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Nouvelle pépite de la scène indé scandinave, Little Nightmares est un jeu qui mise à fond sur la balance du « mignon/glauque » pour nous faire explorer des peurs enfantines, au coeur d’une atmosphère très référencée. Un titre envoûtant à côté duquel il serait dommage de passer !

Enfermée dans une prison sous-marine, Six est une fillette vêtue d’un ciré jaune et qui n’a qu’un seul objectif : échapper à la vigilance des étranges et peu amicales créatures qui la gardent captive, et prendre la poudre d’escampette. Pour ce faire, la gamine n’a pas grand-chose d’autre sous la main que son ingéniosité – la vôtre, en fait – et sa petite taille, qui lui permet de se faufiler partout. Mais attention : être frêle et discrète a également des inconvénients : manipuler des objets lourds ou atteindre des sorties en hauteur s’avère parfois compliqué. Il faut donc ruser, trouver la manière de s’en sortir, le tout sans se faire remarquer ou, à défaut, suffisamment rapidement pour ne pas se faire attraper. Car sinon, c’est dans l’assiette de ses bourreaux que Six est sûre de terminer…

Vous les sentez arriver, les ennuis ?

 

Un jeu riche en influences

Résumer l’atmosphère de Little Nightmares est un peu compliqué : le jeu est mignon d’un côté – Six et d’autres petites créatures sont vraiment choupi – et glauque de l’autre. C’est du mignon-glauque. L’ambiance est burtonienne, rappelle également les films de Caro et Jeunet comme La Cité des Enfants Perdus ou bien Delicatessen. Côté vidéoludique, la dimension subaquatique peut, d’une certaine façon, renvoyer à des ambiances de type Bioshock (premier du nom), surtout au niveau de la lumière et des bruitages. On peut également penser à Inside, un titre indé lui aussi, porté par Microsoft en 2016, pour l’aspect très mystérieux de l’intrigue, et le travail réalisé sur les arrières-plans.

Le mec bizarre qui se promène en haut n’est pas votre pote.

 

Car Little Nightmares suggère énormément de choses : il faut scruter les environnements, non seulement pour comprendre les énigmes (nombreuses, mais pas forcément compliquées) mais également pour cerner l’histoire proposée par Tarsier Studios. Et comme le nom du jeu le laisse deviner, ce qui se passe dans les lieux traversés n’est pas vraiment un doux rêve… si les premiers tableaux sont plutôt calmes pour permettre au joueur de cerner le gameplay et se mettre un peu en confiance, on comprend rapidement que les mécaniques de jeu sont là pour nous maintenir en alerte permanente. Outre les ennemis qui rodent et ont (littéralement) le bras long, le timing est un enjeu crucial qu’il faut nécessairement maîtriser pour parvenir à ses fins, tout comme la perspective, puisqu’on peut se déplacer latéralement dans les environnements. Et il n’est pas rare de recommencer plusieurs fois un tableau pour une bête erreur qui coûte la vie à Six.

Vous croiserez ce genre de petite créature mignonne maintes fois dans le jeu…

 

Un cauchemar dans le bon sens du terme

Petit à petit, on en apprend un peu plus sur l’histoire, mais surtout, on plonge dans une atmosphère oppressante qui sait stresser quand il le faut ! Derrière le petit côté Coraline du jeu se cache un titre qui sait mettre des coups de pression au joueur, pour le tenir en haleine. On a bien dit « mignon-glauque »… on se laisse doucement berner par le côté mignon, et c’est là qu’on se rend compte que, oui, ça parle quand même de trucs cauchemardesques. Mais bon, que l’on se rassure : nous ne sommes pas dans un Resident Evil, ne vous attendez donc pas à être terrifiés.

Il est vraiment très très accueillant ce AirBnB…

 

Avec une durée de vie située entre 6 et 8 heures, Little Nightmares propose une expérience rafraîchissante, originale, et au rapport qualité-prix très appréciable puisque la version boîte ne coûte qu’une vingtaine d’euros. Pour ce tarif, on a le droit de vivre une série de cauchemars, certes, mais à l’ambiance réussie et au gameplay ingénieux. Pour ce qui est de la replay value, on peut dire qu’hormis une série d’objets à repérer et à casser, il n’y a pas forcément de quoi retenter immédiatement l’aventure : une fois que l’on sait comment passer les différents tableaux, on peut très rapidement terminer une nouvelle fois le jeu. C’est donc un peu moins intéressant la seconde fois.

Le point JOIE DE VIVRE est atteint !

 

Enfin, l’un des défauts les plus notables de la version PS4 tient dans les temps de chargement lorsqu’on meurt. Dans la mesure où l’on peut assez souvent avoir à recommencer plusieurs fois de suite, on finit par perdre des minutes entières dans l’unique but de recharger un tableau. Par ailleurs, si le jeu sauvegarde souvent, il oblige parfois à refaire un tableau contraignant avant d’atteindre à nouveau celui où l’on est mort. C’est le genre de détail un peu agaçant qui donne parfois envie d’arrêter de jouer au lieu de continuer à avancer.

La preuve par Six

Malgré cela, Little Nightmares est un jeu très sympathique, agréable à l’oeil et également à jouer. Pour ceux qui aiment avoir leurs jeux en boîte, il a également l’avantage de sortir directement sur disque, grâce à Bandai Namco qui l’édite. 

Un peu plus d’un an après la sortie d’Unravel, c’est donc une nouvelle petite perle indépendante que la Suède nous offre, et il serait bien dommage de passer à côté.

 

Tags : Little Nightmaresnamco bandaiSixTarsier Studios
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

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