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9 ans après Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban et 7 ans après Les Fils de l’Homme, Alfonso Cuarón fait son grand retour dans les salles obscures, avec un nouveau film hollywoodien qui a de quoi mettre tout le monde d’accord concernant les talents de metteur en scène du réalisateur mexicain. Oubliez tous les films ayant mis en scène l’espace jusque-là : Gravity va vous montrer qui est le patron.

Pour sa première sortie dans l’espace, le Dr Ryan Stone (Sandra Bullock) est accompagnée de Matt Kowalski (George Clooney) astronaute vétéran aussi expérimenté que blagueur. Mais lors d’une mission de routine, la navette des astronautes est détruite par des débris issus d’un incident impliquant les cosmonautes russes. A la dérive et quasiment sans oxygène, les deux survivants vont devoir puiser au fond d’eux-mêmes pour trouver le moyen de survivre…

Il aura fallu 7 ans pour qu’Alfonso Cuarón puisse dévoiler aux cinéphiles son nouveau film, après le percutant Les fils de l’Homme qui, déjà, traitait de la question de la survie. Avec Gravity, le réalisateur mexicain illustre la quête de la survie d’une manière plus intime… tout en la mettant en scène, ironie et paradoxe, dans le vide infini.

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Un tête à tête au Clair de Terre…

 

Trois personnages

Si Gravity met en scène deux acteurs, Sandra Bullock et George Clooney, il ne faut cependant pas enlever le troisième protagoniste de l’équation : l’espace. A ce niveau-là, on ne peut que souligner la prouesse des effets spéciaux et de la mise en scène, véritablement troublants : si Cuarón avait véritablement filmé dans l’espace, le résultat n’aurait probablement pas été très différents. Bien évidemment, Gravity reste de la fiction, avec son lot de petits détails incohérents qui perturberont peut-être les férus des étoiles – l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson a donné son opinion sur Twitter, pointant du doigt certains détails, mais admettant que le scénario du film pourrait être plausible. Néanmoins, Gravity offre une mise en scène de l’espace telle qu’on n’en avait jamais vu au cinéma. Silence pesant, vide absolu, et sensation de ne rien contrôler sont au rendez-vous dès les premières minutes du film, absolument spectaculaires.

Gravity ne met que peu de temps à « partir en vrille », au sens propre comme au sens figuré, et interroge en permanence le spectateur sur la possibilité de s’évader de la prison la plus immense de l’univers. Le tout est servi par une maîtrise parfaite de la caméra, des plan-séquences – le réalisateur nous avait déjà démontré sa maîtrise du procédé dans Les Fils de l’Homme – de la vue subjective, ou encore de l’utilisation de l’arrière plan pour permettre au public d’anticiper l’action et prendre de l’avance sur un personnage principal déjà bien dépassé par les événements.

Éloge de la poisse

Passés la surprise et le choc des effets spéciaux, que reste-t-il ? Une heure trente de dérive spatiale ? Car si Gravity mise d’emblée sur une mise en scène spectaculaire, son scénario ne repose que sur une chose : la volonté de vivre de ses deux protagonistes, isolés et abandonnés. Si le personnage joué par George Clooney incarne une vision optimiste de la situation, c’est surtout sur les épaules de Ryan Stone, alias Sandra Bullock, que reposent la plupart des enjeux du film.

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« Pourvu qu’il n’y ait pas d’aliens, au moins ! »

 

On peut saluer, à ce titre, l’écriture du personnage, qui permet d’en apprendre long sur cette jeune femme, que la vie n’a pas épargnée. Au fil des événements se construit une héroïne, qui finit par trouver en elle une véritable fureur de vivre. Et si le scénario du film a tendance a la mettre en permanence en déséquilibre, la transformant en poissarde absolue – quitte à frôler la caricature – ce n’est, qu’au final, pour accentuer cette volonté de survivre à une situation désespérée.

Saluons au passage l’interprétation de Sandra Bullock : trop peu présente dans des rôles « sérieux » sur les écrans, la comédienne s’offre une nouvelle occasion de montrer qu’elle est capable de faire autre chose de la comédie potache. Ironiquement, Gravity sort quelques mois seulement après le fort mauvais The Heat, ce qui n’est pas sans rappeler une situation similaire vécue en 2009, lorsque l’actrice apparaissait dans The Proposal puis dans The Blind Side, pour lequel elle remporta l’Oscar de la meilleure actrice. Le schéma pourrait-il se répéter ?

Une claque visuelle, mais pas que

Spectaculaire à tous les niveaux, Gravity fait partie de ces films qui éblouissent le spectateur dès les premières secondes, mais qui cachent également au fond d’eux un message fort, servi par une mise en scène transcendante. C’est ce qu’on appelle un chef d’oeuvre, tout simplement.

Gravity

Gravity d’Alfonso Cuarón, avec Sandra Bullock et George Clooney. Sortie le 23 octobre.

Tags : Alfonso CuarónGeorge ClooneygravitySandra Bullock
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

Un commentaire

  1. Tout le monde a l’air unanime pour ce film j ai jamais vu autant de critiques positives. Mais perso un film comme ça ou il n’y a absolument rien a par 2 mec ça me fait tres peur …

Commentaires