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C’est ce dimanche 23 novembre que s’est achevée la 4ème édition du PIFFF 2014. La cérémonie de clôture a consacré les films gagnants, Alléluia, de Fabrice du Welz, et Spring, de Justin Benson et Aaron Moorhead, avant la projection du très attendu dernier film de Kevin Smith, Tusk.

Après cinq jours de festival et près de 25 séances, la quatrième édition du Paris International Fantastic Film Festival s’est achevée ce dimanche 23 novembre au Gaumont Opéra. Présentée par Cyril Despontin et Fausto Fasulo, respectivement délégué général et directeur artistique du festival, la cérémonie de clôture a couronné les lauréats, avec pour grands gagnants, Alleliua, de Fabrice du Welz, et Spring, de Justin Benson et Aaron Moorhead.

Le palmarès

Comme chaque année, c’est le public du festival qui désigne les gagnants de l’Œil d’Or. C’est Spring, réalisé par Justin Benson et Aaron Moorhead (Etats-Unis / Italie, 2014) qui a remporté le prix décerné par le public dans la catégorie longs-métrages. Les deux réalisateurs étaient là pour recevoir le prix. Côté courts-métrages internationaux, le prix du public a été attribué à The Boy with a camera face, réalisé par Spencer Brown (Grande-Bretagne, 2013) et pour les courts français, c’est Puzzle (France, 2014), de Rémy Rondeau, présent également, qui a remporté l’Œil d’Or, ainsi que le Prix du Jury du meilleur court-métrage français. Le jury, composé de Céline Tran (ex Katsuni, réalisatrice, comédienne et scénariste), Antoine Blossier (réalisateur et scénariste), Kook Ewo (créateur de génériques de films), Rob (compositeur) et Bastien Vivès (auteur et dessinateur), a également décerné une mention spéciale à Shadow, de Lorenzo Recio (France, 2014).

Justin Benson et Aaron Moorhead recevant leur prix pour Spring
Justin Benson et Aaron Moorhead recevant leur prix pour Spring

Enfin, le Prix Spécial Ciné+ Frisson Long Métrage a été attribué au très bon Alléluia, de Fabrice Du Welz (France / Belgique, 2014). Romain Protat, scénariste du film (que nous avions rencontré l’an dernier avec Jackie Berroyer à l’occasion des 10 ans de Calvaire chez Panic Cinema!), était présent pour recevoir le prix. Le Prix Ciné+ Frisson Court-Métrage a quant à lui été remis à Shadow de Lorenzo Recio (France, 2014).

Le film de clôture

Après la remise des prix et la projection des deux court-métrages, le PIFFF proposait en film de clôture le dernier Kevin Smith, le très attendu Tusk. Le pitch du film est né pendant l’un des podcasts du réalisateur de Clerks et de son acolyte Scott Mosier, qui se sont partis dans un délire sur une idée de Human Centipede version morse. Qui n’a jamais imaginé un scénario délirant en soirée avec ses potes ? La différence, c’est que Kevin Smith, lui, l’a réalisé.

-TUSK KEVIN SMITH

Wallace (Justin Long) est un podcasteur (assez insupportable) qui se rend au Canada pour une interview lorsqu’il tombe sur l’annonce d’Howard Howe (Michael Parks), un vieil aventurier aux histoires incroyables qu’il décide de rencontrer. Celui-ci, un peu psycho sur les bords, le kidnappe pour… le transformer en morse. La copine de Wallace (Genesis Rodriguez) et son co-animateur Teddy (Haley Joel Osment) décident de partir à sa recherche.

A partir de ce pitch, génial sur le papier, Kevin Smith aurait partir dans n’importe quelle direction : film d’horreur pur et dur, comédie horrifique, thriller, etc. Et c’est ce qu’il fait. Les blagues sur le Canada (avec un caméo d’Harley Morenstein d’Epic Meal Time) côtoient des scènes de mutilation gores et malsaines, des flashbacks un peu fleur bleue et passablement inutiles, un propos un rien simpliste sur la différence entre l’homme et l’animal… Le film sombre dans le grotesque avec le (trop long) caméo d’un acteur très connu, assez méconnaissable en Guy Lapointe, ancien policier québécois alcoolique. Le problème de Tusk, ce n’est pas vraiment qu’il joue sur tous les tableaux et registres, mais c’est surtout qu’aucun d’entre eux ne fonctionne et que le réalisateur ne va jamais au bout de ses idées.

TUSK KEVIN SMITH

On notera cependant que Kevin Smith, visiblement, s’éclate et réalisé le film qu’il veut, sans se soucier de plaire à un public en particulier. Mieux filmé que la plupart de ses autres films, Tusk sort du lot sur ce plan-là. Le scénario donne la part belle à Michael Parks (déjà présent dans Red State du même réal), avec un personnage complètement fou, entre belles tirades et scènes bien creepy et glauques. Justin Long est parfait dans son rôle de connard/hipster à moustache/podcasteur cynique/victime/morse (peu de rôles offrent une telle transformation), même si on ne sera pas forcément convaincu par son costume d’animal…

Sans unité de ton ni réelle cohérence, Tusk est la preuve que les meilleures idées ne font pas les meilleurs films. Kevin Smith lance trop de pistes sans les exploiter jusqu’au bout, et passe à côté de son sujet. Le film en agacera certains et en ravira d’autres, et les avis n’ont rarement aussi été clairement divisés à la sortie d’une projection…

TUSK KEVIN SMITH

Malgré un film de clôture plutôt décevant (pas pour tout le monde cependant) mais très attendu néanmoins, le PIFFF aura encore offert de belles séances cette année, avec notamment quelques bonnes surprises dans les films en compétition (The Duke of Burgundy, Starry Eyes, Spring), mais aussi avec les séances cultes et la nuit, qui ont mis à l’honneur de vieux films comme Les griffes de la Nuit, Invasion Los Angeles, ou Killer Klowns from outer space.

Merci à toute l’équipe du PIFFF, ainsi qu’à Nathalie, Blanche-Aurore et Marie-Aloyse de MIAM.

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Marie

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