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Ressortez votre mitraillette Vladof et votre bon vieux 6-coups Jakobs : la franchise Borderlands est de retour pour un nouvel épisode qui, à défaut de faire véritablement avancer la saga, offre un bien réjouissant retour dans le temps. En route, et méfiez-vous des escaliers !

En 2012, Borderlands 2 rappelait la franchise de Gearbox Software à notre bon souvent, de la meilleure manière qui soit : plus poussé que le premier volet et encore plus délirant malgré une barre placée très haute dès le départ, le second opus des chroniques de Pandora faisait fort, très fort. Rarement une franchise de FPS était allée aussi loin en matière de fun, en combinant un système de coopération à 4 joueurs simple et dynamique à des quêtes complètement fofolles, des dialogues aussi improbables que drôles et des personnages complètement tarés. Complété durant un an et demi par une myriade de DLC qui ont rarement déçu, la franchise rebondit une nouvelle fois avec Borderlands The Pre-Sequel, qui raconte les événements s’étant déroulés entre Borderlands 1 et 2 – c’est-à-dire avant la sequel… vous suivez ?

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Le retour des points de brutasse !

Raconte-moi une histoire

Borderlands The Pre-Sequel reprend un procédé souvent utilisé dans la franchise, à savoir faire vivre au joueur une histoire racontée par l’un des personnages. Une démarche particulièrement utilisée dans les différents DLC, et qui justifie le retour dans le passé du présent opus : l’histoire débute en réalité après les événements de Borderlands 2, alors que Lilith, Brick et Mordecaï ont mis la main sur Athena, une gladiatrice anciennement à la solde du Beau Jack. Cette dernière raconte son histoire et, dans le même temps, l’ascension du grand méchant PDG d’Hyperion. De fait, il vaut mieux jouer à The Pre-Sequel après avoir terminé Borderlands 2, pour mieux cerner certains points scénaristiques et éviter les spoilers.

Même si on retrouve de très nombreux personnages bien connus de la saga, ce sont 4 nouveaux protagonistes qui sont jouables : Athena, la Gladiatrice, capable de manier un bouclier façon Captain America, Nisha, la Justicière, aperçue dans Borderlands 2 en tant que shérif de Lynchwood, Wilhelm, un tueur à gages adeptes des drones, et Clap-Trap, personnage emblématique de la franchise, et choix hautement trollesque, en particulier lorsqu’on joue à plusieurs. Il y a donc de quoi faire et les plus curieux  n’hésiteront pas à tester plusieurs personnages pour voir lequel le satisfait le mieux, notamment en matière de skills et d’actions spéciales.

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Clap-Trap a toutes les chances de vous faire péter un câble !

 

Parlons un peu de Clap-Trap : la plupart des fans de la franchise n’auront qu’une envie, c’est de le tester. Et c’est normal, tant le personnage est présenté comme une « erreur de casting » qui n’a pas grand-chose à faire parmi les personnages jouables. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’impression se vérifie très vite : entre ses arbres de compétences imbitables, à la limite du compréhensible, et son action spéciale qui entraîne un résultat aléatoire au combat – et qui peut rendre un groupe de joueurs surpuissant ou l’entraîner vers une mort inévitable – Clap-Trap a tout du troll parfait monté sur roulettes. Très fun au début, il devient un bon boulet au fur et à mesure que la difficulté augmente.  Ce n’est donc pas vraiment le choix le plus judicieux pour profiter pleinement du jeu.

J’ai demandé à la luuuuneuh

Sans surprise, la quasi-totalité du jeu se déroule sur Elpis, la lune de Pandora, sur laquelle les principaux fabricants d’armes du jeu sont installés. Ca tombe bien, l’ascension de Jack et d’Hyperion passe par la case massacre, et c’est donc les petits jeux fourbes du psychopathe qu’on adore détester que l’on va suivre durant la progression de l’histoire.

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On a l’occasion de voir Jack « au naturel »…

 

Comme dans Borderlands 2, on trouve une seule et unique ville dans The Pre-Sequel, à savoir Concordia, accessible au bout d’environ 2h30 de jeux, dans laquelle on peut grappiller quêtes, équipement, et rencontres tout sauf fortuites. Le reste de (l’immense) territoire proposé au joueur est principalement composé d’espaces… lunaires, forcément, influencés par les éléments (le feu à travers les magmas de lave, la glace et ses plantes très figorifiantes) et, bien évidemment, par des monstres et des ennemis qui sont toujours prêts à en découdre.

L’environnement et l’atmosphère (ou plutôt son absence) sont les deux seuls éléments qui apportent de réels ajouts côté gameplay, par rapport à Borderlands 2. On trouve donc deux nouveautés : d’une part, l’absence d’oxygène sur Elpis, ce qui nécessite de porter un masque et de gérer sa réserve d’air. D’autre part, l’absence de gravité, qui permet de réaliser des sauts importants et même de planer en sacrifiant un peu de sa réserve d’air, façon jet pack.

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… et ce n’est pas le seul !

 

Deux composantes qui contribuent à dynamiser le gameplay en poussant le joueur à réagir en fonction du temps accordé par sa réserve d’oxygène, mais aussi face à un level design qui mise beaucoup sur la verticalité. Plus que jamais, il faut gravir d’immenses constructions, planer pour aller d’une plateforme à une autre, et ne jamais perdre de vue les endroits où il est possible de recharger sa réserve d’oxygène. Comme c’est le cas pour les armes et les boucliers, il est possible de trouver des accessoires de plus en plus performant pour développer son autonomie au fur et à mesure du jeu.

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Malgré des ajouts intéressants côté gameplay, armes (vive les lasers) et véhicules (le Stingray, qui permet de planer grâce à la pesanteur), Borderlands The Pre-Sequel n’est pas une révolution majeure pour la franchise. Avec son histoire qui remonte dans le temps, il rappelle à bien des égards les nombreux DLC proposés dans les deux volets précédents. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que le titre a été bâclé : la durée de vie est honorable (une trentaine d’heure et pas mal de replay value) et le scénario et les dialogues, gérés par le studio Gearbox, sont toujours parfait et totalement hilarants. Les fans de la franchise ne seront pas déçus sur ce point, d’autant que le studio historique a pris soin de glisser une dose thérapeutique de fan service qui flatte efficacement l’ego des amateurs de la première heure.

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De nouveaux personnages viennent grossir les rangs d’une galerie déjà bien garnie !

 

Là où le bât blesse, c’est surtout côté graphismes. Si le cell shading donne toujours un aspect délicieusement cartoon à l’ensemble et propose des décors à couper le souffle, le moteur donne des signes de faiblesses lorsqu’on s’approche des textures. Les possesseurs d’une machine puissante et d’une carte graphique compatible (dont les GeForce GTX) ne manqueront pas d’activer l’option PhysX pour augmenter le degré de détails, mais les autres ne manqueront pas de constater que rien n’a vraiment changé depuis Borderlands 2, sorti en 2012.

Le fait est que Borderlands The Pre-Sequel est un épisode transitoire qui, s’il est bien loin de se manquer des joueurs par sa générosité, donne envie d’avoir un peu plus de neuf. Il faut savoir que si Gearbox s’est investi dans le titre notamment côté scénario et cohérence de l’univers, le développement a été réalisé par 2K Australia à qui l’on doit The Bureau : XCOM Declassified, Bioshock 2 et une partie du développement de Bioshock Infinite. Un beau pedigree principalement composé de suites sympathiques mais rarement à la hauteur de l’original (exception faite d’Infinite, largement développé par ailleurs par feu Irrational Games).

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C’est très beau, surtout de loin !

Conclusion

En aucun cas bâclé, Borderlands The Pre-Sequel est avant tout un titre qui s’adresse aux connaisseurs de la franchise, en mal de contenu depuis la fin des DLC de Borderlands 2. Si le jeu s’inscrit correctement dans l’histoire de la saga de Pandora, il ne prend cependant pas beaucoup de risque et se contente du minimum en matière d’ajouts et d’enjeux. Un jeu à faire surtout pour son potentiel délirant et le plaisir de retrouver un univers désormais emblématique du FPS, et c’est franchement déjà beaucoup par les temps qui courent !

Tags : 2K Australiaborderlands 2Borderlands The Pre-Sequel !Gearbox Software
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !

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