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Après une première journée pleine de bonnes surprises, retour au Forum des Images pour la deuxième journée de l’Etrange Festival. Au programme : un documentaire sur un musée islandais qui expose uniquement des pénis, The Final Member, le polar coréen, Confession of Murder, une comédie nawakesque avec des flics pourris, Wrong Cops et une anthologie de found footage horrifique avec V/H/S/2.

On commence la journée avec un documentaire au sujet pour le moins insolite. The Final Member, réalisé par les canadiens Jonah Bekhor & Zach Math en 2012, nous raconte l’histoire du musée « phallologique » d’Islande, seul et unique musée au monde à exposer une vaste collection de pénis, de la pine de hamster microscopique au gigantesque phallus de baleine. Si la collection de Sigurdur Hjartarson, le fondateur du musée, est colossale, il lui manque pourtant une pièce importante : un pénis humain. Pour trouver le spécimen manquant de sa collection, le fondateur du musée a deux candidats : un ancien athlète islandais de 95 ans et un Américain fan de son zizi, surnommé Elmo, sur lequel il a fait tatouer la bannière étoilée…

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On plonge ainsi pendant 70 minutes dans l’histoire de ce petit musée et de son créateur, entouré de sa famille et de ses amis, qui parlent de son obsession et de sa collection. Mais outre le fondateur du musée, le meilleur client du documentaire est sans nul doute le propriétaire d’Elmo, un Américain un brin dérangé, et qui veut par tous les moyens offrir la postérité à son organe. Incroyablement fier de son membre, il ne cessera de nous faire rire (en étant un rien gênant quand même) tout au long du documentaire. Filmé dans un cadre magnifique, qui montre au fil des saisons le paysage islandais, The Final Member est plutôt inspiré dans certains cadrages et certains plans intéressants et bien pensés. Sur une bande son remarquable de Rob Simonsen, The Final Member est à la fois drôle et touchant, et donne aussi furieusement envie de faire un tour en Islande pour jeter un œil à cet incroyable musée et en rencontrer le créateur !

2012 - Confession of Murder (Still 3)

Second polar coréen en deux jours pour l’Etrange, avec cette fois-ci Confession of Murder, de Byeong-gil Jeong. Pour sa première réalisation, le réalisateur offre une copie prometteuse, nous gratifiant en ouverture d’une poursuite bien menée. Si le scénario se base sur une idée intéressante et plutôt bien menée, amenant sa part de réflexion et de critique sur les médias et le système pénal, son approche pêche un peu par manque de finesse et un dosage entre humour et noirceur qui aurait pu mieux s’équilibrer. Ainsi, on devine très rapidement que quelque chose se trame (la faute aussi à un acteur trop jeune pour le rôle) et on est du coup moins surpris lors de la révélation finale, qui se s’avère pourtant bien trouvée. Un film bien foutu dans l’ensemble, qui laisse donc entrevoir le potentiel de son réalisateur, et propose quelques belles scènes d’actions.

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Vient ensuite l’heure du nouveau film de Quentin Dupieux, le très attendu Wrong Cops, qui se paie le luxe de faire salle comble en ce vendredi ! Après une sombre histoire de pneu tueur (Rubber, 2010), Quentin Dupieux, aka Mr Oizo revient, pour son troisième film tourné aux USA, avec une histoire tout aussi déjantée, qui met en scène une troupe de flics californiens pourris : un dealer qui terrorise les passants, un pervers flippant, un chercheur de trésor au passé de porn-star gay, une femme flic maître chanteur, et un borgne difforme qui rêve de percer dans la musique.
Dans ce nouveau métrage, Quentin Dupieux a réussi à réunir des acteurs qui n’auraient jamais dû se croiser : Eric Judor, Marilyn Manson, Jon LaJoie, Grace Zabriskie, et j’en passe… Absurde, satyrique, entre critique des travers humains et gros n’importe quoi, Wrong Cops est une comédie férocement jouissive, un enchaînement de situations hilarantes et de dialogues absurdes, qui reste la meilleure surprise de la journée.

Pour finir la journée, on enchaîne avec V/H/S/2, la suite de V/H/S, qui réunissait déjà plusieurs jeunes réalisateurs pour une anthologie horrifique de found footage. Cette séquelle reprend donc le même concept, avec une trame de fond réalisée par Simon Barrett : un couple de détectives privés se rend dans une maison pour retrouver le fils d’une de leurs clientes, et tombent sur un tas de VHS et de films étranges qu’ils commencent à regarder…

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Le premier segment, Phase I Clinical Trial, réalisé par Adam Wingard (derrière l’excellent You’re Next actuellement au cinéma et présent également dans le premier opus de V/H/S) s’avère assez décevant, d’autant plus qu’il ouvre le bal. Assez vain, le court-métrage suit un jeune homme venant de se faire implanter un œil électronique qui lui permet de voir des fantômes… Une histoire vue et revue, des jumps scares éculés que vient égayer une scène de boobs complètement gratuite… Ce premier segment ne malheureusement présente que peu d’intérêt…
La suite s’avère un peu plus sympathique avec A Ride In The Park, réalisé par Gregg Hale et Eduardo Sanchez (Le projet Blair Witch). Le concept est simple mais sympa, on assiste au début d’une apocalypse zombie via la Go Pro fixée au casque d’un cycliste qui se transforme en mort-vivant. Sans être exceptionnel, ce court-métrage reste honnête et ne prétend pas révolutionner le genre, mais offre quelques scènes intéressantes et finit sur une petite touche de romantisme assez surprenante (quoi que discutable, mais n’entrons pas dans l’éternel débat des facultés des zombies…)
S’ensuit le véritable intérêt du film, Safe Haven, de Timo Tjahjanto et Gareth Evans (The Raid), qui nous emmène avec une équipe de jeunes réalisant un reportage au sein d’une sorte de secte, dans un véritable délire horrifique inventif. Multipliant les points de vue, Safe Haven, va loin, très loin. Complètement too much, le court enchaîne les scènes choc et gores, et se paie même le luxe de terminer sur une note humoristique dans un final complètement barré…
Difficile de passer donc après cette pépite, et c’est Jason Eisener (Hobo With a Shotgun), qui s’y colle, avec Slumber Party Alien Abduction. Comme son nom l’indique, des aliens s’invitent à une soirée pyjama entre ados, dans un film sans grande surprise. Les apparitions assourdissantes des aliens, et les limites de la caméra subjective (bien que fixée ici sur un support original) finissent par fatiguer le spectateur… La photographie saturée, les attaques éclairées au stroboscope, l’esthétique du film assez indigeste offrent un final assez raté à ce V/H/S/2.

Parfois drôle, gore, rythmé, V/H/S/2 laisse pourtant un sentiment (très) mitigé, du fait de l’inégalité des segments, mais reste un divertissement réussi, si tant est qu’on supporte 1h30 de found footage…

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Marie

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