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Cinéma

[Critique] La Cabane dans les bois : quand Whedon slashe !

Si Joss Whedon monopolise actuellement l’attention avec l’excellent (et presque inespéré à ce stade) Avengers, le papa de Buffy et Firefly a en réalité une double-actu puisque sort le 2 mai sur les écrans La Cabane dans les bois, un film que l’on pourrait qualifier de comédie horrifique et qu’il a co-scénarisé et produit. Un long-métrage qui divisera sans doute les spectateurs mais qui ne laissera clairement pas de marbre dans tous les cas, c’est une certitude !

Cinq étudiants partent en week-end dans une cabane au fin fond des bois qui appartient au cousin de l’un d’entre eux. Si le groupe s’imagine passer un petit séjour de détente, de sexe et de fumette, ils vont rapidement se rendre compte que la cabane cache de mystérieux secrets sur lesquels ils n’auraient pas voulu tomber. Mais s’agit-il d’évènements paranormaux… ou est-ce que quelqu’un tire les ficelles ?

"Youpi ! On risque rien avec Thor près de nous !" Oh, wait...

 

Dès les premières images, on peut deviner que La Cabane dans les bois ne sera pas un slasher ordinaire, même s’il en reprend clairement les codes… pour mieux les détourner, en vérité. Le groupe d’étudiant s’avère être typique de ceux des films où ses protagonistes tombent comme des mouches, les lieux sont lugubres et isolés et de manière générale, l’ambiance n’est pas sans rappeler le classique Evil Dead, de Sam Raimi. Autant de paramètres qui pourraient permettre de tirer immédiatement une conclusion sur la façon dont le film va se dérouler – ce qui, jusqu’à un certain point, est possible. Oui, mais… tout cela est dans compter sur le duo d’observateurs qui, au coeur d’une salle de contrôle sophistiquée, surveille les étudiants à l’aide de caméras. Expérience ? Jeu télé ? Rite satanique ? C’est la grande question qui va tarauder le spectateur une bonne partie du film.

Que serait une cabane paumée au milieu de nulle part sans une cave bien glauque ?

 

Un casting Whedonesque pour un film très Joss

Si Joss Whedon ne réalise pas le film – il laisse la place à Drew Goddard, scénariste de Cloverfield mais aussi de plusieurs épisodes de Buffy, Angel, ou encore Lost, qui signe ici son premier film derrière la caméra – sa patte est partout. Côté casting, d’une part, on retrouve plusieurs acteurs chers à Whedon, notamment Fran Kranz (Dollhouse) et Amy Acker (Angel, Dollhouse). Dans le rôle du beau gosse de service, il est amusant de trouver un Chris Hemsworth aux cheveux courts bien différent du Thor de Avengers. Richard Jenkins (6 Feet Under) et Bradley Whitford (Mentalist) incarnent quant à eux les « surveillants », tandis que le rôle principal du film incombe à la rousse Kristen Connolly qui tire son épingle du jeu et pourrait bien faire rapidement grossir sa filmo avec ce film.

Un trio curieux pour ce genre de film...

 

L’autre élément très « Whedonnien », c’est le scénario en général, et les dialogues en particulier. Joss Whedon a toujours eu la particularité de savoir mêler situation graves et humour, souvent noir – c’est quelque chose que les fans de Buffy connaissent bien, et Avengers est également très souvent drôle – et on se rend rapidement compte que le scénariste/producteur s’en est ici donné à coeur joie.  La Cabane dans les bois alterne gore, horreur, tension, humour noir et grand-guignol, et ce sans temps mort. On se balade entre l’envie de s’attacher aux personnages – notamment ceux de Fran Kranz et Kristen Connolly, les meilleurs rôles du film – et le plaisir sadique de savoir ce qui va leur tomber dessus… une dimension voyeuriste rehaussée par la présence de la salle d’observation où chaque tentative de fuite des protagonistes est vouée à l’échec, tout étant finalement programmé. Encore que…

Film d’horreur ou pastiche de film d’horreur ?

On ne va pas tourner autour du pot : oui, La Cabane dans les bois est un film d’horreur. La tension est palpable, même si on finit souvent par s’amuser de se faire avoir par ce genre de situation. Certaines scènes, pas forcément celles qu’on pourrait attendre, font leur petit effet, et c’est sanglant et violent. Ca, c’est dit. Néanmoins, La Cabane dans les bois, c’est aussi autre chose, de finalement indescriptible sans trop en dire. Disons seulement qu’au lieu de provoquer une grosse surprise aux spectateurs, le film préfère jouer une corde presque sadique en laissant en suspend le pourquoi de la chose : pourquoi les 5 étudiants sont épiés, pourquoi leur mort est mise en scène… énormément de questions planent et ce sont ces questions qui donnent de l’épaisseur à l’histoire. Et lorsque l’on croit le climax atteint, on se rend finalement compte qu’il n’en est rien, et il s’en passe, des choses, en 1h45 de film…

"T'oublieras pas de te laver les mains avant de venir manger !"

Ménageons le suspense

Comme le résume plutôt bien l’affiche du film, « Vous pensez connaître l’histoire » mais au final… il n’en est rien ! Surprenant, La Cabane dans les bois monte néanmoins tellement haut que la chute pourra ne pas plaire à certains : le film opère en effet un virage abrupte dans sa dernière partie et cela déroutera sans nul doute une partie des spectateurs, tandis que d’autres jubileront jusqu’à la dernière seconde. Dans tous les cas, le film réussi à surprendre, en usant à contre-courant de codes et de stéréotypes bien connu des amateurs de films comme Freddy, Vendredi 13 et autre Evil Dead et dans un genre aussi éculé et pompé jusqu’à la moëlle, La Cabane dans les bois est une véritable bouffée d’air frais à ne surtout pas rater !

La Cabane dans les bois, réalisé par Drew Goddard avec Fran Kranz, Chris Hemsworth, Richard Jenkins, Amy Acker, Bradley Withfort, Jesse Williams, Kristen Connolly… Sortie le 2 mai.

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Tags : Drew GoddardhorreurJoss WhedonLa Cabane dans les boisslasher
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

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