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On ne compte plus le nombre de jeux de survie mettant en scène des zombies ou des infectés, mais peu de titres parviennent réellement à sortir du lot ou à proposer une expérience mémorable. Face à des références comme The Last of Us, Bio Hazard/Resident Evil ou Left 4 Dead, pas facile de proposer une expérience de jeu intéressante, de se faire un nom ou de proposer une action en coopération mémorable. Zombie Army Trilogy ne réunit aucun de ces 3 critères et pourtant, le titre de Rebellion est loin d’être une arnaque, surtout au tarif proposé et à l’heure de certaines polémiques qui animent certains débats sur l’avenir des jeux vidéo.

Un jeu qui s’assume tel qu’il est

Si vous cherchez le scénario du siècle, passez votre chemin. L’histoire de Zombie Army Trilogy tiendrait à peine sur une feuille et se résume à aller dégommer des zombies dans un contexte de Seconde Guerre Mondiale. La raison : Hitler a fait appel à un rituel obscur pour faire relever son armée en morts-vivants. Une troupe de valeureux soldats décide donc de mettre fin à ce plan machiavélique pour, évidemment, sauver le monde du chaos et de la destruction. On croisera sur notre route différents types de zombies par forcément très futés, des zombies kamikazes pas très discrets que l’on entend arriver en hurlant, des zombies en armure, des zombies plus résistants, des squelettes qui se sont crus dans Evil Dead, de gros zombies un peu plus intelligents et dangereux, etc…  Il y a de quoi faire et il faudra trouver la stratégie idéale pour s’occuper de chacun d’entre eux, histoire de ne pas se laisser déborder.

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L’histoire n’est qu’une excuse pour mettre des zombies un peu partout, cette compilation regroupant 2 standalones développés après la sortie de Sniper Elite V2 dont ils reprenaient le moteur physique, les maps, ainsi que le système de jeu. Sauf qu’ici, c’est le moteur de Sniper Elite V3 qui a été employé pour refaire entièrement ces 2 chapitres et en développer un 3e tout neuf.

Côté réalisation, on se retrouve donc avec une vraie évolution graphique pour les précédents volets déjà existants, même s’il faut avouer que ce n’est pas non plus particulièrement bluffant. On a droit malgré tout, sur Playstation 4, à une résolution en 1080p et un framerate à 60fps, ce qui reste une petite prouesse en soit. On remarquera cependant que ce dernier n’est pas forcément constant et que quelques chutes de framerate sont à déplorer. Le cas est suffisamment rare pour être négligeable d’autant plus qu’il ne perturbe pas particulièrement le gameplay.

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Le gameplay, parlons-en : chaque soldat dispose d’une arme principale (un fusil sniper), d’une arme secondaire (fusil mitrailleur ou à pompe) et d’un pistolet. On peut également disposer de grenades (des Stielhandgranates 24), de mines à poser ou déployer ainsi que de dynamite. A noter qu’en fonction de la difficulté, il sera plus ou moins difficile de sniper vos ennemis, le vent pouvant par exemple rentrer en compte pour définir la trajectoire de votre balle. Il faut cependant avouer que dans le feu de l’action, il n’est pas forcément évident de s’en rendre compte, mais le réalisme n’en reste pas moins plutôt poussé, chaque balle atteignant avec une précision extrême les parties du corps. Il faudra monter la difficulté au maximum pour que le choix des armes s’avère crucial car ce n’est qu’à ce niveau que les différences se ressentent entre chaque fusil : pénétration, recul, vitesse de rechargement, taille du zoom, etc… La prise en main est très rapide et il ne sera pas nécessaire de passer par moult tutoriaux avant de rentrer dans l’action. On comprendra assez rapidement que s’agenouiller ou se mettre à plat ventre permet une meilleure précision et qu’il est préférable de ne pas s’exploser la figure avec ses propres grenades. De plus, les frags sont plutôt agréables à réaliser et on a même droit à un petit ralenti de temps à autre. Il est possible de régler la fréquence de ces derniers, voir de les désactiver totalement si l’on n’est pas particulièrement fan.

Des petits détails qui font la différence

Cela n’a l’air de rien dit comme ça, mais pour cette version, 8 personnages sont jouables : 4 hommes et 4 femmes. La parité est de mise et il est fort appréciable de voir que les développeurs prennent en considération les retours des joueurs sur ce point. De plus, l’ajout de la gent féminine reste cohérent avec le contexte historique, comme c’est le cas par exemple d’Anya Bochkareva : l’armée rouge pouvait compter sur des milliers de femmes snipers dans ses rangs durant la Seconde Guerre Mondiale. A titre d’exemple, la plus connue d’entre elles, Roza Shanina, était réputée pour sa grande précision et était capable d’abattre 2 cibles en même temps, d’une seule balle.

Si on ressent assez vite que les 2 premières campagnes sont des versions remasterisées, par le côté relativement banal de la mise en scène, la 3ème offre davantage de consistance et apparaît un peu plus vivante également, par la présence d’autres survivants. Globalement, les décors ne souffrent d’aucun défaut majeur et si on est loin de la beauté d’un titre comme The Order : 1886, c’est amplement suffisant pour proposer une expérience visuellement loin d’être dégueulasse. L’ambiance est donc au rendez-vous si vous n’êtes pas trop exigeant, certaines missions pouvant même donner quelques frissons si vous détestez, par exemple, les voix de sales mioches dans un manoir hanté cherchant à vous glacer le sang en se moquant de vous à la moindre bonne action effectuée.

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La durée de vie est plus qu’honnête : comptez environ entre 13 et 16 heures pour finir la totalité des missions. Les différents modes de difficulté permettent à tous les types de joueurs de trouver un challenge qui leur convienne. Pour autant, même le mode « facile » n’est pas si facile et présente une difficulté suffisamment bien dosée pour ne pas arrêter la progression du joueur, tout en l’incitant à rester attentif et actif. Chaque chapitre se compose de 5 missions, et chaque mission dure entre 30 minutes et 1 heure pour être complétée la première fois. Ajoutez à cela un mode horde, où il faut survivre à des vagues de zombies et sur lequel on peut revenir facilement de temps à autre. C’est d’ailleurs un des avantages du jeu : il est très facile de s’organiser une petite session d’une heure ou deux étant donnée l’absence de système de progression permanente. Le jeu s’assume comme un titre de scoring et le seul véritable but est d’essayer d’enchaîner les tirs réussis pour accumuler des combos, ce qui permet évidemment de réaliser un score plus important.

Des défauts difficiles à oublier

Malgré le thème abordé par le titre et sa façon de l’aborder, on aura du mal à faire abstraction d’un certain nombre de problèmes, à commencer par le level design général qui rappellera sans doute beaucoup trop le cheminement de Left 4 Dead, l’aspect aléatoire en moins : on nettoie une zone, on se dirige vers la chambre forte, on tient la position, on se dirige vers la chambre forte et rebelote. Même si cette impression est un peu inhibée dans la troisième campagne grâce à sa mise en scène plus travaillée, la répétitivité de l’action n’incite pas vraiment à enchaîner d’une seule traite les missions.

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Si 1 des 4 joueurs décide d’être afk, vous ne pourrez pas passer à l’étape suivante.

 

On regrettera aussi le côté un peu vague des descriptions des armes et il faudra les essayer une par une avant de vraiment comprendre leur potentiel et trouver son équipement préféré. Si le coup de pied est très utile pour économiser des munitions, la hitbox n’est pas forcément très intuitive, tout comme le délai de prise en compte de l’action. Il arrive aussi parfois que ladite action ne soit carrément pas validée par le jeu : plutôt embêtant quand on veut empêcher un ennemi de nous attaquer au corps à corps. Ceci étant, le problème n’en est par forcément un tant qu’on ne joue pas en difficulté maximum.

Les décors ne sont pas toujours très cohérents avec les actions à effectuer : alors qu’il est possible de grimper sur certains immeubles en ruines, le jeu refuse de vous laisser enjamber certains obstacles qui ne semblent pas, à première vue, poser de problèmes majeurs. De même, certaines explosions traversent un peu trop souvent les murs, ce qui peut être un peu frustrant lorsque l’on joue en difficulté maximum et qu’on se croit bien protégé. Côté graphismes, certaines textures laissent à désirer ici et là, certains effet sont un peu ratés à partir du moment où l’on s’approche d’un peu trop près.

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Pas de soucis pour sauter par dessus.
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Mais pour une barrière, pas moyen.

 

Enfin, pour les modes en ligne, on regrette l’impossibilité de connaître son ping avant de démarrer une partie, le matchmaking automatique étant, certes, efficace pour trouver des joueurs sans trop nous faire patienter, mais qui n’aura aucun scrupule à vous faire rejoindre la partie d’une personne habitant à l’autre bout du monde. Résultat : même en étant l’hôte de la partie pour être certain d’avoir le meilleur timing, on ne peut pas dire qu’il soit possible de jauger tout le potentiel de la coopération avec des inconnus, étant donnés les lags provoquant des retards sur l’action perçue par les différents joueurs. Les choses peuvent s’empirer pour les personnes cherchant un peu de challenge en activant, par exemple, les tirs amis. Au-delà de ce problème qui concerne purement la connexion (on peut parfaitement tomber sur des joueurs qui n’ont aucun soucis), on aura également du mal à optimiser l’efficacité du groupe à moins que les joueurs ne se connaissent et connaissent parfaitement les différentes armes. Mais les modes de jeux proposés et leurs finalités justifient difficilement une organisation poussée de la part des joueurs qui n’y verront là qu’une occasion de faire une petite partie entre amis.

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Zombie Army Trilogy se présente comme une très bonne surprise sur Playstation 4 pour 50€. S’il est loin de présenter assez d’arguments pour être le jeu du siècle, il se présente sans problème comme un bon jeu d’action en coopération qui assume parfaitement son côté un peu kitch tout en proposant une mise en scène suffisamment efficace pour faire vivre l’environnement de jeu, le tout accompagné d’une durée de vie plus qu’honnête. Il souffre finalement de peu de soucis techniques vraiment gênants et à l’heure des blockbusters qui sortent avec x problèmes à leurs sorties ou tentent de justifier une durée de vie médiocre, Rebellion prouve qu’il est encore possible de proposer une expérience de jeu simple et intéressante en se basant sur les retours des joueurs. A noter que la version PC propose même un tarif plus avantageux, pour celles et ceux qui posséderaient les 2 précédents standalones, et que les développeurs ont également pris la peine d’expliquer (en anglais) leur démarche avec cette compilation. 

Tags : HitlerPlaystation 4psnRebellionZombie Army Trilogy
Yana

Gentle Geek Yana

Non.

Un commentaire

  1. Bonjour, tres bon test! perso je trouve qu’il y a de gros ecarts niveau difficulté entre les missions…par exemple moi je suis bloqué au niveau de l’église …meme en mode facile ça passe pas..
    mais sinon pour tout fan de jeu de zombies il est tres bon.. :)

Commentaires