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Adapté d’un roman de Joe Hill, le fils de Stephen King, le nouveau film d’Alexandre Aja mélange thriller, horreur, fantastique, comédie et film romantique, avec Daniel ‘Harry Potter’ Radcliffe dans un rôle démoniaque… Un pari risqué pour le Frenchie expatrié à Hollywood.

Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius Perrish se lance alors à la recherche du véritable meurtrier…

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Quatre ans après Piranha 3D, Horns marque le retour attendu d’Alexandre Aja. Fort d’une filmographie (Haute Tension, La Coline a des Yeux, Mirrors) qui, si elle n’est pas sans faute, reste du moins très honorable, et après une transition réussie aux États-Unis, le réalisateur français revient avec un thriller fantastique adapté d’un roman de Joe Hill, qui n’est autre que le fils de Stephen King, avec Daniel Radcliffe en tête d’affiche.
Doté d’une affiche française d’une laideur sans nom, visant certainement le public ‘Twilight’, alors que les affiches US étaient bien plus prometteuses, Horns sort en France le 1er octobre (et le 31/10 aux USA). Si le réalisateur se félicite de cette sortie en France en avant-première, reste à savoir si la critique et le public suivront, car le film a de quoi diviser.

Un mélange des genres surprenant

Avec Horns, Alexandre Aja sort de sa zone de confort, à savoir l’horreur et le gore, en abordant des thèmes et des genres qui ne lui sont pas forcément familiers. En effet, le scénario mélange les genres : le film va du drame au thriller en passant par le fantastique et l’horreur, mais offre aussi quelques moments de comédie noire.
De ce point de vue, Horns est à ce jour sans nul doute le film le plus ambitieux d’Alexandre Aja – tant au niveau de la forme que du fond. Il s’agit est en effet de son film le plus abouti, du moins techniquement, en l’absence de Grégory Levasseur (son co-scénariste habituel qui n’a pas pu être présent cette fois, faute d’agenda compatible). Les cadrages sont bien pensés (notamment celui du plan d’ouverture, renversant au sens littéral), la photographie est magnifique, Aja ayant choisi comme chef opérateur Frederick Elmes, qui a travaillé sur de nombreux films de David Lynch. Le réalisateur cite d’ailleurs volontiers Sailor et Lula et Twin Peaks dans ses influences pour ce film. Les décors extérieurs sont extrêmement bien choisis, entre la petite ville de rednecks typique et la forêt presque enchantée où se retrouvent les personnages d’Ig et Merrin.

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Un casting de choix

Pour son nouvel effort, Alexandre Aja s’est entouré d’un casting de choix, à commencer par son premier rôle, Daniel Radcliffe. Après avoir produit le remake de Maniac, de Franck Khalfoun, avec Eljiah ‘Frodon’ Wood dans le rôle de Frank Zito, Aja tente une nouvelle fois un rôle à contre-emploi, avec Harry Potter dans le rôle d’une bête à cornes… Et le pire, c’est que ça fonctionne ! Daniel Radcliffe, que l’on avait déjà vu dans un film d’horreur/fantastique avec La Dame en Noir, est très juste dans son rôle, et Juno Temple parfaite dans ce rôle de fille idéalisée qui n’apparait que dans des flashbacks, oniriques pour la plupart. La galerie de seconds rôles ne démérite pas non plus, avec des acteurs tels que David Morse, Heather Graham, Kathleen Quinlan, James Remar…

Changements de registres

Horns oscille entre le thriller, la comédie horrifique et le film romantique, mélange un peu déconcertant au premier abord, car les changements de ton sont parfois un peu abrupts. Mais finalement le mélange fonctionne, même si la partie thriller/enquête est la plus faible du film, avec un dénouement assez prévisible. La voix off, assez peu présente, mais qui sur-explique certains éléments, surprendra certains spectateurs ; il s’agit en fait d’un ajout exigé par la production pour rendre le film plus limpide pour tous les publics… Mais mis à part cet ajout, Alexandre Aja s’est battu (comme il l’explique dans notre interview à lire  ici) pour faire son film comme il l’entendait, en conservant l’aspect comédie. Ceux qui s’attendaient donc à voir du noir, du fantastique et du gore seulement, seront certainement surpris, voire déçus. Mais l’ensemble est au final assez fluide, malgré les deux heures que dure le film. Sans oublier que le tout est servi par une BO rock intelligemment choisie, même si la musique est parfois un peu trop présente.

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Horns est finalement un film atypique dans la filmographie d’Alexandre Aja, qui montre ici qu’il peut sortir du cinéma de genre et d’horreur et proposer un cinéma plus grand public. Le réalisateur perdra sans nul doute une partie de ses fans avec ce mélange de thriller, fantastique, romance et comédie, entre le thriller et l’enquête autour d’un crime glauque et le conte de fées à l’histoire d’amour romantique, au sens premier.
S’il manque une petite étincelle et un peu d’équilibre pour faire de Horns une réussite totale, Alexandre Aja livre ici son œuvre la plus complexe, protéiforme, mature, qui le place dans la catégorie des réalisateurs dont le style et l’audace sont totalement assumés, au risque de diviser la critique et les fans, en n’étant pas où on l’attend.

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