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Nimrod Antal aime les monstres sacrés : après avoir livré sa version de l’univers Predators, c’est à une autre figure iconique d’un tout autre registre auquel il s’attaque : le groupe de Hard Rock Metallica ! Le concept ? Un mélange de concert live mise en parallèle avec l’histoire d’un jeune roadie, pour un mélange qui a de quoi intriguer quant à son résultat.

img_metallica1Alors que Metallica joue plusieurs de ses tubes devant des milliers de fans, Trip est envoyé récupérer un objet mystérieux qu’il doit absolument rapporter pour le spectacle. La tâche apparemment simple prend la tournure d’une aventure surréaliste quand sa camionnette est violemment heurtée par une voiture. Trip, sonné, s’extrait du van pour se retrouver au milieu d’un imminent affrontement entre casseurs en colère et escouades de police anti-émeute. Dans ce chaos, un chevalier masqué, doté des pires intentions pose son regard meurtrier sur Trip. Seul et désarmé dans un paysage urbain post-apocalyptique, Trip ne peut compter que sur lui-même pour combattre le chevalier et protéger le précieux sac de cuir qu’il doit remettre au groupe.

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img_metallica2C’est l’un des groupes de rock les plus connus du monde. L’un de ceux qui ont atteint les sommets et se sont pris les pieds dans le tapis. L’un de ceux dont l’histoire se rythme de morceaux cultes, et de drames qui ont failli lui couté son existence avant de renaitre miraculeusement de leurs cendres. Metallica est de cette trempe. 30 ans de carrière au compteur, des titres et albums qui ont fait date dans la culture rock (Master of Puppets, Nothing Else Matters, etc.). Laissé quasiment pour mort en 2005, le groupe a su remonter la pente et se ressouder pour revenir en forme avec un Death Magnetic qui n’aura toutefois pas mis tout le monde d’accord. Alors quand le groupe embarque le réalisateur Nimrod Antal (Kontrol, Predators) et Dane DeHaan, héros tragique du found footage Chronicle, dans l’aventure Through the never, la curiosité de voir ce que l’association de cette bête musicale et de deux noms du cinéma de genre actuel prends le dessus.

The beast is still alive !

A première vue, le film à tout d’un gros coup marketing. On sait d’ailleurs que le batteur Lars Ulrich, véritable tête pensante du groupe, est un businessman particulièrement avisé. On peut donc facilement voir dans cette démarche un moyen pour Metallica de partir à la conquête d’un nouveau public, un public plus jeune nourri au cinéma de genre et dont la culture rock est principalement composée de groupes avec deux générations d’écarts par rapport aux tenanciers du Black Album.

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[quote_left]un déferlement de titres où le rythme ne se calmera qu’à une ou deux occasions seulement[/quote_left]A tort ou à raison ? Peu importe ! Car dès les premières minutes du film, à peine le temps de voir le roadie Trip arpenter les couloirs, que le groupe prends les guitares et s’apprête à démontrer qu’il en a encore dans le ventre. Dès les premiers accords, les 4 Horsemen envoient certains de leurs morceaux les plus rageurs piochés dans leurs premiers albums, et le public reprend en chœur les gimmicks des chansons. S’en suit alors un déferlement de titres où le rythme ne se calmera qu’à une ou deux occasions seulement. Tous les albums ou presque y passent : Ride the lightning, Master of Puppets, le Black, Kill’em all, And justice for all, Reload, et Death Magnetic sont de la partie.

[quote_right]Si la set-list est efficace et bien agencée, la scénographie du show est elle aussi excellente[/quote_right]Un éventail de toute la carrière ou presque du groupe, qui a l’avantage de faire autant plaisir au fan que de permettre aux novices de découvrir le groupe de façon plutôt large. Si la set-list est efficace et bien agencée, la scénographie du show est elle aussi excellente : des morceaux comme One, Ride the lightning où And Justice for all offrent à ce titre des moments particulièrement marquants du concert, plaisir qui n’est pas gâché par la prestation très dynamique du groupe, bien rodée, visiblement content de jouer, et agrémentée de faux incidents de scènes plutôt sympa. Chacun des 4 membre livre une très bonne prestation, et James Hetfield montre qu’il est encore au top en temps que frontman qui sait entrainer les fans derrière chaque morceau.

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Qu’on se le dise : le groupe est en pleine forme et prends visiblement son pied. Mais si la sauce de ce Metallica : Through the never prends, ce n’est pas uniquement en raison de la prestation du groupe, au demeurant excellente, mais bel et bien un tout offert par le film.

Bien plus qu’un simple concert filmé

[quote_left]Through the never n’aurait pu être qu’un concert filmé. Il est bien plus que ça.[/quote_left]Car Metallica : Through the never n’aurait pu être qu’un concert filmé. Il est bien plus que ça. Tout d’abord, on ne peut que saluer le choix d’avoir fait appel à un cinéaste pour monter le show. Exit les plans larges ou fixes, les plans filmés depuis un coin de la scène qui caractérisent la plupart des DVDs lives. Filmé au plus près, le réalisateur alterne avec des plans larges, tourne autour d’eux pendant qu’ils sont en pleine action, capte une colère de James Hetfield quand un micro tombe en panne en plein show, suit les facéties du bassiste Robert Trujillo, capte les solos de Kirk Hammett : chaque membre du groupe est magnifié, les moments forts ou les petites complicités sont captées, sans que l’on perde une miette du concert dans sa globalité pour autant. Le travail de montage est ici impeccable et permet des scènes de concerts fluides, lisibles, et qui retranscrivent l’intensité des chansons.

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Et l’histoire dans tout ça ? C’est après tout l’un des arguments sur lesquels s’appuie Through the never : proposer un film musical au cours duquel un roadie se retrouve dans une situation très embarrassante. Envoyé pour récupérer un mystérieux objet indispensable au show dans la ville, le jeune homme se retrouve coincé dans une émeute et poursuivi par un cavalier aux intentions funèbres. Attention, il ne s’agit pas d’un film musical comme Hair ou Tenacious D : the Pick of Destiny peuvent l’être : en aucun cas les chansons ne racontent l’histoire du personnage, où interviennent en cours de récit comme un élément faisant avancer l’histoire.

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Ici, l’expérience est avant tout sensorielle : si au départ l’axe roadie et l’axe concert semblent déconnectés, très rapidement, les chansons entrent en symbiose avec les situations rencontrées par Dane DeHaan : le parallèle entre son trajet en voiture et l’interprétation de « Fuel », le chaos qui apparait dans la ville après l’interprétation de One, les chansons qui accompagnent tantôt les scènes d’émeutes, de drame, etc. Petit à petit, tout le ressenti provoqué par les chansons du groupe se manifeste dans le monde réel, un chaos musical qui a entrainé un chaos dans la ville. A moins que ce ne soit que la bande son de Trip pour accompagner les moments qu’il traverse, un cheminement mental, à l’image de votre « chanson de rupture » ou de celle qui vous aide à passer un moment âpre ?

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[quote_left]un labyrinthe mental et émotionnel où se manifeste un ressenti lié à la musique[/quote_left]Difficile à déterminer clairement : le film ne se veut en aucun cas réaliste, et c’est très clairement l’interaction sensorielle entre les deux axes qui est privilégié, un labyrinthe mental et émotionnel où se manifeste un ressenti lié à la musique. On termine ainsi sur une impression étrange quant à ce qu’on vient de voir, les références à l’univers du groupe sont bien présentes, le sens peut sembler obscur, mais l’immersion et l’implication du spectateur est totale, aider de plus par la très belle restitution sonore des compositions du groupe ! Si la 3D n’est pas indispensable, on souligne toutefois qu’elle ne fait pas mal à la tête, ce qui n’est pas pour déplaire. Reste un pré-requis néanmoins : être sensible au style de musique proposé et/où au groupe, indispensable pour entrer pleinement dans la danse.

[styled_box title= »En conclusion : Metal’up your ass ! » class= »sb_orange »]Metallica : Through the never est probablement avant tout un coup marketing permettant d’exporter le groupe vers un nouveau public. Le film accrochera certainement les fans, sans pour autant être un vase clos pour ceux qui ne le connaitraient pas. En revisitant un spectre large de ses albums, le groupe s’ouvre à un potentiel public jeune qui n’a pas forcément grandit avec ses albums mais reste baignée de culture rock et de films de genre. Pas question de livrer un film au rabais pour autant ! Metallica : Through the never offre une réalisation au plus près du groupe et fluide, le concert est lisible et meilleur qu’un simple DVD live, la set-list est rodée, efficace, sauvage, et la scénographie hallucinante. Si l’histoire en parallèle n’apporte pas grand chose, elle reste toutefois une alternative originale et prenante. Que les choses soient claires : Metallica est toujours vivant et offre un film bien conçu, supérieur en tout point à un simple concert filmé, qui se vit avant tout au cinéma.[/styled_box]

Metallica : Through the never. Un film de Nimrod Antal, avec James Hetfield, Kirk Hammet, Lars Ulrich, Robert Trujillo, et Dane DeHaan. Sortie le 9 octobre 2013.

Tags : CritiqueDane DeHaanJames HetfieldKirk HammettLars UlrichMetallicaMetallica : Through the neverNimrod AntalRobert Trujillo
Jérémie

Gentle Geek Jérémie

Consequences will never be the same !

Un commentaire

  1. Bon, j’ai vu, j’ai viendu et j’ai kiffe.
    METALLICAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Commentaires