close

Plus de 6 ans après la sortie en salle de Pirates des Caraïbes : Jusqu’au bout du monde, le trio Gore Verbinski-Johnny Depp-Jerry Bruckheimer est de retour pour Lone Ranger, un western pop-corn qui tente de faire du neuf avec du vieux. Pari réussi ?

De retour dans sa ville natale, John Reid, devenu avocat, retrouve son amour de jeunesse Rebecca. Mais cette dernière s’est, depuis, mariée à Dan, le frère de John, un ranger aussi aride que le désert qu’il arpente pour traquer l’injustice. Durant la traque du malfrat sanguinaire Butch Cavendish en terres indiennes, Dan et son équipe sont tués. Seul John survit, sauvé par Tonto, un indien aussi courageux que laconique. John et Tonto vont alors s’allier bon gré mal gré pour retrouver Cavendish, au nom de la justice pour le premier, et de la vengeance pour l’autre…

« C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes » dit le proverbe. C’est un peu la première chose qui vient à l’esprit lorsqu’on découvre les premières lignes de Lone Ranger : décors naturels magnifiques – Gore Verbinski est allergique aux écrans verts – action pur jus dès le premier quart d’heure et Johnny Depp qui… fait du Johnny Depp : tout est là pour rappeler que le duo – le trio, si on compte le producteur Jerry Bruckheimer – est déjà à l’origine de la franchise Pirate des Caraïbes.

Si ce n'est pas très évident, sachez que ce sont de gentils rangers.
Si ce n’est pas très évident, sachez que ce sont de gentils rangers.

 

En effet, si Lone Ranger s’avère être une adaptation d’un feuilleton radiophonique des années 30, célèbre aux Etats-Unis, son héritage véritable s’affiche clairement comme étant la saga mettant en scène Jack Sparrow. D’ailleurs, si le personnage de Tonto n’est pas aussi fantasque que le célèbre pirate, Johnny Depp donne malgré tout l’impression de jouer un rôle similaire. Tantôt muet, tantôt affublé d’un anglais approximatif, le personnage  partage tellement de mimique avec Jack Sparrow que ça en est presque agaçant. Heureusement finalement, Johnny Depp n’incarne pas le personnage principal du film : ce privilège revient à Armie Hammer, acteur à la filmographie encore assez réduite, vu dans The Social Network ou encore Mirror Mirror. Et tant qu’on en est au casting, citons également William Fichtner, plutôt efficace en méchant, et Helena Bonham Carter, joker « name dropping » du film, qui apparaît 5 minutes à l’écran mais qui est en gros sur l’affiche.

L’art de l’autoplagiat

Malgré sa (trop) longue durée de 2h29, Lone Ranger tient plutôt bien le coup et délivre de l’action épique à tout va, et quelques passages humoristiques bien sentis. S’il aurait pu aisément durer une demi-heure de moins, le film fait donc son job, mais choquera n’importe quel spectateur qui aura déjà filrté avec Pirates des Caraïbes : des similitudes des intrigues – John Reid vit un parcours initiatique quasi-identique à celui de Will Turner, tandis que Tonto est un compagnon d’infortune aussi avisé que ce taré de Sparrow – aux ressorts de mise en scène, en passant par certaines répliques presque calquées, le rapprochement est évident.

Jamais l'expression "défenseur de la veuve et de l'orphelin" n'aura été aussi explicitée.
Jamais l’expression « défenseur de la veuve et de l’orphelin » n’aura été aussi explicitée.

 

Là où quelques points communs auraient pu tenir lieu de clins d’oeil, voire d’auto-hommage, Gore Verbinski n’hésite pas à en faire des tonnes et à donner à fond les ballons dans l’autoplagiat jusqu’à plus soif.  Les ficelles sont énormes et on devine la fin bien avant l’heure, tout en se délectant, au passage, d’une dernière demi-heure qui récompense le spectateur en lui offrant un festival d’epicness, qui n’est pas sans rappeler ceux de la saga Pirates des Caraïbes… forcément ! Et puis, il faut le dire, ce n’est pas la musique d’Hans Zimmer, qui arrange les choses, malgré de forts relents d’ambiance Far-West.

Efficace, mais sans surprise

Échec cuisant aux Etats-Unis, Lone Ranger n’est pourtant pas le bide qu’on pouvait imaginer… c’est peut-être le fait que le film soit meilleur qu’escompté qui fait qu’au final, on l’apprécie pour ce qu’il est : une version cowboys et indiens de Pirates des Caraïbes, au héros beau gosse mais au charisme moyen qui tient surtout le coup grâce à un sidekick qui créé un décalage amusant. Ceux qui attendaient la bonne surprise de l’été seront néanmoins forcément déçu par cette copie carbone qui serait bien capable de renier son héritage. Et sinon, n’oubliez pas : Pacific Rim est toujours à l’affiche…

Johnny Depp, la classe en toute circonstance.
Johnny Depp, la classe en toute circonstance.

 

Lone Ranger de Gore Verbinski avec Armie Hammer, Johnny Depp, Helena Bonham Carter, William Fichtner… sortie le 7 août.

Tags : Armie HammerGore VerbinskiJohnny DeppLone Ranger
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

Un commentaire

Commentaires