Oliver Queen, riche playboy un poil flambeur et irresponsable, part faire un tour en plein Pacifique avec son père. Hélas, c’est le drame, le yacht sombre, et Oliver est le seul survivant. Après cinq années passées sur une île déserte, il est secouru par hasard, et retourne à Starling City.
Là, transformé par son expérience de naufragé, poussé par une promesse faite à son père, il enfile son pantalon en cuir moulant et décide de crier arrow sur la corruption et le crime.
Vous l’aurez compris à la lecture du pitch, on ne va clairement pas baigner dans l’originalité dans ce pilote, impression confortée par le deuxième épisode. Il faut dire que les super-héros de comics ne sont pas réputés pour leur originalité lors des soirées de l’ambassadeur.
Mais qu’importe. Nous avons donc un Robin des bois des temps modernes, Oliver Queen (Stephen Amell), qui revient au pays alors que tout le monde le croit mort. Suite à des révélations que lui a faites son père, il décide de devenir un autre homme (comprendre, passer de playboy stupide et mécréant à défenseur de la veuve et de l’orphelin). Sous l’apparence d’Arrow, il va menacer les entrepreneurs ripoux et autres escrocs en col blanc, aidant du même coup Laurel Dinah Lance (Katie Cassidy, sans bas résilles pour l’instant, malheureusement), avocate déterminée elle-aussi à rendre le monde de Starling City meilleur. Et il en a bien besoin : le contexte dans lequel évoluent nos héros est assez sombre, avec de faux airs de Gotham City.
La série semble donc s’orienter vers du feuilletonnant, avec un gros pabô par épisode, et un semblant d’intrigue saisonnière : quels sont les rapports de la famille Queen avec la mafia, qu’est-il arrivé à Ollie sur son rocher (qui lui est réputé dans les soirées de l’ambassadeur, par contre) ?
Bien sûr, pour pimenter un peu la chose, Ollie et Laurel étaient ensemble, mais cette truffe l’a trompée avec sa soeur (sa soeur à elle, hein, comprenons-nous bien), qui du coup, s’est noyée lors du naufrage. Et, cerise sur le gâteau, le père de Laurel est flic. Et n’aime pas trop les justiciers masqués. Ni les hommes qui font souffrir ses filles : Santa Barbaraaaa… Hem.
Tous les ingrédients sont donc réunis pour un bon gros classique : des histoires amoureuses compliquées, des méchants très très méchants, un gentil pour qui la justice est une fin qui justifie tous les moyens, et une gentille très très gentille (qui a dit « niaise » au fond ? Vous êtes mauvais…), sur fond de mafia tentaculaire et de corruption.
De plus, on n’échappe pas aux motifs du genre. Oliver est Arrow. Jusque là, pas de problème. Sauf que M. Queen est très connu dans sa ville, en bon people des fourrés qu’il est. Du coup, quand il officie la nuit, il décide de ne PAS mettre de masque, comme ça, personne ne va le reconnaître ! Et alors l’entourage est aussi débile que dans n’importe quelle histoire de super-héros : en deux épisodes, au moins deux personnages devraient déjà crier « J’AI ! TU ES ARROW ! » Mais non. Tout le monde participe plutôt à un concours de haussement de sourcils, en se demandant qui DIANTRE peut être ce nouveau justicier, apparu PILE-POIL en même temps qu’Oliver Queen.
Et on ne nous épargne aucune scène inutile qui permette de montrer combien le héros est beau, musclé et tire bien à l’arc.
Ce n’est pas vraiment du côté des personnages et de l’interprétation que la série sort du lot : Amell a UNE expression faciale. Les autres acteurs sont plus expressifs, mais les situations et les dialogues les empêchent de montrer un jeu très étendu, du moins pour l’instant.
Quant aux émois intérieurs de notre justicier non masqué, ils font quand même un peu rire : il a peur de se couper des gens qu’il aime en se comportant comme une petite ordure gâtée pour mieux cacher sa double vie, mais le fait de tuer à tour de bras les seconds couteaux pour arriver à ses fins ne lui pose aucun problème. La vie n’est qu’une question de priorités, manifestement.
On ne peut qu’espérer que les choses s’étoffent un petit peu, et les intrigues de fond annoncées (le rapport entre la famille Queen et la corruption d’un côté, le séjour d’Oliver sur son caillou battu par les flots de l’autre) semblent aller dans ce sens.
Reconnaissons toutefois que les scènes d’action, sans être transcendantes, ne sont pas ridicules non plus et même si l’ensemble n’est pas fin, on ne s’ennuie pas devant les épisodes.
Enfin, le rapport avec le comics d’origine est assez libre : on retrouve bien le séjour sur l’île qui change le héros, le côté playboy milliardaire. Laurel Dinah Lance est librement inspirée de Dinah Lance, mais pour l’instant, elle ne semble pas destinée à porter collants et blouson de cuir pour savater du méchant la nuit (c’est dommage. Ce que je préfère chez Green Arrow moi, c’est Black Canary). La jeune soeur d’Ollie est surnommée Speedy. Est-ce juste un clin d’oeil, ou va-t-elle aussi sauter dans du cuir rouge pour seconder son frère ? Et au passage, devenir accro à une quelconque substance, comme semble le suggérer le pilote ? Suspense.
Au final, Arrow, pour l’instant, ne casse pas la baraque : ce n’est ni bon, ni mauvais, mais ça manque d’humour, de finesse. Une sorte de Smallville plus sombre et un poil plus « adulte ». Un poil, seulement. Mais nous n’en sommes qu’au début, laissons passer quelques épisodes : on aura sûrement pas un chef d’oeuvre, mais l’espoir est permis. Surtout avec l’arrivée d’Huntress (Jessica de Gouw) vers l’épisode 6 (car les soirées de l’ambassadeur sont réputées pour le bon gouw du maître de maison). Avec un peu de chance, d’autres personnages de DC montreront le bout de leur nez, faut pas bouder son plaisir.
En tant que fan de comics et de Smallville (si, si, ça existe ! j’aime aussi la nouvelle vague DC52, comme quoi…) : j’ai pris beaucoup de plaisir devant ce début de série, en espérant qu’elle sorte très vite du classique « un épisode-un badguy ». A suivre !
hahaha.
J’aime aussi le principe new 52, et je surkiffe la nouvelle Wonder Woman.
Après, j’espère que la série va se sortir un peu les doigts, parce que, pour l’instant, ça n’a rien de super original, il manque un truc pour que ça fonctionne parfaitement bien, je trouve.
Aucune intention de suivre cette série mais j’ai adoré la critique, surtout :
décide de crier arrow sur la corruption et le crime
Merci, juste merci. :)
Mais de rien, cher Thomas. Au moins un que mes blagues font rire :)
Moi j’ai préféré « car les soirées de l’ambassadeur sont réputées pour le bon gouw du maître de maison »
C’est GRAND !
En même temps, le titre annonce la couleur… x)