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Dépoussiérer une franchise culte comme Jurassic Park, dont la trilogie originelle n’est allée qu’en déclinant, était une entreprise hautement risquée. Nouveau casting, nouveaux dinosaures… restait à savoir si Jurassic World allait également afficher de nouvelles ambitions, ou se reposer sur ses lauriers. Au final, le film de Colin Trevorrow propose un film honnête mais qui ne réinvente pas la roue.

20 ans après les événements catastrophiques de Jurassic Park, Jurassic World offre un divertissement devenu presque basique pour les milliers de visiteurs qui y affluent chaque année : tout le monde a oublié le danger potentiel lié aux dinosaures, et voit ces créatures comme des animaux comme les autres. Pour raviver l’intérêt du public, les dirigeants du parc décident de créer une race nouvelle de dinosaure, l’Indominus Rex. Comme on peut s’en douter, rien ne va se dérouler comme prévu…

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Rep’ à ça, Megashark !

 

En 1993 sortait Jurassic Park : le film de Steven Spielberg, désormais culte, racontait la descente aux enfers des premiers visiteurs d’un parc sur le thème des dinosaures, recréés génétiquement. Si ce qui était à l’époque de la science-fiction s’approche de plus en plus de notre réalité, on est encore bien loin de voir des T-Rex et des raptors dans nos parcs d’attraction. Pour autant, c’est grâce à ce film que toute une génération d’enfants ont découvert ces créatures préhistoriques, au réalisme rarement égalé au cinéma… jusqu’à Jurassic World ?

Bien évidemment, le film de Colin Trevorrow a la technique de son côté, et fait son maximum pour le démontrer tout au long des deux heures de Jurassic World. Avec de gros sabots d’abord : les squelettes de dinosaures exposés dans le visitors center ont été remplacés par des représentations holographiques des dinosaures : bienvenue au 21e siècle, les amis ! Le reste de la démarche est un peu plus subtil.

Un film paradoxal

Car Jurassic World joue sur deux tableaux un peu contradictoires. Le scénario du film est assez méta : il part du principe que le public se lasse rapidement des attractions et qu’il faut attiser son intérêt avec des nouveautés. Le message passe également pour le spectateur : on nous fait comprendre rapidement que le T-Rex, l’une des plus grandes menaces de Jurassic Park, est clairement anecdotique dans Jurassic World. Quant aux raptors, s’ils sont toujours bien présents, ils sont dépeint d’une façon très particulière, qu’on ne détaillera pas ici pour d’évidentes raisons.

Jurassic World
C’est jamais bon signe…

 

Dès lors, le message se trouve plutôt être « oublions les anciens films, place au renouveau ! ». Seulement, et c’est là le paradoxe, Jurassic World s’avère être extrêmement classique dans sa mise en scène, et reprend allègrement la plupart des ficelles présentes dans la première trilogie Jurassic. Un constat qui n’est pas nécessairement un défaut, dans la mesure où cette dimension classique joue énormément sur l’efficacité du film, en particulier dans sa seconde partie. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit, en quelque sorte, d’un aveu qu’il est difficile de faire mieux que ce proposait Jurassic Park plus de 20 ans auparavant.

Mais où est la chèvre ?

La confirmation de ce constat est atteint quand le film offre un hommage évident à son aîné, ce qui aura probablement pour effet de rendre nostalgique une génération entière de spectateurs biberonné au chef d’oeuvre de Spielberg… tout en gonflant, finalement, la sympathie qu’on peut avoir pour Jurassic World, qui n’invente pas grand-chose mais a le mérite de reprendre proprement une recette qui a fait ses preuves – tout en abusant massivement au passage du thème du film composé par John Williams.

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Easy Raptors.

 

On regrettera néanmoins que le film se focalise autant sur le nouveau dinosaure et nous serve des personnages totalement caricaturaux et manichéens. On vient certes voir ce genre de long-métrage pour l’action et les grosses bêtes aux dents pointues, mais un peu de travail sur les protagonistes n’aurait pas été du luxe. On flaire bien vite qui est très très gentil et qui est très très méchant, et les personnages secondaires ayant du potentiel sont loin d’être exploités correctement – pourtant, avec Lauren Lapkus et Jake Johnson au casting, il y avait un certain potentiel.

Chris Pratt nous sert une prestation sans grande surprise et offre exactement ce qu’on attend de lui. Bryce Dallas Howard est peut-être l’élément le plus surprenant du casting, dans le bon sens du terme. Quant à Omar Sy… non, rien.

Le blockbuster de l’été

Classique mais très efficace, et doté d’effets spéciaux ravageurs, Jurassic World ne révolutionne rien mais fait très bien ce qu’on attend de lui, à savoir distraire. Et le dernier quart d’heure du film, totalement jubilatoire, mérite de se farcir en contrepartie une première demi-heure qui prend un peu trop son temps pour exposer l’intrigue. Assurément le succès de l’été, qui vaut bien le prix du ticket.

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« Coucou, je sers à rien ! »
Tags : Bryce Dallas HowardChris Prattjurassic worldomar sy
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

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