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Gentlegeek suit depuis un moment l’évolution de Borderlands 2, nous avions même été conviés à une présentation privée du jeu dans les locaux de 2K Games. A l’époque, tenir notre langue était un exercice difficile tant cet opus nous avait impressionné, tant par sa conception que part son visuel. De plus, l’interview de deux personnes clés de l’équipe de développement avait aussi montré un réel engagement de la part du studio dans son jeu, ce qui est souvent bon signe pour ce dernier.

Borderlands 1 était, à sa sortie en 2009, une sorte d’ovni dans une année gaming placée sous le signe de la médiocrité et des occasions manquées. Cell-shading, humour omniprésent, ne se prenant pas au sérieux, ravivant la flamme du style Hack n’Slash… Mais il souffrait d’un problème fondamental : c’était un jeu console. Textures baveuses, vision à courte distance, maps de taille réduite. On avait souvent du mal à garder en tête que Pandore était une planète.

Paradoxalement, son défaut a aussi été son salut, car le jeu s’est massivement vendu ce qui a encouragé l’éditeur à sortir une version PC. Portage honnête, il ne corrigeait hélas pas les problèmes graphiques du titre. Bref, Borderlands 1 était un bon jeu, mais avec ses faiblesses qui ont longuement alimentées le camp des fans et celui, très tranché, des non-fans. Toutefois, il s’est très bien vendu sur PC, ce qui a fait réfléchir l’éditeur sur la suite d’une nouvelle licence à succès. Borderlands est ainsi devenu le premier opus d’une potentielle trilogie, puis plus un mot jusqu’à l’annonce du développement de Borderlands 2 en aout 2011.

 

Avis général

La crainte de nombreux joueurs était que ce soit en réalité un Borderlands « 1.5 » qui soit développé, après que le studio ait annoncé ne pas vouloir réinventer la roue, et surtout améliorer ce qui existait déjà. Autant être clair, c’est très loin d’être le cas !

La première raison, c’est que Borderlands 2 est un jeu PC. Le nombre d’options graphiques n’est qu’un des nombreux signes de ce constat. Les maps sont gigantesques et très peuplées, les détails sont absolument partout, les paysages somptueux même de loin. Enfin, PhysX fait une apparition plus que remarquée : tissus déchirables et mobiles, particules lors des impacts de balles ou encore des effets liquides très convaincants.

La seconde, c’est que Gearbox a bien tenu ses promesses en améliorant chaque aspect du jeu. L’un des crédos phare étant que le nombre d’armes est pratiquement impossible à calculer. Mais l’on peut aussi citer le feeling des combats nettement plus nerveux, favorisant largement un style proche des comics : arriver avec classe et de manière improbable dans le camp adverses et trucider joyeusement les occupants, à grand renfort de situations épiques s’enchainant très rapidement. Même l’interface, conçue pour être utilisée à la manette, deviendrait presque agréable à utiliser.

Pour terminer ce rapide tour du propriétaire, il faut rajouter que la durée de vie du jeu est d’environs 25 heures pour un bon joueur. Sachant que le potentiel de rejouabilité est très élevé, plus les DLC à venir (voir plus bas), Borderlands 2 met la barre très haut.

 

Multijoueur et écran splitté

Le point fort de la série, c’est un multijoueur aux petits oignons, n’excluant pas de jouer en solo. Quatre joueur maximum, et des ennemis qui deviennent de plus en plus nombreux et forts avec le nombre de participants.

Plus de catastrophique GameSpy, bonjour à Steam ! Inviter, ou s’inviter, dans une partie est réellement très simple. Seule la question des quêtes réalisées ou non n’est pas toujours très claire, car les différentes parties « fusionnent » entre-elles. Si vous voulez faire le jeu à fond, faites le en solo une première fois, ou bien soyez parfaitement synchronisé avec vos amis.

Autre point important, sur console vous pourrez jouer en écran splitté avec vos conjoints/potes/famille. C’est devenu une qualité vraiment très rare depuis quelques années, afin d’inciter les joueurs à jouer en ligne (abonnements Live, une console par joueur, une copie du jeu par joueur, etc.). La rapidité des parties et le fun instantané de Borderlands 2 devrait faire succès chez les joueurs console.

 

Scénario et chipotages

L’écriture du scénario et des quêtes secondaires est une réussite, dès la scène d’ouverture on sens que le ton va être décapant. L’humour noir très présent donne un charme tout particulier aux dialogues, qui sont par ailleurs très bien doublés en français. Et même si la majorité des quêtes sont de type fedex, c’est assez bien masqué par de mini-arcs scénaristiques secondaires, ainsi que certaines facilités de gameplay (il n’est plus nécessaire de sortir du véhicule pour ramasser l’objet de quête, par exemple).

De plus, on croise les personnages du premier opus. Ca n’a l’air de rien, mais on éprouve une certaine fierté de voir « son » personnage favoris avoir réussi à continuer sa vie. Les interactions sont nombreuses avec eux, ce qui renforce la continuité de l’histoire.

En parlant de personnages, impossible de passer à côté du Beau Jack (Handsome Jack en anglais). Haut en couleurs, c’est un ennemi charismatique bien que totalement exagéré que Gearbox a créé. C’est un plus par rapport au premier, où rien ne personnifiait vraiment le camp adverse.

 

Savoir étriper son adversaire avec classe selon la Convention de Genève

Borderlands 2 revisite totalement le système de loot. En effet, chaque arme est constituée d’un certain nombre d’éléments aléatoires, chacun ayant un modèle 3D dédié et des bonus spécifiques. Le résultat, c’est qu‘il est virtuellement impossible de looter deux fois la même arme. Il va y avoir des choix difficiles à faire ! Même chose pour les boucliers et les différents mods. En revanche, le système de couleurs et de rareté reste le même. Par dessus tout ça il faut ajouter les armes E-Tech, de couleur rose, qui sont des armes très étranges. Vous pourrez par exemple trouver un fusil d’assaut à tir rapide avec des grenades à la place des balles, ou encore un fusil mitrailleur tirant en V.

De plus, il est possible de personnaliser son personnage. Tête/casque et tenues/schémas de couleur. Les apparences se présentent sous la forme d’items à looter, puis à activer. A partir de là, vous pouvez vous rendre dans Sanctuary où une machine permet de vous changer gratuitement. Les tenues sont très nombreuses, et spécifiques à chaque classe, ce qui devient en soi un objectif de jeu. A noter que les véhicules sont aussi concernés, certaines skins sortant vraiment du lot.

En parlant de véhicules, vous retrouverez celui du premier opus, mais aussi de nouveaux plus rapides et plus efficaces. Les maps routières étant de grande taille, vous n’avez pas fini de vous amuser dessus ! (J’ai un petit faible pour The Dust). Les contrôles sont les mêmes que dans le premier, bien que cette fois vous pourrez trouver plus d’options de configuration dans le menu du jeu.

Par contre, oubliez les belles images de corps à corps des vidéos. Il n’y a qu’un coup, et aucune arme. Sauf si vous avez une arme à baïonnette, car dans ce cas l’animation change.

 

Collection de papillons

Le bestiaire a été largement amélioré. En fait, vous aurez presque de la nostalgie en recroisant des bêtes présentes dans le premier opus. Bêtes à changement de phase, grimpeurs, bougeant sous la surface… Même les humanoïdes sont plus diversifiés. Ces derniers sont d’ailleurs capables d’utiliser le matériel trouvé à portée, y comprit les munitions.

Mais le must reste les robots. Il vont vous en faire baver comme jamais. Ils sont rapides, nombreux, solides, ne partent pas en courant et ils font très mal. Certains sont même capables de se reproduire ! Certaines séances de jeu en multijoueur se sont transformées en combat acharné de plusieurs minutes contre une armée sans fin, à vider l’intégralité des chargeurs sans même viser avant d’être submergés. Le tout secondé par une bande son de combat très entrainante.

 

Points de Brutasse, mauvaise traduction et excellente idée

Pour dynamiser le jeu, de très nombreux défis sont proposés, en plus des succès Steam habituels. Tuer X ennemis avec telle arme, en l’air, la nuit… Chaque niveau (sur cinq) complété vous rapporte un jeton « brutasse ». Ce dernier permet alors d’utiliser un système très sympathique de personnalisation de vos personnages.

Lorsqu’un jeton est dépensé, cinq caractéristiques sont tirées au hasard dans une longue liste de possibilités : dégâts des armes, vitesse de rechargement, santé maximum… Chacun étant associé à un petit bonus (+0.3%, +0.8%, etc.). Vous devrez donc choisir votre bonus préféré dans la liste de cinq. Votre choix sera intégré à ceux fait précédemment, et vous constituerez ainsi une série de bonus de plus en plus importants. C’est un très bon moyen de rendre son personnage encore plus unique. Et d’ailleurs, ces points seront communs entre vos différents personnages. Petit détail pour les puristes, les bonus sont désactivables très simplement.

 

Gros son

Les musiques du jeu sont plus dynamiques, très peu servent d’ambiance pure. La raison est simple : les maps ne sont plus vides, ainsi les combats s’enchainent très vite et la musique doit suivre le rythme. L’OST est sortie en CD en même temps que le jeu, et vaut le coup. Faites un tour sur Youtube si vous voulez en écouter quelques pistes.

[youtube l6eSksEp27U 320 180]

De plus, la musique d’introduction est une vraie trouvaille (Short Change Hero The Heavy). Elle reprend bien le flambeau de Ain’t no Rest for the Wicked du premier épisode.

 

DLC, le retour de la vengeance

Gearbox annonce quatre DLC scénarisés (contre trois dans le premier, dont un très limité). Pas d’information sur les contenus à venir, mais l’univers de Borderlands 2 laisse largement la place à des histoire parallèles. Espérons retrouver la qualité d’un Zombie Island ou d’un General Knoxx. Un Season Pass permet de précommander les quatre DLC pour le prix de trois (mais il est possible de le trouver moins cher assez facilement). Les plus prudents attendront d’en savoir plus, d’autant que certains indices laissent penser qu’au moins un DLC aurait été sous-traité, ce qui était le cas du très moyen DLC Robot Revolution et du très simple Moxxi’s Underdome.

Il faut ajouter à ces quatre-là qu‘il y aura un certain nombre de petits DLC, tels que la cinquième classe de personnage (que les heureux possesseurs d’une version collector auront « gratuitement ») ou encore le Creature Dome (bonus de précommande Gamestop). Il y aura probablement des apparences supplémentaires pour les personnages, ce que laisse présager le système SHIFT de Gearbox intégré au jeu. Notez bien que le Season Pass ne concerne pas ces petits DLC. C’est un choix assez critiquable, d’autant que cet état a été annoncé après la sortie du jeu.

 

SHIFT

Peu d’informations circulent encore sur ce système de codes présent dans le jeu. Gearbox fait encore des tests de charge, et ne permet que de récupérer des Golden Keys avec les codes lâchés régulièrement sur Twitter ou Facebook par Gearbox. Mais ce système de code peut permettre à Gearbox de court-circuiter Steam et de contrôler directement les bonus et DLC exclusifs du jeu. L’inscription se fait dans le jeu, et permet de gagner une Golden Key.

 

Cette dernière permet d’ouvrir un coffre spécial dans Sanctuary, avec l’assurance d’avoir des items de très grande qualité (mais pas forcément utiles). Un conseil, conservez vos Golden Keys pour quand vous serez au niveau maximum, le contenu s’adaptant à votre niveau.

 

Borderlands 2, GOTY ?

Après une semaine de sortie (un peu plus pour le continent américain), le jeu est dans le top des ventes partout où c’est possible. Les statistiques Steam laissent aussi peu de doute sur le jeu le plus joué actuellement.

L’année a été assez riche en grands titres, plus ou moins attendus, et pourtant Borderlands 2 sort clairement du lot. A n’en pas douter, Noël sera aux couleurs du dernier né de Gearbox !

 

 

Le mot de la fin. TUE TUE TUE TUE !

Borderlands 2 est un exemple trop rare de l’intérêt de laisser un studio travailler dans de bonnes conditions. A aucun moment on ne ressent qu’une partie a été bâclée ou abandonnée trop vite. Un signe qui ne trompe pas : les très nombreux easter-eggs cachés un peu partout, parfois même sous forme de quêtes complètes (vous allez livrer des pizzas dans des égouts ;) ). Même Minecraft y passe !

 

De même, les développeurs jouent à leur jeu. C’est bête à dire, mais on a tous en tête des exemples, même à gros budget (Mass Effect 3…), où un problème majeur aurait été corrigé si la personne concernée avait testée seulement quelques minutes son travail. Souvent par pression de l’éditeur qui ne laisse pas une seule seconde de répit aux équipes, quitte à couper dans les phases de tests.

L’équipe de Gentlegeek y joue tous les soirs depuis une semaine, et les nuits sont invariablement plus courtes depuis ! Et ça risque d’être le cas encore longtemps !

Bref, Borderlands 2 est une excellente surprise à tous les niveaux. Surtout après un Duke Nukem Forever ayant laissé un très sale gout dans la bouche des joueurs. Le prochain gros titre de Gearbox, Aliens: Colonial Marines, sera peut être bien plus qu’un énième FPS générique de science-fiction ;)

 

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Moff Tigriss

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