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Cet été, Hollywood nous gave de blockbusters portés par des acteurs ou des licences bankable : World War Z, Lone Ranger, Man of Steel, Kick Ass 2… Une abondance de films à gros budget qui luttent pour tirer leur épingle du jeu. Pacific Rim, le film de robot entièrement original et sans grosse star du réalisateur mexicain Guillermo Del Toro, était sans doute le projet le plus mystérieux. Finalement, ce pourrait bien être le film de l’été !

[styled_box title= »Synopsis » class= » »]Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues d’ailleurs, les « Kaiju« , ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été mise au point : de gigantesques robots, les « Jaegers« , contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à une passerelle neuronale baptisée le « courant ». Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju. Alors que la défaite semble inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau et une jeune femme en cours d’entraînement, qui font équipe pour manoeuvrer un Jaeger d’apparence obsolète…[/styled_box]

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Patlabor ?

[title type= »h2″]Ambiance apocalyptique[/title]
Des robots géants qui sauvent le monde contre des gros monstres qui détruisent tout, ça ressemble plus au dernier The Asylum (coucou Sharknado) qu’à un film crédible. Et pourtant, la sauce prend dès le début. Guillermo Del Toro dépeint un univers sombre, et évoque sans en faire trop les enjeux politiques, humanitaires et les traumatismes provoqués par ces attaques de kaiju répétées. Certaines séquences réussies nous plongent dans une ambiance de film catastrophe qui rappellera de bons souvenirs aux fans de Final Fantasy VII. Le réalisateur ne manque pas d’intégrer une bonne dose d’humour, notamment grâce aux deux scientifiques (un geek contre un nerd !) ou au personnage patibulaire incarné par l’excellent Ron Perlman. Le scenario n’est donc pas qu’un simple prétexte à la baston promise…

[title type= »h2″]Une mecha claque ![/title]
[quote_right]Pacific Rim met un coup de vieux à bien des films récents[/quote_right]Disons le clairement : niveau divertissement, vous en aurez pour votre argent. Très généreux en scènes d’action variées, Pacific Rim met un coup de vieux à bien des films récents. Il ferait presque passer Iron Man 3 pour un téléfilm ! Les combats sont jouissifs. On sent la lourdeur et la puissance des robots, les monstres sont véloces et agressifs. On a la sensation que chaque séquence va un peu plus loin que la précédente. L’action est toujours renouvelée grâce à de nombreuses surprises et tournures inattendues. Seule ombre au tableau, la plupart des scènes se passent dans une ambiance nocturne, pluvieuse ou sombre. Dommage, on aurait aimé mieux voir la castagne et admirer les mechas en plein jour ! En tout cas, niveau destruction, Pacific Rim se place au niveau d’Avengers ou Man of Steel.

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L’idée de mettre deux pilotes est absolument géniale.

[title type= »h2″]Par un geek pour les geeks[/title]
[quote_left]Pacific Rim parlera tout de suite aux geeks[/quote_left]Le film doit énormément aux effets spéciaux réalisés par ILM. Les Jaegers (du mot « chasseur » en Allemand, rien à voir avec Mick) semblent réels, notamment grâce à une mécanique réussie. Le film parvient à parfaitement intégrer monstres et robots dans les différents environnements (ville, mer…). Le design des méchas plaira à coup sûr aux geeks. Les robots semblent avoir du vécu, une histoire, un look qui colle à leurs origines (des peintures de pin-up comme dans les anciens avions militaires pour le Gipsy Danger !). On est plus proche des véhicules abîmés des anciens Star Wars que des vaisseaux trop propres et trop lisses de la nouvelle trilogie. Les méchas sont inspirés des nombreux robots de la culture geek et otaku : en les observant, on pense tout de suite à Patlabor, Gundam, Neon Genesis Evangelion, Metal Gear, Xenogears, Zone of the Enders… Les combinaisons des pilotes sont également super classes. Certaines rappellent Vanquish, Ironman ou même Gantz, d’autres ont un côté steam punk. Les références sont également nombreuses chez les monstres. Rien que leur nom, Kaiju, terme japonais signifiant « bête gigantesque », est un clin d’oeil à Godzilla, Mothra ou les autres terreurs du cinéma de monstres nippon. Même si elle ont toutes un air de famille, les créatures sont assez différentes et vous rappelleront Godzilla (japonais et US !), Cthulhu, ou encore Cloverfield… Le moindre détail pue l’otaku. La voix de l’IA donnera le sourire aux fans de Portal par exemple… On voit bien que Guillermo Del Toro est avant tout un geek. On imagine qu’il a du prendre un pied monumental à caser ses références à tout va dans le film. Pacific Rim parlera tout de suite à ceux qui ont grandi avec ces univers. On comprend mieux pourquoi Kojima s’est extasié sur Twitter !

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Destruction, destruction everywhere !

[title type= »h2″]Tout n’est pas parfait[/title]
[quote_right]Les personnages et le scénario restent assez stéréotypés[/quote_right]Pacific Rim est un film très enthousiasmant, mais pas dénué de petits défauts. Globalement, la musique est assez chouette. Malheureusement, le thème principal est très redondant, voir carrément envahissant. C’est simple, il revient dès qu’un robot apparait à l’écran, ce qui représente une partie très importante du film. Il devient aussi imbuvable que l’affreuse musique des Avengers. Autre point négatif, même si on accroche facilement à l’univers et que le casting est globalement réussi, il faut souligner que les personnages et le scénario restent assez stéréotypés. On a les scientifiques maladroits un peu clown, le chef militaire sévère mais juste, la fille forte et innocente, le héros en quête de rédemption, son rival arrogant… On n’échappe pas non plus aux bons sentiments et au patriotisme « à l’américaine ». Malgré tout, on note un aspect « international » et multi-culturel assez intéressant, aussi bien dans le scénario, que le casting et les références. Aussi, on peut voir les stéréotypes et les scènes un peu surjouées comme une forme de parodie, à la manière de Starship Trooper. C’est d’autant plus tangible que le cinéaste n’hésite pas à ajouter une pointe d’auto dérision en évoquant discrètement certains sujets, comme le merchandising autour des méchas. Pacific Rim est un film sérieux qui ne se prend pas totalement au sérieux.

[styled_box title= »Conclusion » class= » »]Amateurs de robots, de monstres ou tout simplement de bons divertissements, n’hésitez pas une seconde. Malgré quelques défauts facilement pardonnables, Pacific Rim est une réussite. Guillermo Del Toro met la barre très haute avec un spectacle ultra référencé, qui donnera certainement la banane à tous les geeks. Pas besoin de Brad Pitt ou d’une licence déjà retournée dans tous les sens pour faire un bon blockbuster, juste d’un réalisateur passionné, de designers talentueux et d’un lot de bonnes idées. On espère que le film marchera, pas forcément pour voir une suite, mais pour avoir le droit à ce genre de prise de risque plus souvent ! [/styled_box]

Réalisé par Guillermo Del Toro avec Charlie Hunnam, Rinko Kikuchi, Idris Elba, Charlie Day, Ron Perlman.
Sortie prévue le 17 juillet

Tags : CritiqueGuillermo Del ToroJaegerKaijuMéchasMetal Gear SolidNeon Genesis EvangelionPacific RimRon PerlmanTransformers
Russ

Gentle Geek Russ

It is not enough that I should succeed – others should fail.

6 commentaires

  1. C’est vraiment triste, car c’est une très bonne surprise. J’espère aussi qu’il cartonnera partout dans le monde, surtout en Asie.

  2. C’est trés cliché, pas du tout parodique a la starship.
    Tout les monstres sont les memes.
    Certains combats sont longs.
    J’ai cherché la voix de l’ia portal tout le film.
    Ron Perlman : je ne peux pas le voir il restera toujours un acteur de seconde zone pour moi, Un petit truc pas credible rien qu’a voir sa tete dans n’importe quel film.

    Mais un film au dessus/et du bon coté de la force, par rapport a un transformers par ex, pour rester dans les robots géants.

  3. Assez d’accord avec Jess. Les monstres ne présentent que peu d’évolution durant le film, du moins, pas suffisamment. Ils en deviennent trop anonyme pour nous mettre des sueurs froides. Une fois qu’on a vu le premier, y a pas vraiment de surprise en voyant les suivants.
    Quand aux robots, il manque une donnée essentielle que je cherche dans le mecha, c’est le lien qui se créé entre l’humain et sa machine. Dans Sakura Taisen, on ressent de l’empathie pour les Kobu, dans Evangelion, de l’horreur pour les EVA, dans Gundam (pour le peu que j’en ai vu), du skill tant la nervosité de la bête montre qu’elle ne se laissera pas dompter par le péquin du coin et qu’il faut la connaitre comme si elle était véritablement une extension de nous même. Là, c’est juste de la tôle froissée technologique pilotée par des pilotes qu’on essaie de nous faire passer pour exceptionnel mais de manière tellement artificielle que ça ne marche pas (« Oh !!! Regardez ce qu’il fait, c’est incroyable ! Vous avez vu ? Hein ? De toutes façon, on va vous le redire durant le film tellement c’est ouf ! »… mouais… c’est juste à cause d’une donnée du scénar dont on devine qu’elle n’a été mise en place que pour cette scène que ça parait fou. La ficelle n’est pas grosse, elle énorme, de la taille d’un Kaiju). Y a pas vraiment de lien spirituel entre le pilote et la machine (plus concentré sur un lien entre les deux pilotes qui ont malheureusement oublié d’avoir une personnalité vraiment développée, justement cliché. Et donc on s’en fout). Le mecha n’en est dès lors qu’un simple véhicule permettant de taper sur du monstre géant. Bref, pas de ghost in the shell. Juste du robot géant qui se meule avec du monstre géant devenu banal après le premier. Et vu qu’au final, tout est géant, même cela perd de son impact. Et tout ça sans parler des scènes ultra-nanarde.-_-

  4. Je suis déçu que vous n’ayez pas aimé ! Enfin vos arguments sont corrects. Moi j’ai vraiment éteint mon cerveau et savouré les combats. Le lien spirituel avec la machine me semble pas indispensable. La relation entre les pilotes est intéressante ! :)

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