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Après l’échec d’Alcatraz, qui n’a pas été renouvelée la saison dernière,  et la fin de Fringe cette année, sans parler de Terra Nova, série qui n’a pas vraiment tenu ses promesses, aura-t-on quelque chose d’intéressant dans le genre mystéro-fantastico-science-fiction à se mettre sous la dent avec Revolution, la nouvelle série sortie de chez Bad Robot ? Au vu du pilote, le doute est permis…

Revolution, c’est donc la nouvelle série produite par J.J Abrams, qu’on ne présente plus depuis Alias, Lost, Fringe, Star Trek. On y trouve également Eric Kripke (Supernatural) en tant que scénariste et showrunner, et Jon Favreau (Iron Man, Iron Man 2, Iron Man 3, Cowboys et envahisseurs) à la réalisation, pour le pilote du moins.

Un jour, c’est le blackout : plus d’électricité nulle part, a priori, plus de moteur à explosion non plus, un vrai drame. Un homme (qui est une allégorie de la dépression nerveuse)  télécharge un programme en catastrophe sur une clé USB ultra fashion, avant de regarder un avion tomber, atterré, sous les yeux de sa femme (Elizabeth Mitchell) et de ses enfants, non moins atterrés.
Quinze ans plus tard,  la nature a repris ses droits dans les villes (Mère Nature est particulièrement vivace …), et les humains se sont organisés autrement : comprenez par là qu’ils retroussent leurs manches, forment de petites communautés, pendant, bien évidemment, que les plus malins font régner la peur sur tout ce beau monde.

On retrouve notre petite famille du début. Papa Matheson (Tim Guinee) est toujours aussi dépressif, et les enfants ont bien grandi : Charlie (Tracy Spiridakos) est une petite rebelle (normal, c’est l’héroine), et Danny (Graham Rogers) est un fils obéissant. Et asthmatique, dans une monde désormais sans hôpitaux, sans pharmacies. Je vous laisse deviner le potentiel de boulétude du personnage*…
Mais bref. Les Matheson ont survécu pendant quinze années après le blackout, tout va bien. Jusqu’au moment où une milice débarque dans leur hameau, sous le commandement du Cpt. Tom Neville (Giancarlo Esposito). Et là, c’est le drame (encore) : M. Matheson prend une balle dans le bide, son fils Danny est enlevé par la milice, et Charlie arrive juste à temps pour recueillir les derniers mots de son père.
Et ni une, ni deux, elle se met en route avec sa belle-mère et l’instit du coin, pour tenter de trouver son oncle, qui pourra peut-être l’aider à retrouver son frère.

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Le pitch de départ, c’est-à-dire le blackout et la vie après, sur fond de mystère à la sauce Bad Robot était, à défaut de très original, plaisant sur le papier. Le passage en images l’est un peu moins.

Pour faire simple, disons que ce pilote est prévisible de la première seconde à la dernière. Sans exagération. Et en plus d’être prévisibles, certaines choses sont mises en place avec les pieds.

Par exemple : il faut introduire un personnage masculin sexy, à peu près du même âge que Charlie, histoire de créer un cadre propice à une amourette. Pourquoi pas, je n’ai rien contre les amourettes. Le problème, c’est qu’au lieu de faire en sorte que Nate (le mâle jeune et sexy) rejoigne le trio de manière naturelle, on nous monte de toutes pièces un truc ridicule tellement c’est cliché.
On a un peu le même problème lorsque l’histoire suit Danny le captif asthmatique : il est présenté comme un boulet fragile depuis le début de l’épisode, on SAIT qu’il ne va probablement pas s’échapper tout seul. Tenter de nous faire gober qu’il a réussi, pour le faire se pâmer d’une crise d’asthme quelques mètres plus loin, juste histoire d’introduire un personnage qu’il y avait cent douze façons intelligentes d’introduire autrement … C’est un peu dommage.

Pfff. T’es trop un boulet, Danny.

Ensuite, messieurs les scénaristes, faites soigner vos troubles schizophréniques, et cessez d’écrire des personnages féminins que vous présentez comme rebelles, fortes, doués dans le maniement des armes, etc, si c’est pour les mettre vingt minutes plus tard en échec face à un agresseur pas très doué, juste pour faire apparaître le sauveur mâle dans sa blanche armure. DEUX FOIS. C’est irritant au possible, ça dessert les personnages… Sans compter que c’est un peu une insulte à notre intelligence.

Pour l’instant donc, nous avons du cliché, de l’enchaînement peu inspiré. C’pas très vendeur, je vous l’accorde. Et ce ne sont pas les effets spéciaux, heureusement peu nombreux, qui relèvent le niveau.

Les personnages, peut-être ?
Alors, nous ne sommes qu’au pilote, on ne va pas trop s’avancer, mais… Si Charlie est mignonne, avec son côté naïf (ou niaise, c’est selon) et rebelle, si le Capitaine Neville semble un chouilla profond malgré sa méchanceté, les autres sont au mieux fades, au pire ridicules. Sans parler du cliché mentionné plus haut de l’héroïne trop forte mais incapable de recharger son arbalète.
Pas un brin de surprise là non plus, tout est convenu. Peut-être Danny nous surprendra-t-il par sa profondeur psychologique d’ici quelques épisodes, mais… J’ai comme un doute. Heureusement, il nous reste l’espoir que ceux qui n’ont pu briller dans le pilote s’étoffent (ou s’étouffent, ça dépendra de votre humeur du jour) un peu au fil de la saison, et que les nouvelles têtes soient plus charismatiques.

Coucou ! Tu veux voir mon arc ?

Quant aux acteurs, ils sont plus ou moins inspirés, et on ne peut pas dire que la finesse du jeu relève l’ensemble, hormis quelques rares exceptions.

Vous l’aurez compris, Revolution, dont la diffusion commence ce soir 17 septembre aux Etats-Unis sur NBC, a un léger avant-goût de Terra Nova, au vu de son pilote : prometteur sur le papier, décevant dans la télé.
Certes, ce n’est qu’un pilote, mais le but du premier épisode est quand même de vous accrocher, même si, évidemment, il ne peut tout dire et tout montrer. Là, en terme d’accroche, ce n’est pas complètement réussi, la faute surtout à des personnages bien trop stéréotypés et à une intrigue d’épisode qui met bien peu en valeur celle qui soutient la saison : le suspense est trop artificiel pour être prenant, les personnages trop légers pour être attirants.  

Comme on est jamais à l’abri d’une bonne surprise (après tout, des séries qui décollent au bout de deux ou trois épisodes, ça s’est déjà vu), laissons le bénéfice du doute quelques semaines. Au moins le temps de voir si Elizabeth Mitchell se décide à jouer correctement.

*Je n’ai personnellement rien contre les asthmatiques, mais quand la maladie du personnage n’est qu’un pauvre artifice de narration qu’on devine à trois lieues, ça donne plus envie de rire que de montrer de l’empathie envers le personnage.

Prenez bien la pose, on aura peut-être qu’une saison !!

via NBC et la page Facebook de la série.

Tags : Bad RobotBilly BurkeElizabeth MitchellEric KripkeJ.J. AbramsNBCRevolutionTracy Spiridakos
Aurigabi

Gentle Geek Aurigabi

Fille de Mary Poppins et Xena la Guerrière, aime se promener dans les bois pluvieux. Avec une console. Ou un comics. Avant que les cylons n’arrivent…

10 commentaires

  1. Mouais, pas convaincu par la critique.

    Pour avoir vu l’épisode la semaine dernière, j’en garde un bon souvenir comparé a tout ce qui peut se faire en terme de séries.
    Le pilot donne envie de connaitre la suite, c’est une série que je vais regarder, a contrario d’Elementary (également une sortie de la rentrée 2012) par ex.

  2. Il ne se passe pas grand chose dans le pilote, quand même, et on ne peut pas dire qu’on soit surpris.
    Après, j’ai de la sympathie pour Charlie l’héroine, alors je pousserais de quelques épisodes, pour voir si la mayonnaise prend mieux.
    Mais si ça reste dans le même genre, ça restera pour moi le genre de série qu’on regarde d’un oeil distrait quand il n’y a rien d’autre à la télé (même si ça reste un peu plus sympa que Terra Nova).
    Pour Elementary, j’ai regardé vite fait le pilote, et on est d’accord par contre : la série n’a rien qui accroche par rapport à la foule de séries policières actuelles, et surtout comparée à Sherlock… (à part Lucy Liu, pour les plus acharnés XD)

  3. Pour Sherlock, on est bien d’accord, mais alors Elementary, quand ils ont sorti Joan Watson, tout le quartier m’a entendu gueuler … Il est clair pour moi que la Grande Bretagne, niveau serie, fait peter de la qualite de 1er choix (Luther & Sherlock)

    Apres pour en revenir a Revolution, peut etre que je suis trop jouasse quand j’en vois une qui sort un peu plus du lot a force de regarder plusieurs series en meme temps que je joue histoire de les avoir vu mais sans plus (Alcatraz, Skins, Touch) qui seront, en plus, reconduite alors que des tres bonnes series visant un public moins large ne le seront pas (The River, Awake)
    M’enfin c’etait mon coup de gueule du jour, a vous les studios ;-)

  4. Elizabeth Mitchell n’a qu’un petit rôle dans le pilote, on la voit presque pas. Mais en principe, tu te paies pas Zaza Mimi pour un caméo, DONC…. J’attends le moment où elle va apparaitre dans toute sa gloire XD.

    Ensuite, pour la qualité de la série en elle-même, disons que quand tu vois écris « Bad Robot », « J.J Abrams » à la production, et que tu lis le pitch, tu t’attends à quelque chose d’un peu plus prenant, à la Lost.
    Du coup, c’est pas forcément mauvais mauvais, à mon avis, mais ce pilote va décevoir les attentes de certains, vu qu’on est plus dans la série familiale du samedi après-midi.
    Mais bon, sur la durée….

    Quant à Elementary, Joan ne m’a pas gênée outre mesure. Le pilote d’ailleurs n’est pas tellement mauvais, il n’a juste aucune originalité dans le paysage audiovisuel actuel :/

  5. J’ai pas regardé Alcatraz… Et sachant que c’est arrêté du coup, je ne pense pas m’y mettre.
    Je sais bien qu’Abrams n’est pas forcément synonyme de qualité, mais quand ton te met Abrams en avant pour une promo, tu t’attends à certain type de produit. Là, je ne l’ai pas trop retrouvé dans Revolution.

  6. Ben à te lire avec les stéréotypes et tout, ça me fait penser à Terra Nova, du coup je vais peut-être attendre un peu avant de regarder…

  7. Ca fait penser un peu à Terra Nova en effet. Bon, c’est un peu moins pénible, il faut espérer que l’histoire décolle après, ce qui n’a jamais été trop le cas pour Terra Nova. x)

  8. Même si cette critique date un petit peu, je souhaite quand même la compléter un peu avec le recul qu’apporte la suite et fin de la saison.

    Tout d’abord les stéréotypes sont évidemment présent dans le reste de la série et surtout concernant l’amourette entre Nate et Charlie, qui personnellement, m’a bien saoulé à certains moments. Mais au niveau du boulet que peut représenter Danny, le jeune asmathique, il ne l’est que au début, puisque au bout de quelques épisodes, il deviendra, un guerrier, avant de devenir un héros lors d’un rebondissement absolument génial qui, je dois dire, m’a vraiment surpris et ému.

    C’est néanmoins une série assez inégale. Parfois, l’attente du prochain épisode est insoutenable, et parfois, vous pourriez louper un épisode, ce serait sans problème majeur. Les quelques derniers épisodes sont par contre vraiment bien tourné et mettent en haleine comme il se le doit. ( Malgré que je reste frustrés des 10 dernières secondes qui relancent la série pour une deuxième saison, la véritable final, géniale en passant se situe avant).

    Quant au personnages fades, la plupart évolueront (Charlie, Danny, Neville etc.) et prendront une dimension moins cliché qui les rendra plus attachants et plus détestable, ce qui est très agréable et contribue bien à regarder la suite jusqu’à la fin.

    Et Elizabeth Mitchell et vraiment l’actrice dans cette série qui à un rôle tip-top et qui est de loin pour moi la meilleur actrice et celle qui arrive à nous faire ressentir des émotions au moment où il le faut.

    Je recommande cette série, il ne faut pas décrocher avant que cela ne devienne intéressant (lorsque l’équipe et au complet, c’est mieux ).

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