque des oiseaux. 

GentleGeek : Qu’est ce qui vous a décidé à réaliser une suite de Birdemic ?

James N’Guyen : J’ai eu l’idée avant même que Birdemic marche, en 2009. Un jour je suis allé au musée de Tart Pit et j’ai vu une exposition sur les oiseaux anciens, avec des vautours et des aigles. J’ai vu ça et je me suis dit : « Waw, ça serait une super idée pour faire une suite de Birdemic ! » J’ai dû trouver une idée pour ressusciter les oiseaux, mais c’est venu plus tard. Je trouve mes idées dans les endroits que je visite, ou en regardant les infos.ITVBIRDEMIC4

GentleGeek : Vous deviez tourner Birdemic 2 en 3D. Qu’est ce qui s’est passé ?

James N’Guyen : Oui c’était prévu, mais nous n’avons pas pu le faire pour des raisons de budget.

Jeff Gross : Nous avons donné la priorité à l’histoire. Tourner dans les studios Universal ça coûte très cher… Nous avons préféré sacrifier la 3D mais si le public est réceptif au film, le troisième film de la trilogie sera tourné en 3D…

GentleGeek : Donc nous aurons droit à un troisième Birdemic ?! (*pointe d’enthousiasme dans la voix*)

James N’Guyen : Oui, Birdemic 3 : Sea eagles est actuellement en développement. Les aigles de mer sont une vraie espèce. Ils existent en Australie et dans le Sud de l’Asie. Nous prévoyons de tourner le film d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Qui sait, peut-être qu’il pourrait se passer à Paris ?

GentleGeek : Justement, j’ai lu que vous voudriez tourner au Vietnam aussi ?

James N’Guyen : Oui, hors de la franchise Birdemic, je prévois de tourner en juin et juillet un film intitulé The sea is rising. C’est un film personnel, ça se passera au Vietnam. Ce serait à mi-chemin entre Very Bad Trip et Une Vérité qui Dérange. C’est l’histoire de trois mecs, un Vietnamien-Americain, et deux Américains qui vont au Vietnam pour faire la fête et passer du bon temps avec les filles… Et par chance, ils trouvent l’amour, mais le chaos va arriver, sous la forme d’un typhon qui va tout chambouler. Ce sera toujours un thriller romantique, mais sous une forme plus dramatique.

GentleGeek : Alan, qu’est ce qui vous a convaincu de signer pour Birdemic 2 ?

Alan Bagh : Ce mec m’a convaincu (montrant Jeff) – rires

Jeff Gross : Son personnage a évolué, il est plus dur, c’est devenu un leader. Son rôle est plus fort, et Alan a fait un super boulot.

GentleGeek : Et vous serez dans le troisième film aussi ?

Jeff Gross : A chaque fois qu’on lui demande ça en interview, ça me coûte plus d’argent ! *Rires* Vous pensez que je plaisante, mais pas lui !

James N’Guyen : L’industrie du cinéma est un milieu difficile, mais Alan a la bonne attitude. Birdemic a fait de lui une star. Il a du talent, il est beau gosse, les filles l’aiment beaucoup… Je pense que sur le long terme, il y va réussir. Et Tom aussi d’ailleurs !

GentleGeek : Thomas, qu’est ce que vous retenez de cette expérience ?

Thomas Favaloro : C’était mon premier film et mon premier grand rôle, c’était une super expérience, et ça ne peut que m’aider pour la suite. Travailler avec James, avoir un super producteur comme Jeff, et travailler avec Alan, Whitney Moore, des gens qui ont déjà joué dans des films, ça m’a beaucoup aidé. Birdemic 2 a été une super expérience.

Qu'est ce qu'on se marre pendant les interviews GentleGeek !
Qu’est ce qu’on se marre pendant les interviews GentleGeek !

GentleGeek : Quels sont les acteurs qui vous ont influencé et donné envie d’être acteurs ?

Alan Bagh : Dans le deuxième Birdemic, j’ai davantage un rôle de leader, plus badass. Je voulais des scènes où je me bats dans le film, donc j’ai une scène où je fais quelques mouvements de karaté… J’aimais vraiment les films de Bruce Lee et Jean-Claude Van Damme quand j’étais plus jeune, donc j’ai voulu mettre un peu de leurs mouvements dans le film.

Jeff Gross : il s’est entraîné pour ça. Vous le verrez envoyer des kicks dans le film…

Rires

Thomas Favaloro : De mon côté, je suis plutôt fan de films d’action, de Brad Pitt, de Russel Crowe… Gladiator est mon film préféré. Ils m’ont vraiment inspiré et poussé à venir à Hollywood pour poursuivre mon rêve de devenir acteur.

GentleGeek : James, à part Hitchcock, quelles sont les réalisateurs qui vous ont influencé ?

James N’Guyen : Il y a Billy Wilder et David Lynch. Mais je suis vraiment un grand fan d’Hitchcock.

GentleGeek : Vous avez travaillé dans l’informatique, comment êtes vous venu au cinéma ?

James N’Guyen : Par accident. Dans les années 90, j’ai fondé moviehead.com, un des premiers sites à diffuser des films sur internet. Des films d’Hitchcock, en noir et blanc, des films cultes… Donc j’ai vu beaucoup de films et c’est comme ça que je suis arrivé dans l’industrie du cinéma.

GentleGeek : Alan et Thomas, quels sont vos projets à venir ?

Alan Bagh : J’ai eu beaucoup d’offres depuis que Birdemic 2 est sorti, mais je ne peux pas trop en parler pour le moment. Mais vous me verrez bientôt dans de nouveaux projets, dont un film d’action, une comédie, un drame-thriller, et peut-être une histoire de super-héros…

Thomas Favaloro : Depuis que Birdemic 2 est sorti il y a eu pas mal de buzz. J’ai eu la chance de tourner des web-séries. Aux Etats-Unis, ces séries peuvent devenir populaires très rapidement… Il y a pas mal de nouveaux projets qui arrivent… James, Jeff et Birdemic 2 m’ont ouvert des portes, c’est clair.

GentleGeek : James, tout ce discours sur l’environnement, c’est vraiment quelque chose qui vous tient à cœur ?

James N’Guyen : Oui, la menace est réelle, on le voit tous les jours aux infos… Mais on peut essayer de ralentir cela en adoptant un mode de vie plus vert, avec des voitures électriques, des panneaux solaires, acheter des produits respectueux de l’environnement, faire baisser nos émissions de CO2. La technologie peut réduire le réchauffement climatique.

Jeff Gross : ce qui est intéressant dans le travail de James, c’est qu’il délivre son discours sur l’environnement, mais d’une manière divertissante, ce n’est pas juste un discours d’annonces de mauvaises nouvelles.

James N’Guyen : Oui d’ailleurs dans Birdemic 2, il y a un passage sur une grosse méduse (la fameuse « giant jumbo jellyfish », ndlr). C’est une espèce qui existe et qui attaque les gens à la plage au Japon ou en Espagne. C’est vraiment un exemple des aberrations causées par le réchauffement climatique. Chaque année il y a de plus en plus de typhons, d’ouragans… Nous devons faire quelque chose pour arrêter ça.

Gentlegeek : Pensez-vous que les oiseaux pourraient vraiment nous attaquer ?

James N’Guyen : Pourquoi pas dans un Birdemic 3 qui se passerait à Paris ? Rires Vous vous souvenez dans le premier film, les personnages se défendent avec des cintres… Vous savez quelle est l’arme de choix contre les oiseaux dans le 2 ? Non ? Demandez à un ornithologue : il vous dira que le meilleur moyen de vous défendre contre un oiseau, c’est d’utiliser un parapluie !

Un grand merci à l’équipe de Panic! Cinéma pour son accueil, sa gentillesse et sa disponibilité, ainsi qu’à toute l’équipe de Birdemic 2: The Resurrection !

Tags : Alan BaghBirdemicBirdemic 2HitchcockJames NguyenJeff GrossnanarnanardNavetoiseauxThomas Favaloro
Marie

Gentle Geek Marie

POUET