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Avec Noé, Darren Aronofsky navigue dans les eaux agitées de l’adaptation biblique sauce film catastrophe. Un défi de taille que le réalisateur de Requiem for a Dream relève avec brio, même si le côté religieux risque d’agacer une partie du public.

Généralement, le nom de Darren Aronofsky parle surtout aux cinéphiles adeptes d’ovni psychologiquement poussés et très marquant. Difficile de ne pas parler de Requiem for a Dream avec une boule au ventre, ou encore de penser à certaines scènes de Black Swan sans avoir des frissons. Quant à The Fountain, encore faudrait-il déjà en avoir compris la moitié avant d’en parler. Bref, le réalisateur a l’habitude de pondre des films fascinants mais rarement très grand public. Du coup, le choix d’Aronofsky de se pencher sur une histoire aussi universelle que celle de Noé et de son arche pleine d’animaux peut s’avérer, de prime abord, étonnant.

noé russell crowe
YOLOOOOOOOOOOOOOOOOO

 

Un blockbuster biblique ?

On ne s’attardera pas trop sur l’histoire, connue de quasiment tout le monde, en tout cas dans ses grandes lignes. Noé, un descendant d’Adam, découvre très jeune la cruauté de l’homme, alors que son père Lamech est assassiné devant ses yeux. Devenu adulte et père de trois garçons, Noé reçoit la visite du Créateur à travers une vision dans laquelle le monde entier se retrouve sous l’eau.  Débute alors sa quête : construire une arche pour sauver les animaux du déluge, tandis que l’humanité est, elle, condamnée à expier ses pêchés par la noyade.

S’il emprunte une très grande partie de son intrigue au récit biblique, le film s’octroie malgré tout certaines libertés, pour pencher à de nombreux moments vers la fantasy et le film catastrophe pur. La mise en scène privilégiée par Aronofsky laisse la part belle au spectaculaire, ce qui permet de laisser de côté, l’espace d’un moment, la dimension spirituelle de l’histoire. Mais un moment seulement.

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Noé, Noé, capitaine abandonné

 

Le paradoxe, c’est que Noé n’est pas plus concentré sur la spiritualité que de nombreux autres films mettant en scène une humanité qui s’autodétruit. Sans les rappels constants au Créateur – Dieu, donc – le film ne serait d’ailleurs qu’une fable écolo portée par le thème de la purification et de la renaissance. En même temps, lorsqu’on raconte un récit biblique, on peut difficilement faire l’impasse sur le côté religieux : on peut néanmoins saluer les choix de Darren Aronofsky pour conserver un équilibre efficace entre le côté blockbuster et le côté religieux. Néanmoins, bien évidemment, si vous êtes du genre allergique à toute référence religieuse dans un film, vous passerez votre chemin.

 Une interprétation magistrale

Passé outre le caractère spirituel de l’intrigue, on se retrouve face à un film aux effets spéciaux impressionnants et à un ensemble réellement ambitieux. Cerise sur le gâteau, le casting est à la hauteur, mené par un Russell Crowe au sommet de son art. L’acteur interprète un Noé très nuancé, à la fois dévoué à ses croyances et très sombre.  Un rôle sur mesure pour le comédien, très impliqué.

Le reste du cast, bien qu’en retrait, n’est pas en reste : on salue la présence de Jennifer Connelly, qui se fait bien trop rare au cinéma. Emma Watson, largement mise en avant sur l’affiche et dans la promo du film, reste quant à elle en retrait jusqu’à la fin du film, où son personnage prend de l’importance. Dans l’ensemble, la combinaison fait des étincelles.

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Saurez-vous reconnaître l’acteur au centre ?

 

Sans doute le film le plus hollywoodien et le plus grand public de Darren Aronofsky, Noé offre un spectacle à la hauteur de ce qu’on pouvait en attendre. Surprenant à bien des égards, le film est une réalisation brillante qu’il ne faut résolument pas rater, à moins d’être vraiment allergique à toute allusion religieuse. Un voyage qu’on ne regrette pas !

Tags : BibleDarren AronofskyDélugeles animaux sont nos amisNoéRussell Crowe
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

Un commentaire

  1. Et la photo est magnifique :)
    Non, plus serieusement, les effets speciaux sont superbes. J’ai enormement aime le travail de mouvements sur les differentes creatures, on ressent la lourdeur et la limitation des Watchers par exemple, absolument magiques :)

Commentaires