close

Cités d'or title

La deuxième saison de cette mythique série des années 80 arrive dimanche 7 avril sur TF1, et si vous voulez vous rafraîchir la mémoire avant de repartir à l’aventure en compagnie d’Esteban, Tao et Zia, un coffret Blu-Ray est désormais disponible.

Adaptées de très loin du roman de Scott O’Dell Les routes de l’or, Les Mystérieuses Cités d’Or nous emmènent découvrir le Nouveau Monde, au XVIème siècle. On y suit Esteban, jeune orphelin vivant à Barcelone, qui s’embarque sur l’Esperanza dans l’espoir de retrouver son père. En route vers l’Amérique du Sud, il rencontre Zia, jeune Inca enlevée par les Espagnols pour leur servir de guide, Tao, dernier survivant du peuple de Mu, et se liera également d’amitié avec Mendoza, navigateur espagnol avide d’or, mais gentil dans le fond, et ses deux compères, Pedro et Sancho.
Ensemble, ils braveront tous les dangers, des tempêtes aux mystères de la jungle amazonienne, des Espagnols avides d’or eux-aussi (mais nettement moins cools que Mendoza) aux Olmèques, pour trouver les Cités d’Or.

Étonnamment, malgré ses trente ans, la série a plutôt bien vieilli, certainement grâce à sa trame très classique, mais qui reste une valeur sûre : des enfants qui chassent un trésor, ça marche presque à tous les coups.
Le trio de héros est plutôt attachant, Esteban le fonceur, Tao l’intello et Zia… Zia la fille XD, mais qui n’hésite pas non plus à foncer quand il faut, et qui n’est pas (trop) réduite à la potiche. Mendoza, leur allié, reste ambigu jusqu’à la fin, et son évolution est assez plaisante à suivre. Quant à Pedro et Sancho, ils apportent une certaine fraîcheur comique, sans trop tomber dans la lourdeur. Bref, les personnages principaux offrent une dynamique qui fonctionne plutôt bien, et qui nous entraîne sans peine dans leur sillage.

Les « méchants » et autres personnages secondaires sont évidemment bien moins fouillés (enfin, ça va pas chercher très très loin non plus chez les héros), mais réussissent néanmoins à ne pas sombrer dans le ridicule ou la caricature basique, sauf en cas de comique de situation.

El gran condor pasa.Copyright : © CLT/NHK
El gran condor pasa.
Copyright : © CLT/NHK

 

L’intrigue quant à elle, tout en restant une intrigue de dessin animé pour enfants, est tout de même assez riche pour qu’on n’ait pas l’impression de « remplissage » sur 39 épisodes : elle prend le temps de poser les personnages, les enjeux, le décor. Et propose des aventures dont tout le monde rêve quand il est petit, et même quand il est grand : explorer des ruines, découvrir des grottes, des sous-terrains, des passages secrets, des mécanismes d’ouverture, trouver des parchemins, des cités cachées, naviguer à bord d’un bateau EN OR avec la voilure qui sort TOUTE SEULE, piloter le grand condor… Ça marchait sur les enfants il y a trente ans, ça marche sur les enfants, et les grands enfants, encore aujourd’hui. Seule l’intervention des Olmèques sur la fin, qui semblent un peu sortis du chapeau, laisse à désirer. Mais bon, on ne va pas pinailler.

L’ensemble est servi par une animation d’assez bonne facture, qui fait la part belle aux différents paysages rencontrés, et qui rend assez bien le sentiment de partir à l’aventure, aidée par une musique qui, malgré ses sons de synthé très en vogue à l’époque, créé plutôt bien le mystère lors des explorations de temples souterrains, et autres endroits étranges.

Au final, en se situant au XVIème siècle, la série évite les écueils qui auraient pu la rendre kitsch : pas de costumes passés de mode, pas de musique tentant de coller à une époque. Quelques coupes de cheveux sont quand même là pour montrer que Farah Fawcett était au sommet de sa gloire au même moment, mais globalement, ça passe.

Comment ça, hors sujet ?
Comment ça, hors sujet ?

 

Enfin, l’intrigue et le contexte n’étant pas vraiment dignes des bisounours (pour rappel, on a : un orphelin, une fillette arrachée à sa famille, un autre orphelin, DERNIER de son peuple, le tout sur fond de conquête espagnole, et donc de massacre des Indiens, et des Indiens qui aiment bien sacrifier les jeunes gens purs), on échappe aussi au cucul la praline qui plane parfois sur certaines vieilles séries.

Bref, en un mot comme en cent, Les Mystérieuses Cités d’Or, ça envoie du lama. Ou, plus sérieusement, tout en restant une série pour enfants, et malgré un doublage parfois un peu moyen (cette pauvre Zia passe régulièrement pour une gourdette, même en disant des choses intelligentes), ça fonctionne très bien.

Ce coffret nous promet une image et un son restaurés, aussi, passé l’intérêt que peut avoir, ou pas, la série, voyons l’intérêt que présente, ou pas, le coffret.

Entre la série d’origine et le contenu des blu-ray, il y a clairement un monde. La différence est un peu moins importante avec les DVD déjà disponibles, mais on a des couleurs vives, une image plus claire, plus propre, plus fraîche, c’est vraiment très agréable. On n’échappe pas, en revanche, aux défauts inhérents au passage à la HD : ce qui pouvait baver dans l’original (comme les premières images du générique par exemple) bave un peu plus, et un phénomène de flou touche parfois des personnages, des éléments du décor, surtout lorsque les scènes étaient peu détaillées à l’origine. Mais à moins d’avoir le nez collé à l’écran, c’est loin d’être gênant. Globalement, la série prend vraiment un petit coup de jeune, les paysages prennent un peu plus d’ampleur chatoyante, c’est vraiment mignon.

Copyright : © CLT/NHK
Copyright : © CLT/NHK

Les documentaires de fin d’épisodes en revanche, qui n’ont déjà pas très bien vieilli, ne ressortent pas grandis de la restauration : l’image est un peu plus propre, moins parasitée, plus claire, mais en contrepartie, elle souffre d’un effet de neige pixelisée dès qu’il y a un aplat de couleur. Et ça tombe bien, puisqu’entre le lac Titicaca, le ciel bleu, et la forêt amazonienne, des aplats, y en a plein. Mais que voulez-vous, on ne peut pas faire de miracle, et ça reste largement regardable.

Le son, quant à lui, est clair, même si la musique a parfois tendance à couvrir les dialogues, mais l’ensemble reste de bonne qualité, sans distorsions impromptues comme ça peut arriver sur les vieilles séries.

 

Copyright : © CLT/NHK
Copyright : © CLT/NHK

Au niveau du contenu en revanche, hormis les bonus, l’ensemble est assez austère : les menus sont sympas, mais sans fioritures, la VO est absente, ce qui est vraiment dommage. Pour ceux qui voudraient faire découvrir la série à leur descendance, on est d’accord que le japonais sous-titré, la descendance s’en fout, mais pour les adultes nostalgiques et curieux, ça manque vraiment, surtout pour Zia. Il n’y a pas non plus de sous-titres français : amis sourds et malentendants, ce coffret n’est pas pour vous.

Les Bonus de l’édition Blu-ray sont les mêmes que ceux contenus dans le coffret DVD déjà disponible  : sur le papier, ils s’annoncent intéressants, quoiqu’assez courts, et tiennent sur un DVD. On y trouve :

Une comparaison Storyboard / Séquences (7min 23) sur les épisodes 1, 2, 13, 35 : plutôt pour ceux qui s’intéressent aux étapes de la création d’un épisode, ce bonus est pertinent, mais il aurait largement profité des possibilités offertes par le blu-ray en se retrouvant en bonus interactif directement sur les épisodes concernés, et non laissé à part sur un disque différent.

Copyright : © CLT/NHK
Copyright : © CLT/NHK

 

Des scènes coupées (2 min 10) sur les épisodes 1, 4, 32 : Un bonus tout à fait facultatif ; 3 épisodes sur les 39 que compte la série, sans compter que les scènes en elles-mêmes ont peu d’intérêt.

 Les coulisses de la production (36 min) : entretiens avec Jean Chalopin, Bernard Deyriès et Shuki Levy (le compositeur). Ce bonus retrace les difficultés rencontrées pour parvenir à produire la série, comme la nécessité des documentaires à la fin, la chaîne japonaise NHK ne participant au projet qu’à la condition d’une visée « culturelle » de la série, l’organisation des équipes d’animation et de production, etc.
On y apprend également tout un tas de choses, comme le fait que la série devait continuer jusqu’à trouver 7 Cités d’Or partout dans le monde. Un bonus vraiment intéressant.

– Les origines de la série : Un entretien écrit avec Mitsuru Kaneko, le scénariste.

Un extrait d’un épisode en japonais (5 mn) : un petit extrait en japonais, permettant de se rendre compte des différences de doublage, de musique. Le doublage français n’est pas mauvais, mais Zia a l’air moins niaise en japonais. Les personnages semblent cependant un peu plus graves. A défaut d’avoir la version japonaise intégrale disponible, ce bonus permet au moins de se faire une petite idée de ce que ça peut donner.

Enfin, le coffret collector comprend le premier volume du manga, dont nous vous avions déjà parlé.

 Copyright : © CLT/NHK
Copyright : © CLT/NHK

 

Si certains douteront sans doute de l’intérêt d’acheter un coffret blu-ray pour une série parfois plus vieille qu’eux, les fans absolus hésiteront peut-être moins, surtout que le premier volume du manga est compris dans le lot.
Sachant que la série reste une série efficace, chacun sera juge chez les autres : l’image restaurée permet de redécouvrir et de faire découvrir la série sans ce voile terne « ah-mais-c’est-vieux » qui peut rebuter d’emblée, et de partager quelque chose avec sa progéniture. Votre porte-monnaie sera l’ultime juge, le coffret étant assez onéreux.

Coffret Blu-ray :
– Format image : 4/3
– Format son : 2.0
– Nombre d’épisodes : 39
– Langue : Français
– Prix indicatif : 79.95 €

Tags : Bernard DeyrièsEstebanJean ChalopinKazeLes Mystérieuses Cités d'OrTaoTia
Aurigabi

Gentle Geek Aurigabi

Fille de Mary Poppins et Xena la Guerrière, aime se promener dans les bois pluvieux. Avec une console. Ou un comics. Avant que les cylons n’arrivent…

6 commentaires

  1. Série franco-japonaise diffusée d’abord au Japon, avant le reste du monde, et dont le titre original est Taiyō no ko Esteban… Je suis pas tout à faire sûre que la VF soit la version originale :p

  2. Franchement j’aime beaucoup la saison 2, moins que la première mais les auteurs ont su conserver l’esprit de la série. Et malgré les différences, ils respectent bien la franchise je trouve.

  3. Les musiques de la première saison étaient excellente pour l’époque.
    J’ai vu le premier épisode de la nouvelle saison, les couleurs sont chatoyantes. Ca fait même bizarre de voir la suite de ce truc vieux de 30 ans. J’ai l’impression que c’était hier.

Commentaires