11 ans après X-Men 2, Bryan Singer est de retour sur la franchise des mutants de Marvel : un come back attendu après le saccage en règle de X-Men 3 par Brett Ratner, et le très bon First Class de Matthew Vaughn. Au final, ça valait pas mal le coup d’attendre.
Les mutants du monde entier sont traqués. Parqués. Exterminés. Tout comme ceux ayant voulu les aider. Les sentinelles, robots spécialement conçus pour venir à bout de ces méta-humains, se montrent sans pitié et chassent inlassablement tout porteur du gène X. Dans une ultime tentative pour sauver leur espèce et l’avenir du monde, les derniers membres des X-Men renvoient Wolverine au début des années 1970 afin qu’il réunisse Charles Xavier et Eric Lehnsherr, seuls capables d’empêcher le futur de se produire.
Adapter Days of Future Past, l’une des histoires les plus réputées d’Uncanny X-Men publiée en 1981, était un défi plutôt ambitieux. D’autant plus ambitieux qu’il nécessitait clairement quelques ajustements pour coller au mieux à la manière dont les personnages sont engagés dans les intrigues des films. Et effectivement, c’est le cas : ainsi, ce n’est plus Kitty Pryde qui voyage dans le temps, mais Wolverine, largement aidé par cette dernière. Une manière de mettre encore une fois en valeur LE mutant chouchou des producteurs et d’une partie du public, qui l’identifie à la cause mutante. D’un côté, c’est un choix logique, assumé et clairement efficace. De l’autre, le personnage campé par Ellen Page écope d’un rôle essentiel, mais de second plan. C’est d’ailleurs malheureusement le cas d’une grande partie du casting teasé depuis des lustres.
Une (ré)adaptation réussie
Pour autant, Days of Future Past ne rate pas son coup : le scénario tire avantage de ses réajustements, multiplie les clins d’oeil aux autres épisodes de la franchise ciné, qui a fait ses débuts en 2000 : il y a donc largement de quoi faire. Par ailleurs, le message de Bryan Singer est plutôt clair : finie l’action décérébrée de X-Men 3. Le réalisateur suit les traces de l’opus de Matthew Vaughn pour offrir une intrigue politique, agrémentées de scènes d’action jamais gratuites.
L’époque passée dans laquelle est renvoyée Wolverine se situe en 1973, et non pas en 80 comme dans le comics. Le méchant du film, Bolivar Trask (interprété par le grand Peter Dinklage) remplace le sénateur Robert Kelly initialement présent – et c’est plutôt logique, puisque ce dernier est présent dans le tout premier X-Men, et meurt suite aux expériences de Magneto. Mais finalement, ça ne change pas grand-chose à l’intrigue principale du film, qui consiste à modifier le cours des événements pour empêcher l’ascension des Sentinelles et la destruction de l’humanité.
Et le contexte politique choisi (les tensions en rapport avec la guerre du Vietnam sont à leur comble) est particulièrement judicieux et permet de mettre, au mieux, la crainte de l’autre et la course à l’armement. Un écho évident à First Class, au sein duquel la crise de Cuba avait une importance capitale. Au final, sur bien des points, on peut se demander si le DOFP cinématographique ne transcende pas sa version papier (une remarque que les puristes absolus ne me pardonneront peut-être pas !).
Plus de réaction, moins d’action ?
Politique et cérébral, Days of Future Past trouve rapidement son rythme, mais on peut tout de même reprocher au film sa difficulté à instaurer un réel climax. Entre le passé, le présent, et la multitude de personnages qui gravitent autour, difficile parfois de réellement cerner les enjeux des uns et des autres.
Mais finalement, l’objectif réel du film est palpable dans sa scène finale, qu’on ne détaillera bien évidemment pas ici mais qui fait passer clairement le message du réalisateur concernant ses intentions pour la suite de la franchise. Et là, on se dit que, plus qu’un simple film de plus sur les X-Men, Days of Future Past marque un réel renouveau, presque inédit dans la pléthore de films de super héros qui ont défilé sur les écrans ces 15 dernières années. Et, mine de rien, ça fait sacrément du bien.
X-Men : Days of Future Past de Bryan Singer avec Hugh Jackman, Ellen Page, Halle Berry, Ian McKellen, Patrick Stewart, Shawn Ashmore, Anna Paquin, Daniel Cudmore, Michael Fassbender, Nicholas Hoult, Jennifer Lawrence, James McAvoy, Peter Dinklage, Omar Sy… sortie le 21 mai.
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