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Tremblez, amis de l’Étrange, tremblez, le vendredi 13 est arrivé ! Porte-bonheur pour les uns, jour noir pour les autres, ce jour est surtout connu dans le cinéma de genre pour porter la poisse à ses personnages ! Bravant les superstitions, la GentleTeam s’est tout de même aventurée au Forum ds images pour une journée de projection plutôt light, on n’est jamais trop prudent. Jour de bonheur ou porte-poisse cinématographique ?

That’s Sexploitation

Frank Henenlotter qui réalise un documentaire sur les films de Sexploitation ? On ne pouvait décemment pas manquer ça ! Il faut dire que le nom du papa de Basket Case, Frankenhooker ou Brain Damage à tout de suite de quoi nous intriguer. Et puis loin des clichés, les documentaires portant sur des univers adultes ou victimes de mauvaises réputation chez les bien-pensants peuvent parfois se révéler de vraies perles, on pense par exemple à l’excellent Inside Deep Throat.

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Et ce That’s Sexploitation répondra en partie à cette attente. En effet, couvrant l’histoire des « nudie movies » des années 30 à la fin des années 70, le film offre une mine d’informations improbables et intéressantes : on apprend ainsi que les prémisses des nudie movies, les « films de nudistes », sont apparus sous le 3e reich d’Hitler, ce dernier ayant permis le développement de ce type de films dans le cadre de son programme de création d’une jeunesse parfaite. WTF !!! Idem, le film a le mérite de présenter un avantage assez large de films et de références, passant des films éducatifs d’hygiène sexuelles, à ceux servant de véhicules à une morale judéo-chrétienne pour condamner les dérives de la marijuana, de la drogue et surtout du sexe avant le mariage, pour aboutir enfin à des perles du genre telle la série des « … of her flesh » (The touch of her flesh/the kiss of her flesh/the curse of her flesh).

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On regrettera juste un documentaire qui aurait pu être un peu plus poussé sur son sujet. En effet, le film se contente essentiellement d’une approche historique de type « les nudie movies dans les 50, c’était ça, puis dans les 60’s, c’est devenu ça« , traitant ainsi de périodes tellement vastes qu’il ne peut que passer rapidement sur l’ensemble sans jamais s’attarder sur certaines. De même, le film oublie totalement de traiter de l’impact et héritage sur la société aujourd’hui, compte tenu de ses nouvelles évolutions, de la place d’Internet et de l’accès plus facile et plus intime à des contenus rares ou réservés à des publics avertis. Enfin, il apparait un peu léger sur certains points, par exemple en n’évoquant que durant 30 secondes à peine Russ Meyer, pourtant figure de proue incontournable du mouvement, et ce sans évoquer ses films les plus cultes, ou alors en ne proposant qu’un seul point de vue dans sa narration. D’autres points de vus, pro comme anti, une conclusion sur l’époque actuelle, et un peu plus d’analyse auraient pu donner un peu plus de relief à l’exercice.

 

Tik Tik, the Aswang chronicles

Alors que le cinéma indonésien, avec les pas franchement folichons Modus Anomali et Belenggu, suscite plus d’inquiétudes que d’enthousiasmes, le cinéma philippin aujourd’hui à son tour serait-il en train de revenir sur le devant de la scçne ? Le récent et sympathique Metro Manila était plutôt encourageant à défaut d’être renversant, et on se demande donc à quoi il faut s’attendre en entrant dans la salle de ce Tik Tik signé Erik Matti.

Par le pouvoir des CGI maudiiiiiiits !
Par le pouvoir des CGI maudiiiiiiits !

Inspirée d’une créature du folklore philippin, Tik Tik nous emmène ainsi dans une province des Philippines ou Makoy est venu reconquérir son ex-petite amie Sonia, enceinte de leur premier enfant. Mais son arrogance réveillera une horde de créatures vampiriques, les Aswang, qui ne tardent pas à encercler la maison familiale pour s’en prendre à Sonia et tout son entourage.

Derrière ce potentiel intéressant, la mythologie philippine restant à ce jour largement inexploitée, et donc bénéficiant d’un fort potentiel au niveau international, se cache malheureusement un film d’horreur pour adolescents de 12 ans filmé comme un soap opéra. Humour facile, déroulement global de l’histoire plutôt classique (on devine rapidement le happy end), raccourcis scénaristiques, Tik Tik est avant tout un produit hyper calibré. Outre son écriture plutôt grossière, le film carbure aux CGI absolument affreux, à se demander s’ils ont bien été finalisés tant les écrans verts se ressentent. On se demande ainsi si le film a vraiment sa place dans le festival, en tout cas peut être moins adapté à son public tout de même plus âgé. Reste la découverte d’une nouvelle créature inconnue pour qui ne connait pas la culture fantastique des Philippines.

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Tags : Erik MattiEtrange Festival 2013Forum des ImagesFrank HenenlotterThat's SexploitationThe Aswang chronicleTik Tik
Jérémie

Gentle Geek Jérémie

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