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Metal Gear Solid est l’une des sagas phares de Konami et comme nombre de jeux qui ont connus leurs heures de gloire, une réédition HD est de sortie sur les consoles next-gen. C’est ainsi que Metal Gear Solid HD Collection réunit Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty, Metal Gear Solid 3: Snake Eater et Metal Gear Solid: Peace Walker. A quoi pouvons-nous nous attendre pour environ 40 euros ?

Une compilation honnête

Pour s’y retrouver un peu, il semble important de faire un point sur les sorties passées pour mieux comprendre ce que propose cette collection : Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty est sortie en 2002 en Europe et incluait principalement un making-of réalisé par Fun TV ainsi qu’un mode de difficulté supplémentaire comparé à ses homologues américain et japonais. En 2003, un version plus complète intitulée Metal Gear Solid 2: Substance est disponible en Europe sur Playstation 2, X-box et même sur PC. Des centaines de missions et divers bonus sont ajoutés au jeu d’origine pour toutes les plate-formes mais la version Playstation 2 inclut en plus la possibilité de faire du skate, mais également, et seulement pour cette version européenne, un disque supplémentaire intitulé The Document of Metal Gear Solid 2 : un making-of interactif très complet sur le développement du jeu.

En 2005, c’est Metal Gear Solid 3: Snake Eater qui débarque sur Playstation 2. Une fois de plus, c’est l’Europe qui bénéficie de l’édition la plus complète : un mode de difficulté supplémentaire, un Theater Mode, la possibilité d’affronter de nouveau les boss du jeu indépendamment de l’aventure principale et 2 niveaux supplémentaires de « Snake vs Monkey » (un clin d’oeil au jeu Ape Escape). En 2006, Metal Gear Solid 3: Subsistence se présente comme une mise à jour majeure du jeu d’origine. Principale nouveauté : le joueur peut désormais contrôler librement la caméra. Le jeu ne propose pas des centaines de missions supplémentaires mais ajoute un mode online.

Metal Gear Solid: Peace Walker est sorti, quant à lui, en une seule et même édition en 2010.

Quel constat en tirer pour cette compilation ? Les deux jeux sortis sur Playstation 2 sont présents dans leurs versions les plus abouties en termes de contenu et de réglages mais il faut oublier tout ce qui s’ajoutait en tant que bonus sur un disque différent du jeu principal. La compilation aurait clairement présenté un intérêt beaucoup plus important si les making-of étaient disponibles : à croire que de nos jours, les éditeurs doutent encore de l’intérêt que peuvent porter les joueurs à approfondir leurs connaissances sur un jeu. Reste à savoir si c’était techniquement possible pour une sortie mondiale, le travail de localisation semblant toujours aussi délicat pour ce type de contenu afin d’assurer la plus grande équité possible. Du coup, les dits making-of ont encore de beaux jours devant eux pour gagner en valeur sur ebay…

Si les néophytes ne noteront sans doute pas les ajouts et les absences pour chaque jeu proposé, les plus avertis seront sans doute légèrement déçus de ne pas pouvoir faire du skateboard dans MGS 2 mais risque de regretter amèrement l’absence du (très) long film « Existence » qui était proposé dans la version européenne de Metal Gear Solid 3 : Subsistence (et seulement disponible en édition limitée aux Etats-Unis). Si on peut se consoler avec le Theater Mode, le film proposait un montage différent et permettait quand même de donner l’occasion aux plus passifs de s’attarder sur l’un des épisodes les plus intéressant de la série. L’absence du mode multijoueur de MGS 3 est, somme toute, plutôt normale étant donné que le service sur Playstation 2 a fermé depuis un moment : on peut comprendre aussi que Konami préfère concentrer ses efforts sur le mode Online de Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots (quoique… on me souffle dans l’oreillette que le service devrait fermer en juin 2012).

Pour finir, l’absence de Metal Gear Solid premier du nom, sorti sur Playstation/PS One, est regrettable, mais finalement pas si indispensable que ça, d’autant plus que le jeu est disponible pour une dizaine d’euro sur le SEN (anciennement PSN) : seuls les joueurs x-box 360 peuvent légitimement se sentir un peu lésés et pourront seulement se consoler avec le résumé de quelques 300 pages du livre fictif de Natasha Romanenko présent dans MGS 2. D’un autre côté, on se dit aussi que le « HD » n’aurait plus vraiment eu de sens s’il avait été présent. Il existe bien un remake sur Gamecube qui avait été rebaptisé Twin Snakes, mais il ne peut évidemment pas inclure l’add-on « Special Mission » disponible pour la version d’origine. De plus, cette version avait été plutôt mal reçu globalement puisque les ajouts de gameplay en provenance de MGS 2 ruinaient complètement le level design d’origine (qui avait été gardé quasi-intact… et qui n’était donc pas pensé pour ce genre de gameplay). Quant aux 2 Metal Gear sur MSX2 présent dans cette compilation, ils font bien partie des bonus de MGS 3 !

Paradoxe chronologique

La compilation présente les 3 jeux dans l’ordre chronologique des évènements : MGS 3, Peace Walker puis MGS 2. On pourrait penser qu’il serait sage de suivre cette ordre proposée et malheureusement, ce serait commettre une erreur tant les références entre les jeux sont basés sur leur ordre de sortie chronologique. Mais d’un autre côté, MGS 3 est sans aucun doute le jeu qui a le mieux vieillit, Peace Walker reste plus qu’honnête graphiquement, même si les limites de la PSP sont, pour le coup, plus grossièrement affichées et MGS 2 ne plaira peut être pas aux plus exigeants. En terme de maniabilité… c’est plutôt Peace Walker qui s’avère le moins archaïque, profitant des améliorations mises en place dans MGS 4 et du stick analogique droit. Mais alors par où commencer avec cette compilation ?

Et pourquoi pas par Metal Gear Solid 2

Après le succès de Metal Gear Solid sur la première Playstation, sa suite ne pouvait être qu’attendue au tournant il y a quelques années et force est de constater que si quelques éléments parviennent encore à nous impressionner, le jeu a tout de même sacrément prit quelques rides… les séquences de jeu proposent un niveau graphique très propre mais peu détaillé, l’environnement relativement froid de la Big Shell ou du Tanker permettant peu de diversité à cet égard. En revanche, la mise en scène demeure efficace et pourrait presque faire oublier ce détail qui ne gênera, finalement, que les plus exigeants : avec cette réédition, il ne faut pas s’attendre à une mise à jour graphique de grande ampleur.

On gagne un peu plus de visibilité avec cette nouvelle résolution, ce qui pourrait s’avérer utile dans les modes de difficultés supérieures où le radar est absent : la majeure partie du temps, MGS 2 se joue en gardant un oeil sur le plan, en haut à droite de l’écran, qui indique la position et le champs de vision des ennemis. La maniabilité pourrait cependant perturber celles et ceux qui se sont habitués aux contrôles de jeux plus récents. Par exemple, pour courir en tirant avec une arme de poing, il faut dans un premier temps, sur Playstation 3, armer avec la touche carré puis maintenir sur la touche croix en même temps : on relâche alors juste la touche carré pour déclencher le tir et on ne peut tirer que devant soi. La visée est automatique mais il est possible de passer en vue subjective pour viser à des endroits bien précis : en revanche, pas questions de pouvoir avancer ou reculer. Pour recharger manuellement, comme dans MGS premier du nom, il faut ranger et ressortir son arme. Impossible de bouger la caméra, il faudra donc constamment alterner entre les changements de caméra programmés en se plaquant contre un mur ou en utilisant judicieusement la vue subjective. Autant d’éléments qui peuvent freiner certains joueurs mais qui passent très bien une fois qu’on s’y habitue car tous ces éléments de gameplay sont adaptés au level design du jeu.

Le scénario est surréaliste mais repose sur des bases solides et une cohérence qui peut difficilement être mise à défaut. L’histoire propose dans un premier temps de suivre l’infiltration de Solid Snake sur le Tanker avant de remettre aux joueurs le contrôle de Raiden. Ce dernier se doit de libérer le président des Etats-Unis, emprisonné quelques part dans un complexe appelé Big Shell. Hideo Kojima, le créateur de la saga, propose un univers de jeu particulier où le soucis du détail permanent pour se rapprocher de la réalité côtoie toutes une gamme d’éléments qui rappelle que nous avons bien à faire à un jeu vidéo et que ce qui n’est pas possible dans la réalité peut paraître crédible ou amusant au sein de ces mondes virtuels : les avis seront donc partagés. Certains reprocheront les très nombreux et longs dialogues via Codec qui peuvent perturber le rythme général, mais il reste possible de passer entièrement ces discussions ou d’afficher manuellement le texte pour se contenter de les lire plus rapidement. Parmi les passages mémorables, on retiendra sans doute une discussion avec Emma à propos du bug de l’an 2000 et d’un début de réflexion à propos des réseaux et du contre-pouvoir politique qu’ils peuvent représenter : 10 ans après sa sortie, on pourrait presque croire que MGS 2 s’inspire de l’actualité de 2011.  Si la trame principale n’est pas évidente à suivre, le jeu vaut largement le détour pour quelques passages épiques et certains dialogues plutôt passionnants à suivre.

Côté son, on appréciera un doublage anglais de qualité, une ambiance sonore convaincante et une bande-son tout aussi soignée : même l’habillage sonore, très personnel, reflète l’attention portée aux moindres détails du titre.

On oubliera pas de citer la petite centaine de missions supplémentaires qui permettent de contrôler Snake ou Raiden. Chaque mission est chronométrée et des records peuvent être établis. Pour certaines missions, certains bonus de points sont accordés et récompensent, par exemple, votre furtivité, les munitions qu’il vous reste ou votre capacité à ne tuer personne. Avec un peu de réflexion et à force d’expérimenter le chemin le plus efficace pour terminer un niveau, on finit par atteindre le meilleur score pour la plupart des épreuves ! Et cette fois-ci, vous pourrez vous en vanter en remportant les trophées ou succès associés…

Évoluer vers Metal Gear Solid 3 et prolonger l’expérience avec Peace Walker

Des 3 titres de la compilation, c’est sans doute MGS 3 qui reste le plus agréable pour les yeux : les décors beaucoup plus chaleureux et l’aspect des personnages ne devraient pas trop choquer les personnes habitués à des jeux toujours de plus en plus beaux. Si, malgré tout, le jeu fait bien son âge, une fois de plus, c’est la réalisation globale, la mise en scène et la bande-son qui permettent d’atténuer l’impression de jouer à un « vieux jeu », sans parler du scénario qui prend pour toile de fond la guerre froide et qui se révèle très crédible de bout en bout… avec toujours ce côté « fantastique » du côté des intervenants qui permettent de garder du recul sur l’Histoire. De la même façon, si la trame principale divisera celles et ceux qui iront jusqu’à la fin du jeu, elle a le mérite d’être beaucoup plus « terre à terre » que son prédécesseur : on serait même tenté de dire qu’elle est plus compréhensible et facile à suivre.

Du côté du gameplay, on appréciera forcément de pouvoir contrôler la caméra avec le stick droit, mais aussi une vitesse de déplacement un peu plus équilibrée, permettant au jeu de gagner en précision et facilitant la mise en place de tactiques. Le système de camouflage est ingénieux mais, un peu à l’instar de Castlevania: Symphony of the night, on regrette qu’il soit systématiquement nécessaire de passer par le menu, synonyme de pause dans le jeu, pour s’adapter à la situation.

Si cet épisode propose de prendre le contrôle de celui qui s’apprête à devenir Big Boss, l’itération sur PSP permet également de reprendre le contrôle du héros et de s’impliquer dans les évènements qui suivent le 3ème opus. Format portable oblige, on se retrouve avec un jeu à la fois agréable et frustrant. Explication…

Atouts et inconvénients du support d’origine

Metal Gear Solid: Peace Walker a été pensé pour être joué sur une console portable : ainsi, chaque mission ne dure guère plus de 5 minutes. Certaines missions peuvent même s’achever en moins de 30 secondes… les cinématiques sont pratiquement abandonnés et laisse place à des séquences sous forme de comics animés qui sont parfois interactives : une ingénieuse idée pour contourner les limitations de la console. On apprécie l’aspect gestion avec toute une partie consacré à la formation de sa milice. Les différentes possibilités se débloquent au fur et à mesure de la progression dans l’aventure principale. Des missions facultatives sont également proposées et il est possible de prendre le contrôle de certaines recrues pour les faire progresser. Le jeu fourmille de détails et de petites options mais cette version PS3 apporte comme amélioration majeure le contrôle de la caméra via le stick droit.

C’est sans doute l’épisode le plus agréable à jouer tant en terme de confort de jeu qu’en terme de game design. Mais les limitations de la console d’origine reviennent vite au galop et on se rend compte que beaucoup de concessions ont du être fait, notamment au niveau de l’intelligence artificielle : les ennemis ne voient vraiment pas grand chose, ni très loin, et ils ne se relèveront jamais une fois que vous les aurez tenus en joug, sauf si l’alerte est donnée. Les terrains de jeu sont découpés en petites zones avec un système similaire à Monster Hunter, dont le jeu ne cache pas son inspiration puisqu’il existe justement des missions clins d’oeil au jeu de Capcom !

Cerise sur le gâteau : les fonctionnalités online sont préservées. Entre les missions possibles en coopération, les échanges de recrues, les paquets d’items à envoyer/recevoir ou les affrontements en Versus, il y a largement de quoi s’amuser.

Avec le recul, on regretterait presque que le jeu ait vu le jour sur PSP mais d’un autre côté, les limitations de la console ont permis la mise en place d’un tel système de jeu qui s’avère particulièrement riche, même si à très haut niveau, on se doute que le jeu puisse s’avérer répétitif.

Parmi les nouveautés intéressante du gameplay, on note la possibilité d’enchaîner les attaques CQC sous forme de QTE qui donne droit à une petite mise en scène. Il est également possible de libérer des prisonniers à l’aide de Fulton, une sorte de parachute inversé qui propulse dans les airs les personnes attachées. Il est possible d’en faire de même avec les ennemis qui pourront alors être recruté dans la milice des Militaires Sans Frontière : c’est d’ailleurs le principal intérêt du jeu qui permet de mieux comprendre comment Big Boss s’est entouré. A ce titre, Peace Walker apporte des éclaircissements et offre une opportunité d’en savoir un peu plus sur un pan particulier des Metal Gear, mais ne cherche à aucun moment à se montrer indispensable au sein de la trame de la série principale.

Chaque mission peut être effectuée de différentes façon mais il est clair qu’une fois de plus, les joueurs pourront être divisé entre ceux qui trouveront les missions trop courtes et ceux qui y verront un avantage afin de pouvoir s’organiser des sessions de jeu relativement courtes.

Dernier détail concernant le jeu : une fois terminé, il est possible de participer à une mission pour draguer Paz, auquel le trophée Pazophile est associé. Accomplir celle-ci avec un rang S permet de déshabiller les modèles féminins présentes dans la base ! Mais il est également possible d’avoir une romance avec notre ami Kaz, auquel est associé le trophée Kazophile, qui peut aussi se retrouver en caleçon…  l’équité est donc respectée ! (et après tout, Raiden se retrouve bien les fesses à l’air dans MGS 2 !)

Metal Gear Solid HD Collection se présente comme une compilation relativement complète et permet de se replonger dans l’univers imaginé par Hideo Kojima sur des écrans récents. On notera par ailleurs qu’aucune installation n’est nécessaire et que les temps de chargement sont quand même optimisés. Certains pourraient reprocher à la compilation de se contenter du minimum syndical et de présenter encore quelques bugs mais les 3 jeux offrent un contenu varié et, surtout, un univers particulièrement passionnant à décortiquer ! En résumé : si MGS HD Collection n’est pas indispensable, vous pouvez être sûrs de ne pas regretter votre achat tant chacun des 3 jeux a à offrir !

Captures d’écran via Siliconera

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Yana

Gentle Geek Yana

Non.

4 commentaires

  1. Tout à fais d’accord avec… la totalité de l’article en fait.
    Je me suis amusé à rejouer aux 2 et 3. J’ai découvert « Peace walker » que j’ai trouvé très séduisant. On y apprend vraiment le passage du Metal Gear de la Russie aux USA (Dont la seule information était une correspondance entre Granine et le Père d’Otacon. J’ai conscience que ce volet à été conçu pour la PSP donc je pardonne tout les défauts et contrainte dû à ça sauf une seule… Dans les cinématique, Big Boss a vraiment une sale tête d’endormi zombifié agressif et passif en même temps (si si, c’est possible : ils l’ont fait). En tant que dessinateur j’aime beaucoup les cinématique motion comic même si l’animation est sommaire.
    J’ai été content d’apprendre beaucoup de chose sur Miller, le mentor de Solid, dont on très très peu de chose dans « Metal gear solid ».

    Pour ce qui est de l’absence de ce volet, je pense que c’est dû à un manque de place sur le support. En fait c’est la seul excuse que j’accepterais même si je suppose que c’est pas le cas… Effectivement c’est surement le gros décalage graphique qui en ait la cause. Et surement que le « Twins snake » n’y est pas présent pour une question de droit avec Nintendo. C’est dommage.

    Pour ma part j’ai découvert un nouvel opus donc j’en ai pour mon argent et ça me console des choses à redire sur cette compile HD qui ont étaient cités dans cet article.

  2. C’est un peu le problème avec Nintendo (ou Sony et Microsoft, c’est finalement la même chose pour FF10 chez l’un et Mass Effect 1 chez l’autre), c’est que Twin Snake leur appartient donc à moins d’une compile HD sur Wii U, je doute que l’on retrouve ça de suite… C’est comme Resident Evil Rebirth et 0… coincés chez Nintendo U_U.

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