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Après un Need For Speed: Hot Pursuit réussi sur consoles next-gen et PC, EA Games revient avec un épisode à part qui s’oriente beaucoup plus vers la simulation. Judicieusement intitulé Shift 2: Unleashed, cet opus tente de se désolidariser de la saga des Need for Speed tout en gardant les éléments développés qui ont fait son succès.

 

Des appréhensions qui s’envolent

La première crainte que l’on a en démarrant un titre de la famille des NFS, c’est de se voir imposer de longues vidéos avant de pouvoir se jeter dans l’action. Une fois encore, si vous êtes pressés de démarrer vos premières courses, il faudra faire preuve de patience et supporter, dans un premier temps, les explications de Vaughn Gittin Jr, pilote de Drift et vétéran en Formula D. C’est par ailleurs une catégorie du jeu qui est proposée et où les conseils du champion pourront s’avérer utiles. Etant donné que la notice est très avare en informations, il semble normal que les développeurs aient décidé d’obliger les joueurs à suivre les vidéos expliquant les différents modes de jeu. Une logique qui rejoint la nouvelle politique d’EA en matière de notices et qui commence déjà à être appliquée sur sa gamme EA Sports. Cependant, ces vidéos imposées ne sont pas excessivement longues et on aura tout le loisir de les revisionner à partir du menu principal.

En parlant de ça, la seconde crainte que l’on a, c’est de s’apercevoir qu’au début, seul le mode carrière et les options sont disponibles. Heureusement, une fois le tutoriel du mode carrière effectué, les autres modes de jeux apparaissent avec, entre autre, le mode de lancement rapide d’une course simple, le mode de jeu en ligne, le magasin qui permet d’acquérir de nouveaux véhicules, ainsi qu’un mode permettant la personnalisation de son bolide. Les bonus et extra restent, quant à eux, assez anecdotiques.

Une expérience sans grande surprise

Après plusieurs parties lancées en solo, on ne peut s’empêcher de comparer le titre à R:Racing, un volet à part de la série des Ridge Racer de Namco Bandai. De la même façon, le jeu s’écarte de ses origines en délaissant un gameplay orienté « arcade » pour privilégier la simulation qui est, pour Shift 2, beaucoup plus poussée : il est possible en effet d’acheter toutes sortes de pièces supplémentaires pour améliorer son véhicule et de régler en détail de nombreux paramètres pour en améliorer les performances. Une partie qui devrait ravir les mécaniciens en herbe. Pour ce faire, il sera nécessaire de gagner de l’argent en terminant les différentes courses et défis du mode carrière, en gagnant des niveaux et en jouant en ligne.

En gagnant des points d’expérience pour augmenter de niveau, on débloquera de nouveaux championnats, de nouvelles courses et des goodies supplémentaires pour décorer sa voiture au fur et à mesure de la progression. Si l’ensemble peut s’avérer relativement linéaire, on nous laisse malgré tout un certain choix au sein de chaque catégorie de courses qu’il faudra également débloquer en parvenant à se classer dans le trio de tête.

Plus proche de la réalité

La comparaison avec R: Racing ne s’arrête pas là : si graphiquement le jeu est une réussite, on ne peut s’empêcher de trouver l’ensemble également froid et de manquer un peu vie. On appréciera quand même de voir notre véhicule s’abîmer en temps réel et qu’un réel effort a été fourni pour les effets de lumière. L’ambiance sonore, quant à elle, reste trop discrète, même si on peut comprendre que le jeu cherche à se rapprocher de la simulation. Ne vous attendez pas à entendre autre chose que le bruit de votre moteur et de vos pneus durant les courses. Les parcours de Drift permettent tout de même de bénéficier d’un peu de musique pendant les compétitions officielles… mais la bande son, qui divisera sans doute les oreilles, semble avoir été sacrifiée au profit d’un son environnant relativement réaliste.

Réalisme, c’est d’ailleurs le maître mot, tout est fait dans le jeu pour ne pas vous pardonner les erreurs que vous commettrez : détérioration de la voiture après les collisions,  usure des pneus… et bien évidemment, tout ceci affectera le comportement du véhicule. Parmi les différentes vues possibles, la vue depuis le casque du pilote apporte une expérience intéressante et renforce cette impression que les développeurs ont réellement ce soucis du détail qui pourrait faire un peu la différence par rapport aux ténors du genre. A noter également que durant les chocs, l’écran passe au noir et blanc durant quelques secondes, rendant difficile pendant cet instant la perception de la route et des indicateurs d’aide à la conduite : par forcément réaliste mais une façon intelligente de pénaliser nos errances. Une pénalité est également appliquée si vous cherchez à prendre certains raccourcis hors piste ! Il sera donc nécessaire de pratiquer durant un certain temps sur les 36 circuits disponibles avec pas moins d’une centaine de véhicules à choisir judicieusement.

Un jeu plus ouvert et moins élitiste

Si le jeu s’adresse avant tout aux férus du volant sur circuit, il dispose aussi de nombreuses options permettant aux initiés de s’amuser quand même. direction assistée, freinage assisté, freinage anti-blocage, contrôle de motricité et de stabilité, affichage des trajectoires idéales : il est possible de paramétrer ces réglages afin de bénéficier d’une assistance relativement complète qui permet aux débutants de ne pas systématiquement se retrouver au bord de la piste. Les indicateurs de trajectoire sont vraiment efficaces, avec des changements de couleurs qui permettent d’aider à freiner au bon moment et de reprendre l’accélération correctement pour entreprendre un virage. En revanche, cette aide s’avère moins subtile en mode Drift et il faudra beaucoup d’entraînement avant de s’habituer à ce type de conduite. Utiliser un volant présente tout de même de nombreux avantages et permet de se passer plus facilement de ces options d’assistance.

Si le mode solo est plutôt complet, le mode en ligne l’est également et s’avère même motivant. C’est une nouvelle fois l’autolog, déjà présent dans Need For Speed: Hot Pursuit, qui fait office d’expérience en ligne continue avec des défis en ligne à relever, des records à battre et toute une panoplie de notifications diverses et variées. On est systématiquement récompensé pour les courses effectuées, de sorte que même si l’on ne parvient pas à se qualifier en pôle position, cela n’est pas pénalisant. Toutes les aides de conduite sont disponibles en ligne également, donc il est tout à fait envisageable d’essayer de progresser en affrontant des adversaires réels. Le système est conçu de façon à atténuer l’adversité au profit d’une compétition plus amicale : il est beaucoup plus motivant et moins énervant d’affronter sa liste d’amis !

Des défauts qui peuvent agacer

On pourrait reprocher au jeu de bien souvent privilégier l’auteur des collisions que celui ou celle qui les subit. Si en solo le problème n’est pas trop contraignant, il peut s’avérer un peu frustrant de se voir devancer par des joueurs qui n’hésitent pas à vous foncer dessus, au point qu’on passe plus son temps à chercher à dégommer les voitures adverses tout en évitant de se prendre une voiture plutôt que de chercher à piloter sur le circuit. Une logique qui tend presque à se confirmer en mode carrière où il est surprenant de constater que les voitures adverses évitent notre véhicule sans problème lorsqu’on se trouve à l’arrêt mais pas durant la course…

Il faudra aussi pouvoir passer outre le côté un peu « niais » des explications du jeu, le doublage français étant assez proche, s’il fallait faire une comparaison, de ce que peut donner une émission de télé-achat américaine doublée dans la langue de Molière. Il est également étonnant de s’apercevoir qu’il est possible de débloquer des éléments, comme les catégories de courses avancées, sous forme de dlc payants : un système de « cash shop » qui semble paradoxal face aux efforts fournis pour rendre la courbe de progression agréable pour tout type de joueur. Ceci étant, cela reste une simple option et rien n’oblige les joueurs à débourser le moindre sous…

En dépit de ces quelques défauts, Shift 2: Unleashed n’en reste pas moins un bon jeu si vous n’êtes pas trop exigent en matière de contenu et sur le plan visuel. Il ne parviendra peut-être pas à convaincre les fans de Forza Motosport et de Gran Turismo, mais il peut s’avérer être une bonne initiation au genre des simulations automobiles pour celles et ceux qui hésitent encore à franchir le pas.

Tags : autocourseEAneed for speedshift 2unleashed
Yana

Gentle Geek Yana

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