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Remarqués en festival avec leur premier film, Resolution, le duo Justin Benson & Aaron Moorhead était présent au PIFFF pour présenter son second long-métrage, Spring. A mi-chemin entre romance et film de monstre, le deuxième film des réalisateurs américains a remporté l’Oeil d’Or, le prix du public de cette édition 2014 du PIFFF.

Deux ans après Resolution, les réalisateurs américains Justin Benson & Aaron Moorhead présentent leur nouveau long-métrage, Spring. Présents avant la séance, les deux réalisateurs nous proposent une expérience « scientifique » : si Aaron Moorhead, muni d’un cerceau, parvient à lancer celui-ci autour de son coréalisateur Justin Benson, c’est que le public aimera leur film. Le défi est remporté, et les deux réalisateurs laissent le public en juger, avant de revenir pour une séance de Q&A après la projection.

Les deux réalisateurs, en pleine expérience "scientifique".
Les deux réalisateurs, en pleine expérience « scientifique ».

 

Après avoir perdu ses parents à quelques mois d’intervalle, Evan (Lou Taylor Pucci) décide de changer d’air et se rend en Europe, plus précisément en Italie. Après un road trip avec des mecs rencontrés dans une auberge de jeunesse, il décide de rester dans une petite ville du sud du pays, où il rencontre la charmante et mystérieuse Louise (Nadia Hilker), qui cache un lourd secret…

La première partie, si elle est un peu longue à démarrer, met en place l’ambiance et le backgound du personnage d’Evan (Lou Taylor Pucci, que l’on a pu voir dans le remake d’Evil Dead). On notera au passage la présence de Jeremy Gardner, le réalisateur et acteur de The Battery, film de zombies fauché mais excellent en compétition au festival l’an dernier.

Esthétiquement plutôt réussi, avec une belle photographie et une mise en scène soignée, servie par des plans aériens très fluides, réalisés au moyen de drones, le film compense son manque de moyens pour les bonnes idées de son duo de réalisateurs. Sortant du schéma classique de film de monstre, Spring propose des explications scientifiques plutôt que surnaturelles, et sa créature polymorphe est plutôt réussie.

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Tantôt vampire, tantôt loup-garou, en passant par la pieuvre et d’autres créatures, ce n’est finalement pas la forme qui compte, mais l’histoire d’amour que dressent Justin Benson et Aaron Moorhead. Malheureusement, l’histoire reste un peu superficielle, la faute notamment à des problèmes d’écriture des dialogues et des personnages. Le personnage féminin est finalement mal exploité, et n’a pas la profondeur à laquelle on s’attendrait, avec histoire millénaire. De plus le film aligne les clichés sur l’Italie, avec ses champs d’oliviers et ses personnages secondaires dignes d’une pub pour de la mozarella.
On regrettera aussi la vision moralisatrice proposée par les réalisateurs (avec pour seule victime humaine du monstre un touriste américain présenté comme un violeur potentiel et la seule possibilité de salut de Louise passant par la maternité). Le dernier acte, bancal, enfonce le clou en se perdant en explications et en dialogues insipides avant un happy end assez plat.

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Les deux réalisateurs sont donc revenus en fin de projection pour une séance de Q&A d’une bonne demi-heure, plutôt intéressante, et drôle. Justin Benson et Aaron Moorhead ont répondu à toutes les questions du public, et n’ont pas hésité à s’assoir au milieu des spectateurs pour se poser des questions l’un à l’autre. C’est peut-être aussi cette séance de questions-réponses et la bonne ambiance de la rencontre qui a fait monter la note du public et permis au film de remporter l’Oeil d’Or 2014 ?

Malgré des idées ambitieuses et quelques fulgurances, Spring n’est finalement pas la claque du festival. Les maladresses dans son écriture et dans son propos en font un film frustrant, auquel on reconnaitra cependant des qualités techniques indéniables.

Tags : Aaron MoorheadJustin BensonPIFFFPIFFF 2014Spring
Marie

Gentle Geek Marie

POUET

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