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Wolfenstein est une franchise de FPS qu’on ne présente plus : initiée en 1981 par Castle Wolfenstein, elle a connu depuis une demi-douzaine de titres sur de nombreuses plateformes. Avec Wolfenstein : the New Order, le studio MachineGames a entrepris de dépoussiérer la franchise à l’occasion de l’arrivée de la PS4 et de la Xbox One. Vous reprendrez bien quelques nazis avec votre sulfateuse ?

Comme le chante Michel Sardou, « Si les ricains n’étaient pas là, nous serions tous en Germanie » (merci Michel, je ne pensais pas te citer un jour dans un de mes tests). On ne va pas aller jusqu’à dire que MachineGames s’est inspiré de cette chanson engagée pour scénariser l’histoire de Wolfenstein : the New Order, mais, dans les grandes lignes, le jeu par du principe que les Allemands ont gagné la seconde guerre mondiale.

Wolfenstein
« Excusez-moi, auriez-vous un annuaire des anciens nazis ? »

 

Précisément, le jeu débute à peu près comme n’importe quel Wolfenstein : le joueur incarne BJ Blazkowicz, un soldat américain chargé de dérouiller du nazi. Seulement, nous sommes en 1946 et les combats font encore rage. Pire : les nazis ont une telle avance technologique qu’ils finissent par remporter la guerre à l’issu d’un véritable carnage. Blazkowicz, lui, se retrouve grièvement blessé… l’histoire pourrait s’arrêter là, mais non, ce n’est que l’intro : Blazkowicz finit par sortir du coma en 1960, et découvre par la même occasion de l’Europe n’est plus la même. Comme tout bon soldat américain qui se respecte, il décide vite de reprendre les armes pour aller continuer à guerroyer.

L’autre Expendable

Ca peut avoir l’air un peu idiot comme ça, mais il ne faut pas s’y tromper : le scénario du jeu réserve quelques surprises et pas mal de bonnes idées concernant le « et si… » qui l’anime. Les clichés pleuvent, mais plutôt dans le bon sens du terme, et tout ça a quelque chose de réjouissant – et puis, comme ce n’est pas la réalité, le titre se permet de prendre de nombreuses libertés qui en font en grande partie le sel. Vous n’avez probablement jamais imaginé les années 60 comme ça…

De prime abord, Wolfenstein : the New Order mélange action bourrine et mise en scène digne d’un bon film de série qui s’assume, avec punchlines nanardesques à la clé. Et ça, c’est bien, ça défoule et ça fait plaisir. Le problème qui apparaît rapidement dans tout ça, c’est que le titre n’a pas prévu grand-chose d’autre en plus de ça. Ça fait donc un peu léger pour tenir la grosse douzaine d’heures que le jeu propose.

Le Maître du haut château Wolfenstein

Une critique appelle évidemment des explications un peu plus détaillées : Wolfenstein : the New Order dispose d’atouts qu’on ne peut pas nier et qui ont déjà été cités : une bonne idée de départ, celle de l’uchronie, et une mise en scène à la fois assumée dans son délire et bien bourrine. Mais on peut regretter que le studio MachineGames n’aille pas plus loin et n’exploite pas plus l’univers qu’il a imaginé.

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BRAAATATATATATATATATATATA !

 

Ainsi, le jeu n’invente pas grand-chose, et quand il essaie, il va rarement au bout. Preuve en est du système de progression du personnage, qui propose d’opter pour une approche bourrine ou furtive, est influencé par la manière dont le joueur agi : s’il décide de se faufiler dans le dos de ses ennemis pour les abattre, il bénéficiera de bonus de furtivité, tandis que s’il a la grenade facile, on lui permettra de porter plus de munitions sur lui. Sur le papier, un tel système de progression, qui rappelle de nombreux titres dans lesquels les alternatives de jeux ne manquent pas – à la manière de Dishonored pour ne citer que lui – est intéressant.

En pratique, le level design du jeu ne rend honneur ni au système évolutif, ni à l’univers imaginé par les scénaristes. En effet, le jeu se veut  plutôt dirigiste et a tendance à pousser le joueur a avancer en bourrinant. Les niveaux laissent peu de liberté et s’ils imposent parfois d’être discret, l’intelligence artificielle plutôt vaporeuse des ennemis (en tout cas en mode de jeu normal) minimise les risques de se faire remarquer. Finalement, les plus gros obstacles s’avèrent être les adversaires lourdement armés ou plus résistants que la moyenne, qui compensent leur IA limitée avec une force de frappe imposante.

Par ailleurs, les niveaux se suivent et se ressemblent, peu importe où l’intrigue nous emmène : le manque de variété et de cohérence sur ce point a quelque chose de réellement décevant, surtout après un début en fanfare et l’exposition du potentiel de l’uchronie mise en place. Quant à l’intrigue en elle-même, elle passe assez rapidement au second plan, pour laisser place à de l’action entrecoupée de quelques cut-scenes mettant en avant l’ennemie et la Résistance.

Ca défoule… et c’est déjà pas mal ?

Wolfenstein : the New Order est donc un titre qui ne va pas jusqu’à la hauteur de ses ambitions, qui semblent pourtant être à portée. Pour autant, le jeu n’est pas désagréable à jouer : on est en fait d’un bon FPS old school dans lequel on ne s’ennuie pas, entre les gunfights à tout va et les punchlines bien placées. Mais il est difficile de ne pas ressentir une pointe de déception vis-à-vis de ce que le titre aurait pu être, et le produit final.

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A l’extérieur c’est joli, à l’intérieur c’est toujours pareil…

 

Finalement, il faut prendre le jeu pour ce qu’il est, à savoir un défouloir offrant une durée de vie très honorable (comptez entre 12 et 15 heures pour en voir le bout) et des graphismes vraiment réussis. Wolfenstein : the New Order n’est cependant pas le messie : le jeu ne révolutionne pas le genre du FPS, et ne se positionne pas non plus comme un argument pour l’achat d’une PS4. Si vous êtes mordu de FPS et d’action, vous passerez très probablement un bon moment en y jouant, mais attendre une baisse de prix ou un achat d’occasion est peut-être un choix judicieux à faire.

Tags : PS4WolfensteinWolfenstein: The New Order
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

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