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Après ses déboires à Empire City, Cole est de retour….

Après avoir évité la catastrophe dans le premier opus et eu droit à son lot de révélations fracassantes, Cole MacGrath nous revient, et cette fois, il doit vaincre « La Bête », et ainsi sauver le monde.
Pour ce faire, il devra s’exiler à New Marais (fortement inspirée de la Nouvelle-Orléans) en compagnie de son fidèle Zeke et de l’agent Kuo, pour rencontrer le Docteur Wolfe et ainsi devenir suffisamment puissant pour détruire La Bête.

En guise d’échauffement, le jeu nous offre un petit résumé de l’épisode précédent (sous forme de comics que l’on trouvait déjà dans le premier jeu), avant de nous plonger directement dans l’ambiance, en affrontant… La Bête, qui malgré son nom ridicule, mesure quand même sa vingtaine d’étages… InFamous 2 donne le ton: les combats seront épiques ou ne seront pas. En l’occurrence, c’est surtout la raclée que prend Cole, qui est épique, histoire de se mettre dans le bain.

Bienvenue à New Marais

L’ambiance ville du sud et marécages de New Marais est plutôt bien rendue, l’architecture, la lumière, l’eau, tout y est. La ville bouge aussi, avec tramway, voitures, passants, patrouilles de police, artistes de rue… Visuellement, c’est correct, mais sans plus: le rendu de l’eau n’est pas extraordinaire, l’animation des corps reste un peu rigide, et on n’échappe pas à l’effet « clone » pour les habitants: c’est toujours un peu ridicule de tuer un civil et de le voir vous proposer une mission 2 minutes plus tard. Les cut-scenes sous forme de comics, en revanche, sont toujours aussi plaisantes et efficaces, mais elles ont été réservées aux passages les plus importants de l’histoire et on ne peut pas dire que les cut-scenes traditionnelles tiennent la comparaison: la modélisation et l’expression des visages sont largement perfectibles, celles des corps aussi.

aaah, contempler un coucher de soleil à New Marais...


On constate également des problèmes d’aliasing quand il y a trop d’effets à l’écran: c’est dommage, car lors de la seconde moitié du jeu, entre les pouvoirs de Cole et ceux des ennemis, ça pète rapidement de partout, et notre héros en est tout crénelé, le pauvre. Mais rien de rhédibitoire, l’ensemble est tout à fait honnête.

Le doublage français est tout à fait correct, mais quelques traductions un peu hasardeuses pousseront les joueurs anglophones à passer en VO. Et puis, entre nous « The Beast », c’est toujours moins ridicule à l’oreille que « La Bêêêête »…


Un gameplay grandiose…

Comme dans le précédent opus, Cole acquerra de nouveaux pouvoirs régulièrement dans le jeu, soit en suivant bêtement l’histoire, soit en réalisant certaines actions (du genre: 3 tirs en pleine tête rapprochés, tuer X ennemis avec une seule salve, etc). Certains sont vraiment spectaculaires, et participent pleinement au sentiment de toute puissance que l’on peut ressentir: balancer une tornade et balayer d’un coup une dizaine de vilains sur plus de 100 mètres, c’est grand. En contrepartie, on peut aussi balayer des civils imprudents au passage…

Dans ta face, vilainou!!


Le système du Karma est toujours présent, impactant directement les pouvoirs, (chaque karma possède sa propre petite liste), ainsi que le comportement des habitants de New Marais, qui soit vous applaudiront, soit vous jetteront des cailloux, les gueux. Mais, plus important, le karma aura des conséquences  sur le déroulement de l’histoire et la façon de mener à bien les missions principales, ajoutant une replay value non négligeable. A vous de voir si vous vous voulez la jouer chevalier blanc ou égoïste brutal.

Les missions proposées, principales ou secondaires, sont assez variées, du moins dans le pitch. Techniquement, ça se résume souvent à savater joyeusement du méchant, mais la ville propose suffisamment de configurations de combat différentes pour que ça ne soit pas lassant.

De plus, le joueur peut créer lui-même ses missions, et les mettre en ligne ensuite, ou bien jouer à celles conçues par d’autres joueurs (et qui apparaissent sur la carte), rajoutant à la durée de vie du jeu, déjà tout à fait honorable.
Cole peut aussi explorer la ville  à la recherche de gens à soigner, ou à taper, pour améliorer son karma dans un sens ou dans l’autre, récupérer des fragments d’orbes pour augmenter sa barre d’énergie disponible pour les attaques, ou encore chasser des pigeons voyageurs pour trouver des enregistrements du Docteur Wolfe, éclairant un peu le background de l’histoire.

Les combats enfin, se veulent plus dynamiques que dans le premier volet: Cole se voit attribuer un amplificateur, sorte de diapason géant avec lequel il peut poutrer quiconque ose se dresser sur son chemin. Lorsque le nombre d’ennemis est limité, on peut donc s’en donner à cœur joie au corps à corps, l’outil permettant des enchainements relativement fluides et de plus en plus puissants au fil de l’aventure. Et bien sûr, le joueur a toujours à disposition sa panoplie de super pouvoirs: arcs électriques moyens, puissants, grenades, roquettes électriques, snipe en fourbe, vortex… Et certains ennemis sont impressionnants.

Bonjour, je suis grand, je suis moche, et je suis méchaaaant


… Ou lourdingue?

Dans le premier volet, Cole souffrait d’une maniabilité un peu poussive, voire pénible par moment. Si cette dernière a été améliorée, ce n’est pas encore tout à fait au point, et si, lorsqu’il s’agit de grinder et de sauter de toit en toit à travers la ville pour récupérer les enregistrements sur les pigeons ou les fragments d’orbe, ça n’est pas (trop) gênant, quand en combat il vous faut 15 plombes pour atteindre un surplomb ou un ennemi, ou que vous ratez votre arrivée au sol fracassante, parce que Cole a décidé de s’accrocher partout, tel un velcro enduit de superglu, alors qu’on ne lui a rien demandé, c’est déjà nettement plus pénible. Surtout quand vos adversaires sont lestes au possible et sautent quant à eux, très rapidement de toit en toit, parfois très éloignés.
Et puisqu’on en est à parler des combats, les boss sont réutilisés ad nauseam, variant seulement en nombre, rendant les combats de plus en plus longs, mais pas forcément plus héroïques, surtout quand ils sont secondés par des soldats qui sautent partout comme des puces en chaleur, et nuisent donc un peu à la lisibilité de l’ensemble.
Sans oublier l’IA, parfois un peu… étrange: l’agent Kuo qui vous demande de la suivre lors de la première mission, et se prend coup sur coup un feu tricolore et deux piétons, on se demande comment elle est entrée à la NSA.  Et les civils qui parfois se mettent à l’abri… en s’accroupissant au beau milieu de la bataille, ou jettent des cailloux sur les ennemis, parce que vous êtes leur héros, mais en choisissant de se placer judicieusement pile sur votre ligne de mire, c’est tellement plus rigolo…

je suis l'agent Kuo, et mon nom permet des jeux de mots foireux: statu Kuo, Quid pro Kuo...


Au final, InFamous 2, malgré son problème de boss récurrents et de maniabilité un peu lourdasse parfois, est très efficace dans ce qu’il promettait: s’amuser sur une grande map, se sentir tout puissant, choisir la voie que l’on veut suivre.

La mise en place de l’histoire et des personnages, même si elle aurait mérité quelques dialogues supplémentaires pour rendre l’ensemble un peu plus crédible, ne sombre pas trop dans le manichéisme primaire, rendant les deux karma aussi plaisant à jouer l’un que l’autre.
Sans révolutionner le genre, il mérite pleinement qu’on s’y arrête dessus pour passer un bon moment, pour peu qu’on aime le genre aventure-bac à sable, et qu’on ne soit pas trop regardant sur les finitions.

Tags : Infamous 2SonySucker Punch productions
Aurigabi

Gentle Geek Aurigabi

Fille de Mary Poppins et Xena la Guerrière, aime se promener dans les bois pluvieux. Avec une console. Ou un comics. Avant que les cylons n’arrivent…

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