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Cinéma

[Critique] Interstellar, de Christopher Nolan

Attendu de pied ferme, Interstellar, le nouveau film de Christopher « Inception » Nolan, arrive enfin sur les écrans en ce mois de novembre où les effets du réchauffement climatique se font sentir. C’est probablement le meilleur moment de l’année pour savourer ce long-métrage qui prouve, s’il le fallait encore, que son réalisateur est l’un des plus talentueux de sa génération.

Dans un futur proche, la Terre se meurt : épuisée par les actions de l’Homme au fil des siècles, la planète ne fournit plus assez de ressources pour nourrir ses 8 milliards d’habitants, et la jeune génération est vouée à être la dernière. La recherche spatiale, quant à elle, fait partie des nombreuses branches d’études qui ont été sacrifiées dans l’unique but de se concentrer sur la survie sur Terre. Mais une poignée d’anciens de la NASA a décidé de ne pas baisser les bras, et d’aller chercher une nouvelle planète sur laquelle la vie pourrait perdurer. Pour diriger cette expédition, leur choix se porte sur Joseph Cooper, un ancien pilote qui accepte de tenter l’aventure pour assurer un avenir à ses enfants.

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Teasé au compte-goutte, filmé dans le plus grand secret pour éviter les fuites scénaristiques, Interstellar est un film qui débarque en salle avec une aura de mystère qu’il ne faudrait pas percer par inadvertance. Pour cette raison, il fait partie de ces long-métrages dont il est très difficile de parler sans trop en dire… mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas essayer, et Interstellar en vaut clairement la peine.

Du Nolan pur jus

Réalisateur de génie, Nolan a prouvé à maintes reprises qu’il avait le chic pour complexifier des histoires au fond simple, et Interstellar ne fait pas exception à la règle : le cinéaste reprend, à ce titre, de nombreux codes apparus dans Inception, son précédent film original. On retrouve donc des dialogues très riches en termes et enjeux scientifiques, le poids oppressant de la technologie et des règles qui règnent sur l’Espace intersidéral. Mais comme toujours, il faut savoir lire entre les lignes, et Interstellar n’est pas un film si difficile à comprendre qu’il en a l’air : car, dans le fond, Christopher Nolan ne parle que de sentiments humains, et c’est ça qui fait la puissance de son discours.

Comme à son habitude, le réalisateur privilégie également la dimension esthétique « naturelle » aux artifices : pour de nombreuses raisons, Interstellar ne fait pas l’impasse sur les effets spéciaux numériques, mais ce n’est clairement pas ce qui compte dans le film, ni se qui fait sa réussite. Si certains plans seront fatalement comparés à ceux de Gravity, Interstellar ne mise pas tout sur les scènes spatiales, comme c’est globalement le cas chez Cuaron. On est clairement face à autre chose.

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Il faut également souligner qu’Interstellar a été filmé en argentique, sur bobine donc, en 35 et 70mm. Un parti-pris audacieux à l’heure où la très grande majorité des films hollywoodiens sont tournés en numérique. Malheureusement, il sera difficile de le voir en France autrement qu’en numérique.

Un casting parfait

Si un mot devait résumer le casting, ce serait sans aucun doute « parfait ». Matthew McConaughey confirme son statut de grand comédien, après son Oscar gagné pour Dallas Buyer Club. Michael Caine et Anna Hataway, désormais habitués du « Nolanverse », sont tous les deux bouleversants à leur façon. Et Jessica Chastain, qui porte une bonne partie de la seconde moitié du film sur ses épaules, offre une interprétation émouvante d’un personnage des plus complexes, à la hauteur de l’ensemble de l’intrigue.

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On peut également glisser un mot concernant la jeune interprète de Murphy, McKenzie Foy. A 14 ans, la gamine qui a fait ses armes dans la saga Twilight est probablement promise à un bel avenir à l’écran.

Une brève histoire du temps

Avec sa multitude de thèmes abordés et sa pluralité de lecture, de la plus simple à la plus complexe, Interstellar s’assure de toucher un public le plus large possible. Bien évidemment, le film n’échappe pas à certaines incohérences, que ce soit en matière de théories scientifiques exposées que de raccourcis scénaristiques qui servent le message que Nolan veut faire passer – à ce titre, nombreux seront ceux qui trouveront à redire sur la fin écrite par le réalisateur. Mais tout ça reste du cinéma, et du grand cinéma : Interstellar pourrait bien devenir le 2001 : l’Odyssée de l’espace de notre époque. On en reparle dans 50 ans ?

Interstellar, un film de Christopher Nolan, avec Matthew McConaughey, Anna Hataway, Michael Caine, Jessica Chastain… en salle le 5 novembre.

Tags : Christopher NolanInterstellar
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

2 commentaires

  1. La bande annonce a l’air de vendre un melo nias américain dans les champs de maïs, « choisir entre sa fille et sauver le monde » (citation). bref ça fait pas envie …

  2. S
    P
    O
    I
    L
    E
    R
    Esthétiquement, le film est sublime (ce trou noir putain). La mise en scène est top et les musiques vraiment belles. La première partie est une réussite totale, on adhère à 100% aux enjeux et à la construction des personnages. La tension est vraiment très élevée lors de toute la première partie de l’épopée spatiale (la planète aquatique…). Malheureusement, je trouve que ça se gâte lors de la dernière partie (dès la planète de Mann), où le côté « science approved » laisse la place à du spiritisme wtf (OK c’est de la SF mais quand même !). La fin est très complexe et polémique. On est vraiment face à du Nolan pur jus avec une mise en place longue et un rythme qui monte crescendo, mais globalement je trouve que le film est moins « maîtrisé » qu’Inception, et limite plus difficile d’accès. Après je reste assez obsédé par l’intrigue pour scruter les sites qui expliquent la fin, puis ça donne envie de s’intéresser à l’astrophysique (et simplement de le revoir) donc mission accomplie ! Reste effectivement à voir ce que les gens en diront avec plus de recul…

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