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Ah, Iron Sky ! Cinq années de gestation, un immense tour de festivals à travers le monde, des sorties en salles un peu partout (sauf chez nous, bravo !)… et aujourd’hui, la sortie DVD/Blu-Ray ! Après avoir partagé avec vous samedi notre rencontre avec Timo Vuorensola et Julia Dietze, voici enfin notre test de la galette !

  • Le film

En premier lieu, rappelons le pitch : à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les nazis colonisent en secret la face cachée de la Lune. En 2018, ils sont prêts : l’invasion peut commencer.

Sur le papier, il est clair que l’idée envoie du pâté ouzbek par boîtes de douze, si j’ose dire. La fascination parfois un peu malsaine pour les nazis alliée au côté S-F du scénario mène à la formation d’une certaine bulle d’awesomeness qui n’en a pas laissé plus d’un indifférent. Rajoutez ensuite que Götz Otto, connu pour ses rôles de seconds couteaux (tel que Stamper dans Demain ne meur jamais), et Udo Kier (acteur très connu dans le cinéma du genre) sont de la partie, et il n’en faut pas plus pour se jeter sur le morceau.

Mais le résultat est-il à la hauteur des espérances ?

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Toi, t’as pas une gueule de porte-bonheur.

 

Une comédie S-F sympathique

Dès le début, Iron Sky prévient : ce sera bien foutu, et ce sera drôle (à condition cependant que vous ne recherchiez pas un humour des plus raffinés).

Ce qui surprend de prime abord, puis tout au long du film, c’est la qualité des effets visuels. En effet, le film s’affichant clairement comme une série B, qui plus est réalisée par un cinéaste dont c’était là la première production internationale à plusieurs millions de dollars, on aurait pu craindre des effets spéciaux dignes de « Dinocroc vs Supergator » (pour ne citer que ce bijou du monde des nanars).
Well, nope ! Timo Vuorensola et son équipe ont su s’entourer des bonnes personnes, et réussissent à nous livrer un Iron Sky très convainquant sur le plan technique. Alors, oui, il est évident qu’on notera quelques petites faiblesses ça ou là… Mais en même temps, si vous comptiez découvrir les CGI du siècle, permettez-moi de vous suggérer de retourner voir Tron Legacy ou Transformers. Nah.

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Ben oui, vous pensiez qu’Einstein était mort ? Pauvres innocents.

 

Côté humour… Bon, soyons honnêtes, il y a du bon et du moins bon.
Certaines vannes ou références plutôt bien placées feront mouche (notamment la première scène de Peta Sergeant). D’autres, en revanche, vues et revues dans les comédies des trente voire quarante dernières années, nous arracheront à peine un sourire. Il n’en reste pas moins que des personnages complètement clichés tels que le savant fou se montrent amusants.

A un autre niveau se « cachent » aussi quelques petites critiques de la société d’aujourd’hui. Entre la présidente sosie de Sarah Palin prête à tout pour faire remonter sa côte de popularité, et les relations entre les membres de l’ONU,   en passant par la scène finale, le scénario assène quelques piques… qui laissent cependant parfois un arrière-goût un peu étrange. Est-ce la timidité ou la facilité de certaines remarques qui dérange, dur à dire. Peut-être tout simplement que le message final du film, une sorte de « Soyons gentils pas méchants c’est pas gentil d’être méchant »  déçoit quelque peu dans un film où des nazis viennent de la lune pour envahir la Terre.

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« Les nazis à Washington », bientôt sur W9.

 

Un casting déjanté

Götz Otto.
Oui. Lorsque je parle d’Iron Sky, c’est la première « chose » qui me vient à l’esprit. Bien sûr, ayons quand même une petite pensée pour cet homme qui aurait sans doute souhaité jouer parfois des rôles de mecs sympas, drôles et agréables. Mais avec sa tête d’aryen du premier rang, il aurait quand même été dommage de pas l’y voir ! Parce qu’il y est simplement génial. Comment voulez-vous lui confier des rôles de héros lorsqu’on le trouve si parfait en boss nazi ?

Udo Kier, en revanche, dont le nom suffit à faire fantasmer plus d’un fan de série B, semble parfois s’ennuyer, même si son rôle de « moon führer » a ses grands moments. Rien d’étonnant, au final, puisque l’acteur semble exprimer à demi-mots son ras-le-bol des fonds verts dans le making of.

Julia Dietze (dont vous pouvez trouver l’interview ici), dont c’est ici la première production internationale, surprend d’abord en nazie naïve, puis en héroïne affirmée. Elle et Timo semblent avoir plusieurs projets en commun, et c’est non sans une certaine impatience que j’attends de les y retrouver !

Christopher Kirby n’a pas un rôle exceptionnel. Il est néanmoins sympathique en clown de service – oui, car c’est plus ou moins son rôle : on se rend vite compte qu’au final, il est une sorte de croisement entre Eddie Murphy, le  Samuel L. Jackson de Die Hard 3 et le Chris Rock de l’Arme Fatale 4. Mais il a sa place, et s’il ne nous fera pas toujours nous tordre de rire, il a de très bonnes scènes.

Stephanie Paul, qui campe un sosie plutôt saisissant de Sarah Palin (Madam President, s’il vous plait !), est plutôt amusante (je pense notamment aux scènes des Nations Unies, dont certaines sont croustillantes). Petit bémol en revanche pour Peta Sergeant, qui tapait parfois un peu trop dans le sur-jeu. Dommage !

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I like the way you die, boy.

 

Alors ?

« Mais, JonFenn, doit-on alors se jeter sur Iron Sky ? », me demanderez-vous.
Se jeter, peut-être pas.

Car Iron Sky n’est pas parfait. Certaines vannes volent (ou disons, tentent de ne pas se crasher) au ras des pâquerettes, et possède quelques longueurs. L’exagération de Peta Sergeant pourra ruiner quelques scènes, et l’on pourra regretter que l’humour ne soit parfois pas de plus mauvais goût (ou disons, plus particulier).
C’est presque le plus gros reproche qu’on lui puisse lui faire, d’ailleurs : avec un pitch de départ aussi génial, Iron Sky est par de nombreux côtés classique.

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Parce que la liberté, c’est trop mainstream.

 

Cependant, l’heure et demie que l’on consacre au film de Vuorensola reste réellement agréable. Parce qu’elle permet de retrouver des acteurs aux gueules inoubliables, d’en découvrir d’autres tous aussi sympathiques et prometteurs, et, surtout, de voir des nazis qui viennent de la Lune ! Ventre saint-gris, cette seule raison devrait vous faire acheter le film !
Ne parlons même pas de certaines références sacrément bien trouvées et parfois difficiles à repérer qui lui ajoutent une dimension supplémentaire des plus plaisantes, ou de certaines scènes relevant presque du génie !
Quoiqu’il en soit, après le visionnage d’Iron Sky, il ne fait aucun doute qu’il faut suivre Timo de près : réussir comme il l’a fait un film de S-F avec un budget plus de 24 fois inférieur à celui de Transformers 3 (référence powa), cela relève d’un certain talent.

 

  • Le DVD

Bien petit DVD que voici !

VF et VOST sont aux programmes, la première disponible en Dolby Digital et DTS, contre le seul DD pour la VO.
VO que nous ne saurions que trop vous conseiller, ne serait-ce que pour l’accent et le jeu des acteurs, ou le réel manque de qualité du doublage français.

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Quant aux bonus, ne comptez rien trouver d’autre qu’un petit livret (certes sympathique, puisqu’il contient quelques infos sur la genèse du film, sa promotion, une interview, quelques croquis), et un making of de seize minutes. Très appréciable au demeurant, puisqu’il apporte plusieurs infos sympathiques sur l’équipe, la production, le casting, et j’en passe.
Il est terriblement dommage qu’un film aux cinq ans de gestation n’ait pas plus à proposer pour « fêter » sa sortie en DVD. On aimerait pouvoir prolonger le plaisir plus d’une vingtaine de minutes (oui, j’ai inclus le temps de lecture du livret ; j’ai fait des maths, je ne recule devant rien !).

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Ca va yech des bulles.

 

Si l’on peut regretter que le DVD du film n’apporte pas plus de bonus, il en reste à n’en pas douter une acquisition plaisante pour peu que l’on apprécie la bonne S-F aux allures de série B. Timo Vuorensola a su s’entourer et mener sa barque de manière incroyable, et si le résultat déçoit parfois par trop peu d’originalité, il nous fait néanmoins passer un bon moment, notamment grâce à une histoire sympathique, des références qui touchent souvent juste, et des effets visuels impressionnants pour un budget qui pouvait nous effrayer quelque peu.
A la vue d’Iron Sky, on ne peut s’empêcher de regretter une chose : qu’il n’ait pas bénéficié d’une sortie dans nos salles obscures… 

Iron Sky sort donc aujourd’hui, lundi 18 février, chez Condor Entertainment !

 

Et si vous voulez en savoir plus sur le film, n’hésitez pas à consulter les interviews que nous avons réalisées de Timo Vuorensola et Julia Dietze, disponibles ici et ici !

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8 commentaires

  1. Le Making of’ de 16 minutes ce n’est pas un bonus ?! Ou alors il n’est pas présent.
    Hâte de recevoir ma commande, depuis le temps que je l’attendais ce film !

  2. Pas top… Comme quoi fallait pas rater les offres pour le financement du film.

Commentaires