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Cinéma

[Critique DVD] Super 8 : déjà culte ?

Hommage évident aux films d’aventures des années 80, ode à l’enfance et à l’imaginaire, Super 8 a su tirer son épingle du jeu au coeur d’une année riche en blockbusters de tout poil. La sortie du film en DVD et Blu-ray est l’occasion pour GentleGeek de combler l’absence de critique d’un long métrage qui le vaut bien ! Les visuels utilisés pour illustrer cet article sont issus du DVD.

Été 1979, une petite ville de l’Ohio. Alors qu’ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoin d’une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils ne tardent pas à comprendre qu’il ne s’agit pas d’un accident. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité… Une vérité qu’aucun d’entre eux n’aurait pu imaginer.

Abrams, ce grand enfant

Super 8 prend donc place à la fin des années 70, une époque de toute évidence chère au réalisateur J.J. Abrams, qui a également assuré la scénarisation du film. Le nom de ce cinéaste ne vous est sans doute pas inconnu puisqu’on lui doit de nombreuses séries télévisées à succès de ces dernières années, parmi lesquelles Alias, Lost, ou encore Fringe. Abrams s’est également illustré au cinéma en dépoussiérant des franchises comme Mission Impossible – il a signé le troisième épisode des aventures d’Ethan Hunt – et Star Trek, en 2009. Dès lors, difficile de ne pas partir confiant, le réalisateur étant plutôt un gage de qualité – si ce n’est pour le final de Lost, mais ce constat est plutôt à mettre sur le dos des producteurs executifs de la série, dont Damon Lindeloff, qui n’a pas vraiment fait d’étincelle cette année avec Cowboys et Envahisseurs.

Joe, Charlie, Alice et les autres : les héritiers de Choco et compagnie ?

 

Comme il l’explique dans les bonus du DVD, J.J. Abrams a mis beaucoup de lui-même pour raconter l’histoire de Joe Lamb, un gamin complètement perdu après la disparition tragique de sa mère qui va se tourner vers l’imaginaire pour tenter d’avancer. Acoquiné avec son copain Charlie qui possède une caméra super 8, ils vont se mettre en tête de réaliser un film de zombies pour participer à un festival. Bravant les interdits pour aller filmer dans une gare désaffectée, les deux ados, accompagnés d’autres camarades de classe, vont cependant assister au déraillement spectaculaire d’un train militaire transportant une mystérieuse cargaison… et l’armée, consciente que des témoins ont assisté à la scène, va tout mettre en oeuvre pour les retrouver. C’est alors que la ville de Lilian devient de théâtre d’attaques aussi violentes qu’étranges.

Un film qui jongle avec les styles

Tantôt film d’aventure vintage à la sauce Goonies, tantôt film fantastique qui pioche du côté de références telles que E.T. voire, dans une moindre mesure, Alien, sans oublier un hommage évident aux films de zombies kitchs, Super 8 jongle avec les gens et multiplie les références avec fluidité et brio, ne cessant de faire vibrer la corde nostalgique du spectateur, suffisamment âgé pour s’être épris des Goonies et autres films d’aventure typiques des années 80 – Indiana Jones en tête. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Super 8 est produit par Steven Spielberg, puisqu’on retrouve la patte typique du réalisateur, déjà à l’origine de l’histoire des Goonies, dont il avait confié la scénarisation à Chris Columbus.

Joe, un ado en mal de repères… et de père ?

 

Pour autant, Super 8 ne s’adresse pas uniquement aux jeunes trentenaires – ou vieux vingtenaires, ouh que ce mot est moche – et sait adapter son discours selon les âges. Présenté comme un film accessible « dès dix ans », il faut tout de même mettre en avant certaines scènes plutôt violentes, et une thématique de fond assez « grave » : celle du deuil, vécu par un enfant. Certes, sur ce point-là, on est loin, très loin d’un film comme Le Secret de Thérabitia qui rendrait n’importe quel gosse sain d’esprit totalement dépressif, mais il faut quand même le souligner, même si cette thématique tient finalement à elle seule toute la puissance de l’histoire, bien loin devant la créature qui ne se dévoile que tardivement, à l’image du monstre de Cloverfield – un autre film d’Abrams. Émouvant, Super 8 sait aussi se montrer spectaculaire, comme en témoigne l’extraordinaire scène de déraillement du train, qui risque de rester dans les annales.

Ca donne pas très envie de prendre le train…

 

Parce qu’il réussi à mélanger habillement une multitude de thématiques sans perdre le spectateur en route, et parce qu’il bénéficie également d’un casting très convaincant – on saluera d’ailleurs la performance de la jeune Elle Fanning, petite soeur de Dakota, vue chez Spielberg dans la Guerre des MondesSuper 8 est un divertissement complet et très plaisant. Si on devait chipoter et lui trouver un défaut, ce serait peut-être sa fin, finalement très simpliste et expéditive quand on tient compte du réel fond du film. De là à dire que ce constat gâche le film, il y a une limite qu’il ne faut pas dépasser. Bref, l’un des films les plus marquants de l’année, à ne surtout pas rater – jusqu’à son générique de fin, un vrai régal !

Les Bonus du DVD

Comme de coutume, le Blu-ray est mieux servi que le DVD, mais ce dernier propose tout de même quelques suppléments intéressants :

  • « Le rêve derrière Super 8 » : Un making of de 15 minutes qui se concentre sur la vision du réalisateur J.J. Abrams concernant les thématiques abordées dans le film. Le créateur de Lost y évoque son enfance dans une intéressante interview, et on comprend qu’il a mis beaucoup de lui dans Super 8. Abrams étant quelqu’un de plutôt discret en temps normal, il est intéressant de le voir ici s’exprimer à coeur ouvert. La vidéo dévoile également des images du tournage, et donne la parole aux acteurs, ainsi qu’au producteur Steven Spielberg.
  • Commentaire audio du film par J.J. Abrams (réalisateur), Larry Fong (directeur de la photographie) et Bryan Burke (producteur) : l’occasion d’en apprendre plus sur les coulisses du tournage, la mise en scène et les effets spéciaux, notamment au sujet de l’extraordinaire scène du train. Un commentaire riche et exhaustif qui n’évite pas certaines longueurs, mais qui donne cependant suffisamment d’infos et d’anecdotes pour ne pas être ignoré.
  • « Il vit ! » : un module de 11 minutes spécifiquement consacré à la créature que l’on découvre au fil du film. Une vidéo à ne regarder qu’une fois le film visionné, au risque de se spoiler. En plus de se focaliser sur la création du « monstre », ce module s’intéresse également à la mise en scène utilisée pour ne pas trop en montrer, et ainsi garder le mystère jusqu’au bout. Très intéressant supplément.
Super 8, un film de J.J. Abrams avec Joel Courtney, Elle Fanning, Kyle Chandler, Ron Eldard… Disponible en DVD et Blu-ray chez Paramount depuis le 3 décembre.
Tags : Blu-rayCritiquedvdParamountSuper 8
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

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