close

A moins d’avoir vécu dans une grotte ces deux dernières années, vous n’avez pu, si vous êtes un tant soit peu gamer, échapper à la polémique entourant la fin de Mass Effect 3. Pour certains joueurs, elle a tout simplement gâché à tout jamais la trilogie dans leurs petits cœurs. 

Ce fut le cas pour l’auteure de ces lignes, qui sent monter des bouffées d’angoisse délirante et des palpitations rien que de penser aux promesses faites par Casey Hudson. Promesses non tenues, comme : « vos choix importeront » (lol), « le multijoueur ne sera pas nécessaire pour avoir la meilleure fin » (relol). Mais bref, ne nous égarons pas.

Même si l’on tente de rester objectif, on est forcé d’admettre que le dernier opus de la trilogie, surtout sur sa fin, montre quelques signes de faiblesses : pas de choix tactiques dans le déploiement de son équipe, à l’inverse de Mass Effect 2, pas de boss, un certain manque d’épique, des dialogues qui semblent ressortis tout droit de Mass Effect 1, un deus ex machina, des personnages qui agissent de façon fort peu fidèle à eux-mêmes, du « space magic »… Si on ajoute à ça des choix qui ne servent à rien et une Force Militaire Active qui n’a aucun sens, il y avait de quoi, même sans être un rageux, être déçu.

Si si, j'vous JURE.
Si si, j’vous JURE.

 

Gerry Pugliese est de ceux-là. Tout en reconnaissant que la saga a offert de très bons moments, y compris dans son troisième volet (Mordin, Legion : on vous aime), il n’en est pas moins resté sur sa faim, et a donc décidé de retravailler un peu tout ça.
Le résultat, c’est Mass Effect 3 : Vindication, un fichier PDF de 539 pages, disponible ici.

Et alors là, vous vous demandez ce que l’on peut bien écrire en 539 pages sur la fin d’un jeu vidéo. En fait, Gerry ne reprend pas que la fin, mais ajoute et modifie pas mal de détails tout au long de la trame de Mass Effect 3 : par exemple, si vous avez tué la reine Rachni dans le premier volet, vous ne la verrez pas dans le troisième. Elle et sa petite famille sont ainsi remplacées par des Elcors, ce qui évite le retournement scénaristique plus ou moins heureux auquel on assiste.
De la même façon, il revoit quelques détails, comme l’apparence de Miranda qui, étant censée vouloir échapper à Cerberus, change de coupe de cheveux et de fringues dans sa version. Il ajoute aussi quelques lignes de dialogues, par-ci, par-là, histoire de rendre l’ensemble, à son sens, plus cohérent.

<_<
<_<

 

Mais le gros morceau, c’est évidemment la fin. Dans la version de Gerry, la Force Militaire Active EST utile, puisqu’elle détermine la puissance de vos troupes terrestres, et donc les chances de survie de votre propre équipe. S’il avait été aux commandes, on se serait donc battus aux côtés des alliés (qu’on s’est un peu arraché les poils du nez avec les dents à rassembler pendant 40 heures), Krogans, Rachni et autres Asaris. Et on aurait dû décider d’envoyer certains de nos camarades protéger nos arrières, un peu comme à la fin de Mass Effect 2, lors de l’assaut sur la base des Collecteurs. Le tout avec dialogues bien tendus, selon votre FMA, histoire de faire monter la pression.
Dans sa version, on affronte un VRAI boss, pas un fantôme de dialogue de Mass Effect 1. Et il a prévu un épilogue pour chacun des personnages « importants », en fonction des actions de Shepard.

Alors, si on comprend (et encore) que les 200 pages de script prévues pour les épilogues ne soient pas possibles dans le cadre d’un « vrai » jeu, faute de moyens, l’absence de boss, de montée épique, de véritable épilogue personnalisé, sont mis en exergue à la lecture. Et même si son script ne comble pas tous les trous du scénario, il est quand même plus cousu qu’en l’état actuel des choses. Et le tout, sans même faire intervenir la théorie de l’endoctrinement !
La fin du fichier PDF comporte même des esquisses pour les différentes situations et dialogues.

me3batman

Que sa fin à lui nous satisfasse, nous fasse sourire, ou aide certains à se bricoler une conclusion apaisante, qu’on soit d’accord ou pas avec le principe, qu’on aime ou pas ce qu’elle présente, elle pose quand même des questions : si UN fan, seul, a réussi, en un peu moins de deux ans, à scripter 500 pages qui offrent une fin un peu moins trouée et un peu plus cohérente, comment est-il possible que Bioware ait failli à ce point, alors qu’ils ont d’autres moyens ?

Bien entendu, Vindication réveille la vieille querelle entre les « pro » et les « anti » : d’un côté certains dénigrent la chose comme étant pure fanfiction, fantasme, (ce que personne ne nie, en fait), et, de toute façon, « la fin d’origine était parfaite ». De l’autre, ceux qui se sont sentis floués après autant d’heures de jeu, et qui pensent « qu’après tout, pourquoi pas ne pas s’écrire une fin qui au moins finalise les choses ». Chacun sera juge.

Quoi qu’il en soit, sa « petite bafouille » montre que même deux ans plus tard, la fin de Mass Effect est toujours douloureuse pour certain(e)s. Et prouve, vu l’investissement qu’un tel projet demande, que le jeu vidéo est un support marquant pour les joueurs, au même titre que nombre d’autres supports de fiction. Le déchaînement des passions qui arrive en commentaires sur les différents sites qui ont relayé le script aussi…

réalisé sans trucage.
réalisé sans trucage.

 

via Ubergizmo

 

 

Tags : BiowareCasey HudsonDeus Ex MachinaElectronic ArtsGerry PuglieseMass EffectMass Effect 3Mass Effect 3 : VindicationMass effect 3 endingpolémiqueShepardtroll
Aurigabi

Gentle Geek Aurigabi

Fille de Mary Poppins et Xena la Guerrière, aime se promener dans les bois pluvieux. Avec une console. Ou un comics. Avant que les cylons n’arrivent…

Commentaires