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Quand Peter Jackson, toujours auréolé de la réussite de sa trilogie du Seigneur des Anneaux, a annoncé son intention de s’attaquer à Bilbo le Hobbit, ce n’est pas un raz-de-marée qui frappa les fans, mais bien un méga-tsunami. Lorsque récemment, l’on apprit qu’il en ferait une trilogie, inutile de vous dire que le doute commença à s’insinuer dans ces choses tordues et malades que sont nos esprits. Mais voilà, Jackson, c’est Jackson. Et au sortir du show, la seule pensée qui nous habite, la voilà : tel René, dur dur d’attendre la prochaine pétée.

Précisons que nous jugerons ici du film en tant que tel, et ne parlerons que peu du côté adaptation. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’avoue non sans une certaine honte n’avoir pas relu le livre avant de m’installer dans le siège de mon cinéma. Voilà. Et posez vos pierres.

Tout d’abord, on sent le désir de Jackson de nous ramener en Terre du Milieu par des chemins que l’on connait. C’est ainsi que Ian Holm reprend son rôle de Bilbon, et que nous retrouvons brièvement ce maniaque d’Elijah Wood en Frodon. A mes camarades drogués à la Substance LOTR, c’est un bon fix de départ ! Puis, lorsque sont prononcés les premiers mots du livre de Tolkien, on sait l’aventure commencée. Oui, cette fameuse aventure que le pourtant réticent Bilbon n’aurait jamais pu refuser.

« Quand les nains de 130 kilos disent certaines choses, les hobbits de 60 kilos se taisent. »

 

Soixante ans avant les évènements contés dans Le Seigneur des Anneaux, Bilbon Sacquet est un gentil hobbit qui vit dans la Comté. Il ne demande rien à personne, et on le lui rend bien. Mais voilà, arrive ce trouble-paix de Gandalf qui va le mêler à une aventure, aux côtés de nains à la reconquête de la terre montagne de leurs ancêtres.

Martin Freeman, vous connaissez ? Si vous ne l’avez pas vu dans Ali G, Love Actually ou encore H2G2, peut-être l’avez-vous découvert dans Sherlock en Watson. Fantastique choix que voilà pour le personnage de Bilbon. Ce rôle n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui d’Arthur dans H2G2, puisque Freeman incarnait là aussi un quidam perdu dans une aventure qui le dépasse complètement. Il est tout aussi convainquant dans The Hobbit, tantôt touchant, tantôt drôle, mais toujours juste.
Quant à l’équipe des nains, là aussi, fuckin’ A ! S’il s’agit d’un groupe errant puisque n’ayant plus de vrai « chez eux », ils ne rateront pas une occasion de vous faire rire, ni de vous arracher quelques petits cris d’admiration lors des scènes de bataille.

The Hobbit, c’est aussi l’occasion de retrouver des visages connus…

 

Et de la bataille, il y en a ! Que ce soit de la bataille flashback, de la bataille souterraine, ou du combat en plus petit groupe, on ne s’ennuie pas. Les scènes sont certes moins hards que dans LOTR (et encore, on a quand même droit à quelques tranchages de membres), mais pas moins musclées. Moins hards, parce que nous sommes quand même face à l’adaptation d’un livre moins sombre que ses héritiers.

Et ce côté enfantin, Jackson ne l’a pas négligé. Il pourra d’ailleurs déstabiliser le spectateur, notamment à travers une scène chantée chez Bilbon, ou dans quelques dialogues méchants/gentils clairement pas darks du tout. Cela veut peut-être aussi dire plus de rires, et force est de constater que c’est une réussite. Gollum, souvent inquiétant, arrive aussi à nous arracher parmi les plus gros éclats de rire du film. Bilbon lui-même a des répliques fantastiques.

C’est visuellement que le film peut commencer à partager. Si les vues de la Nouvelle-Zélande sont toujours aussi impressionnantes et nous ouvrent la bouche à nous en décrocher la mâchoire, certains effets visuels ne sont pas à la hauteur de la claque que l’on avait prise il y a maintenant 11 ans (11 ans, oui, pleurez avec moi…). On aura même parfois l’impression qu’ils font datés. Certes, ce n’est pas forcément à cela que l’on prête le plus attention, mais il faut reconnaître qu’en quelques occasions, l’oeil pourra être accroché.
Notons en revanche que le tout est très bien filmé. Petit moins concernant certains combats pas toujours très lisibles, mais (et surtout lorsqu’on a vu Quantum of Solace) on pardonne.
Certains plans pourront aussi faire quelque peu cliché (mention spéciale au plan final), dommage.

« Pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre. »

 

L’un des plus gros challenges du film venait sans conteste de la musique. Avec les incroyables, fantastiques, surnaturelles compositions que nous avait pondues Howard Shore pour LOTR, inutile de dire que nous l’attendions tous au tournant. Certains thèmes ne seront peut-être pas aussi mémorables que d’autres, mais là aussi, franche réussite. Shore fait un habile mélange de thèmes déjà connus mais retravaillés, de nouveaux airs parfaitement entrainants, mais aussi de quelques musiques référentiellesUn véritable régal.

Le bilan :
Après trois films tirés de livres beaucoup plus sombres que Bilbo le Hobbit, nul doute que l’on se retrouve face à une pièce différente de ses prédécesseurs. Moins noire, un poil plus enfantine (mais pas gamine), elle réussit cependant sans aucun mal à nous entrainer avec elle, grâce à une réalisation quasiment impeccable, à des acteurs fantastiques, à des musiques envoutantes et à une histoire menée tambour battant. Quasiment dix ans après le troisième opus de LOTR, revenir en Terre du Milieu est un plaisir incroyable. Dur de retrouver l’attente jusqu’au prochain opus !
Bilbo le Hobbit, c’est bien le retour du roi.

PUBLICITÉ – « Salut, c’est Andy Serkis ! Vous savez, tourner dans des grottes, c’est pas top, on prend souvent plein de boutons. Alors moi, contre toutes ces impuretés et ces petites poches de pus, j’ai choisi Biactol ! »

Tags : aragornBilbofreemanfrodongandalfHobbitjacksonLOTRmartinmckellenpetersacquetseigneur des anneaux

14 commentaires

  1. Je suis plus mitigé que toi… j’ai trouvé qu’on réutilisait les grosses ficelles du seigneur des anneaux sans aucune innovation…

  2. Qu’aurais-tu souhaité, comme innovation ?
    Personnellement, j’ai retrouvé ce que j’avais adoré dans la trilogie LOTR, et ce pourtant dans un ton différent.

  3. En même temps, c’est le même univers, le même réalisateur, et pour la plupart la même équipe.
    Mais maintenant que tu le dis, c’est vrai que déjà, j’avais trouvé Le Retour du Roi vachement copié/collé par rapport aux Deux Tours… :’)

  4. J’espère que le film ne sera pas trop enfantin (j’ai preferé bilbo au sda livre, pour cette raison mais au cinéma ou sait ce que ça peut donner -_-), avec des longueurs, et des effets spéciaux raté.
    Ou du mauvais narnia comme je l’ai lu dans certaines critiques.

    Déjà que le SDA ne m’as pas foutu de claque tellement il était trop classique/banal même si il y avait de la pseudo epicness j’aimerais pas être encore déçu …

  5. Ah ben niveau mise en scène, il n’y a aucune surprise : Peter Jackson se contente de reprendre exactement les mêmes ficelles que pour le SDA, que ce soit d’un point de vue esthétique (pub touristique pour la Nouvelle-Zélande) ou d’un point de vue narratif (on est dans du schéma actanciel de base, sans chercher à faire plus, mais c’est aussi le cas du roman) Donc hop, arrivée d’un émetteur, quelques réticences, la quête est acceptée, on marche on marche, on rencontre un méchant, etc.
    Là où c’est décevant, c’est que Peter Jackson n’est pas un Yes Man, il a réalisé le film mais l’a aussi produit, il avait donc la possibilité de faire tout ce qu’il voulait ou presque, et il a finalement décidé de refaire strictement la même chose qu’il y a 10 ans, avec de meilleurs effets spéciaux (merci Weta) la 3D et le HFR si décrié. Et je ne parle même pas du fait que pour avoir de la matière pour 3 films, ils ont dilué à mort l’histoire et rajouté des scènes inutiles, allant jusqu’à piocher des trucs dans les appendices du SDA… pas très sérieux tout ça, juste pour faire du pognon…
    Donc même si le film est quand même bien sympathique au final, y a quand même un sacré abus autour, quoi.

  6. Personnellement, si les deux suivants sont aussi bons que celui-ci, je n’aurai aucun scrupule à lui donner mes sous.

  7. Que The Hobbit soit enfantin, c’est tout à fait normal. A la base, Tolkien a fait ce livre uniquement dans le but de distraire ses enfants. On peut dire que Steve Jackson est fidèle aux livres.
    D’ailleurs, si tout les films étaient fidèles aux livres, les films seraient tout aussi morne, et sans surprise.

  8. @ Tret’lard : Tu voulais bien sûr dire « Peter » Jackson (et non Steve Jackson) :) Tu as sans doute dû lire comme moi de nombreux Livres Dont Vous Etes Le Héros dans ta jeunesse, hum ? lol

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