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Après une première saison mi-figue, mi-raisin, Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D nous avait laissé sur des impressions positives à la fin de sa première année, avec cependant un cahier des charges conséquent pour s’assurer de ne pas replonger dans ses travers. La seconde saison, qui vient de s’écouler aux Etats-Unis, permet de dresser un bilan nettement plus enthousiaste.

Pur produit du Marvel Cinematic Universe, conçu pour rappeler qu’il n’y a pas qu’au cinéma qu’on peut aborder des thèmes liés au super-héros, Agents of S.H.I.E.L.D avait démarré en fanfare sur la chaîne ABC (propriété de Disney, ça ne s’invente pas) à la rentrée 2013. Il aura fallu plus d’une demi-saison pour que le programme, créé par Joss Whedon, fasse véritablement ses preuves. C’était surtout le rebondissement scénaristique en lien avec le fil Captain America : Le Soldat de l’Hiver qui avait grandement boosté l’intérêt du show. Mais lui restait-il encore à faire ses preuves dans une seconde saison lourde d’enjeux.

Un season premiere avec Xena, ça ne peut annoncer que du bon...
Un season premiere avec Xena, ça ne peut annoncer que du bon…

Des enjeux très cadrés

Lors de notre bilan de la première saison, nous nous interrogions notamment sur le potentiel de la saison 2 à développer les intrigues de la série liée à ses personnages, plutôt que de se reposer sur les acquis du MCU. Les deux arcs en question étaient principalement ceux de Coulson, très sévèrement touché par le programme Tahiti, et de Skye, dont le mystère autour des origines planait tout au long de la saison. La bonne nouvelle, c’est que ce sont justement les deux arcs privilégiés dans la seconde saison. Mieux, même : l’un découle de l’autre, permettant d’offrir à l’intrigue une fluidité des plus logiques, tout en coupant la saison en deux parties distinctes sans que l’on ait l’impression de passer du coq à l’âne – comprenez qu’on n’est pas dans Once Upon a Time.

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Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Bobbi Morse n’est pas responsable de la grosse caisse dans l’orchestre du lycée.

 

Clairement moins bordélique que dans la première saison, la structure scénaristique s’offre une réelle cohérence dans cette seconde saison, et peine bien moins à mettre en avant ses enjeux. Certes, l’on n’échappe pas à quelques pirouettes scénaristiques et à des situations qui arrangent tout le monde au début, mais bien moins à la fin, alors on les change comme si de rien n’était. La déferlante de nouveaux personnages au début de la saison laisse clairement entendre qu’un petit ménage va s’effectuer au fil des épisodes, et ça ne manque pas. On regrette d’ailleurs que certains personnages ne bénéficient pas d’un meilleur développement, et semblent être là pour assurer un quota de name-dropping qui va bien. Néanmoins, il n’y a pas véritablement de grosses ficelles scandaleuses qu’on ne puisse pas reprocher aux autres séries du même genre – même si on n’aimerait ne pas avoir les reprocher du tout, jamais, jamais, JAMAIS.

Rebondissements en série

Avec une structure scénaristique plus solide vient un grand nombre d’avantages qui sont plutôt bien exploité par cette seconde saison. Pour commencer, on peut citer la qualité des rebondissements, pas seulement sous la forme de cliffhangers, mais également au sein des épisodes. On se retrouve donc, à maintes reprises durant la saison, face à des situations étonnantes, voire même choquantes, qui soulignent souvent que personne n’est à l’abri et qu’il ne faut jurer de rien. Si le twist de la saison 1 par rapport à Hydra était l’un des seuls vrais rebondissements, la saison 2 change carrément la donne… c’est même parfois un peu too much, mais permet au show de garder un dynamisme important et de relancer constamment les enjeux de son intrigue.

La vérité est tailleur !
La vérité est tailleur !

 

L’autre gain important de cette seconde saison se trouve dans l’écriture des personnages. Ces derniers bénéficient, dans leur grande majorité, d’un développement plutôt soigné, qui permet de rattraper les faiblesses établies durant la première saison. L’accent est cependant clairement mis sur le personnage de Skye, héroïne (malgré elle ?) de la série. Coulson en bénéficie surtout lors de la première partie de la saison, pour se retrouve davantage en retrait dans la seconde, tandis que d’autres, comme Melinda May, bénéficient de mini-arcs secondaires, offrant charisme et empathie à des protagonistes souvent délaissés. Enfin, de nouveaux arrivants bénéficient également d’une écriture très soignée : c’est le cas de Cal, interprété par le rarement décevant Kyle MacLachlan. Un personnage sombre et complexe, qui démontre à lui seul de quoi les scénaristes sont capables lorsqu’ils décident de se mettre à l’oeuvre.

Mais tout le monde est-il logé à la même enseigne ? Pas vraiment. Fatalement, une série qui cumule tant de personnages – et il y en a bien plus dans cette seconde saison que dans la première – sacrifie forcément certains développements. C’est principalement dans la relation entre certains protagonistes que l’on note certaines lacunes. Ainsi, la relation entre Fitz et Simmons est effleurée à plusieurs reprises, mais jamais complètement exploitée : pourtant, la fin de la saison un les laissait dans une situation très complexe. Ils font cavaliers seuls durant la quasi-totalité de la saison, avec des états d’âmes généralement pas assez poussés pour être cohérents : Simmons est experte en décisions radicales durant cette saison, mais ne va jamais au bout, ce qui rend son aspect menaçant dérisoire. Quant à Fitz, il commence la saison en grande difficulté, mais retrouve finalement toutes ses facultés d’une manière totalement subite, sans que ça n’étonne personne. Ce n’est qu’à la toute fin de la saison que les personnages semblent se rappeler qu’il faut qu’ils discutent d’un truc… oh là là, quel suspense mes aïeux.

"Je suis vraiment content d'être là, AHAHAH"
« Je suis vraiment content d’être là, AHAHAH »

 

A côté de ça, on trouve des relations qui sortent de nulle part et auxquelles on a du mal à s’intéresser. Sans entrer dans les détails, disons que les épisodes dans lesquels apparaît Grant Ward sont loin d’être les plus passionnants, et que le personnage a grandement perdu de son intérêt depuis les révélations de la fin de la saison 1. On se demande même si, à ce stade, ce personnage n’aurait tout simplement pas dû passer à la trappe pour se concentrer sur des arcs plus majeurs. Pourtant, il va falloir accepter de composer avec Ward encore un petit bout de temps.

Une identité affirmée

Avec tout ça, on en oublie de parler du lien qu’entretient Agents of S.H.I.E.L.D avec le MCU cuvée 2015. On se souvient du twist lié à Captain America : Le Soldat de l’Hiver durant la première saison : c’était clairement l’événement qui mettait le feu aux poudres, dynamisant grandement l’intrigue tout en dévoilant un spoiler colossal du film. Dans cette saison 2, c’est absolument tout l’inverse : oui, la série évoque bien les événements d’Avengers : Age of Ultron, mais n’en tire que très peu de matière. L’évocation de l’histoire du film est principalement là pour confirmer que l’univers et la ligne de temps (la diégèse, en somme) sont les mêmes dans le film et dans la série. Les événements n’ont que peu d’impact sur l’intrigue du show, si ce n’est souligner la disparition de certaines têtes pensantes d’Hydra. Pas de spoilers ni de grands chambardements : les protagonistes de la série ont déjà suffisamment à faire avec la pléthore de menaces et de rebondissements et qui les entoure.

Instant Bromance.
Instant Bromance.

 

Ce parti-pris est un joli coup de la part des scénaristes, puisqu’il permet de faire passer un message important : les agents du S.H.I.E.L.D vivent désormais leur vie, ont leurs propres problèmes et missions. Tout comme le S.H.I.E.L.D a désormais (en tout cas, pour le moment) un rôle davantage mineur au cinéma, en tout cas bien moins que durant la Phase 1, les aventures des Vengeurs sont bien parties pour avoir un impact mineur sur la série, qui garde quand même subtilement un rôle de « teasing » : les allusions à Avengers 2 donne clairement envie d’en savoir plus à ceux qui n’auraient pas encore vu le film. En somme, la série répond ici aux critiques qui étaient faites durant la première saison, dont le rythme était jugé trop tributaire des pérégrinations cinématographiques des supers héros de Marvel. Message reçu.

La saison de la maturité

Cette seconde saison de Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D répond globalement aux attentes qu’on était en droit d’avoir à la fin de sa première année. Mieux écrite, mieux rythmée, plus sûre d’elle, elle se conclut sur un double-épisode très bon, dont on se délecte presque autant qu’un film du studio que l’on connait désormais bien. Le twist final de la saison laisse augurer une suite qui pourrait s’intéresser à des personnages un peu délaissés cette année, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

"Si un jour on me vire de la série, j'irai chez Arrow, j'ai le même potentiel de muscles et de mono-face qu'Amell."
« Si un jour on me vire de la série, j’irai chez Arrow, j’ai le même potentiel de muscles et de mono-face que Stephen Amell. »

 

Mais on ne va pas lâcher la grappe de la série : on attend son retour de pied ferme pour une saison 3 qu’on espère au moins aussi bonne. Et les enjeux sont grands : maintenant qu’on connait la vérité au sujet de Coulson, mais également au sujet de Skye dont la plupart des mystères ont désormais été révélés, on est en droit de se demander comment la série va parvenir à rebondir et continuer à développer efficacement ces personnages. Et quel avenir pour l’équipe de Coulson ? La série évoquera-t-elle les événements du film Ant-Man qui sort en août ? Beaucoup de questions dont on va avidement guetter les réponses, avec davantage de confiance qu’à la fin de la première saison, avouons-le !

Tags : Avec Melinda May fais ce qu'il te plaitdisneyJe craque dans les tagsmarvelMarvel's Agents of S.H.I.E.L.DPhili Coulson à la porteSkye is not the limitSubtextYOLO
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

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